Renault : Luca de Meo détaille la stratégie de la marque
Si ses apparitions médiatiques se font rares, elles sont pour autant toujours très intéressantes et apportent de nombreuses informations quant à l’état de santé actuel du Groupe Renault. En difficulté depuis plusieurs années, « sali » par l’affaire Carlos Ghosn, en proie à d'importantes tensions avec Nissan, la marque semble enfin sortir la tête de l’eau depuis l’arrivée de son nouvel homme fort, Luca de Meo.
L’italien a insufflé un vent nouveau au sein du Groupe Renault grâce à une nouvelle stratégie qui porte ses fruits, en atteste les derniers résultats financiers malgré une sévère crise automobile, et assure que le constructeur « est sorti de la salle des urgences ». L’avenir semble donc prometteur.
« Renault est une marque populaire qui doit faire des voitures accessibles »
À travers ses propos, Luca de Meo ne souhaite pas faire de Renault une marque premium, au contraire. Pourtant, les nombreuses hausses de tarifs des modèles au losange et la nouvelle stratégie visant à vendre moins mais plus cher viennent contredire ses paroles.
Avec une Nouvelle Mégane électrique accessible à plus de 40 000 euros en finition haut de gamme, difficile de croire que ce « positionnement historique » de vendre des voitures accessibles à tous soit toujours d’actualité.
Mais derrière cela il est nécessaire de rappeler que le secteur de l’automobile est en pleine crise actuellement, avec la pandémie de Covid-19, mais aussi la pénurie de semi-conducteurs, la guerre en Ukraine ou encore l’inflation…
L'ex-directeur de Fiat ne se cache pas. Il a modifié la politique commerciale de la marque dès son arrivée, qui visait à être 10 % moins chère que Peugeot. La marque avait besoin de cash et ce n’est pas avec les 70 % de ventes réalisées avec des Twingo et des Clio que cela allait s’effectuer.
Nouveau virage à angle droit donc et qui semble être plutôt bien négocié pour le moment. Les chiffres de ventes des nouveaux modèles sont bons, avec un Renault Arkana dans le top 10 des ventes de véhicules à particuliers, une première place au classement des ventes de véhicules électriques avec la Mégane E-Tech, que nous avons confrontée face à son ancienne génération.
Le constructeur au losange est sur la bonne voie, et c’est Luca de Meo qui le dit
Chez Renault, qui sera bien présent au prochain salon de l'auto de Paris en octobre, l’homme de la situation est bel et bien Luca de Meo. Les résultats du Groupe sont les meilleurs depuis longtemps, et pas seulement du côté de la marque au losange. La séparation des marques en janvier 2021 avec le plan Renaulution a permis à Dacia de voler de ses propres ailes et d’abandonner son blouson de marque « low-cost ». Quant à Alpine, si elle déçoit les puristes par son électrification prochaine, elle est revenue sur le devant de la scène grâce à sa participation en F1 mais aussi par sa nouvelle gamme qui va débarquer dans les 3 prochaines années. Et pour adoucir la peine de ses passionnés, la marque proposera à la fin de l'année 2022 une version radicale de son A110.
Comme souvent, il faut toujours voir le côté positif, même quand tout semble contraire à cette pensée. Avec le contexte actuel plus que délicat, l’inflation qui impacte les marges, la crise de semi-conducteurs qui a fait perdre 300 000 véhicules à la marque, la sortie de la Russie (qui ne proposera pas non plus le Grand Prix de F1 cette année) qui a provoqué une chute de 35 % en Bourse, Renault affiche des résultats financiers convaincants, qui confirme les dires du patron du Groupe : le constructeur français va mieux, et peut désormais se tourner sur son avenir 100 % électrique.