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Guerre en Ukraine, que risque Renault

La guerre déclenchée par Vladimir Poutine contre l'Ukraine va probablement avoir de gros impacts sur l'Europe et les industries qui sont liées avec la Russie. Dans le secteur de l'automobile, Renault est probablement celui qui a le plus à perdre.
Guerre en Ukraine, que risque Renault
Par le 25/02/2022
Dernière mise à jour le 28/02/2022

Depuis hier, l'Europe est en ébullition. L'invasion de l'Ukraine par la Russie va probablement avoir des répercussions sur les échanges commerciaux avec la Russie. De probables sanctions économiques sont à attendre de la part de l'Europe obligeant ainsi les groupes industriels à revoir leur position et à s'adapter pour minimiser les risques.

Dans le secteur de l'automobile, Renault est aux premières loges puisque qu'il est leader du marché russe, d'une part avec sa marque Lada dont il est l'actionnaire majoritaire depuis quelques années, mais aussi via sa propre marque. La Russie représente pour le groupe Renault, le second marché en 2021 avec un total de 482 264 véhicules, soit 28,8% de parts de marché, dont 21% pour Lada.

La bourse réagit: l'action Renault plonge de 10%

Hier, la réaction de la bourse n'a pas tardé. L'action Renault a ainsi perdu à la clôture près de 9%, des pertes en parties récupérées ce jour avec une hausse de plus de 4% en fin de journée.

Chez Renault, on s'active depuis quelques semaines déjà. La semaine dernière lors de la présentation des résultats financiers, Luca De Meo, le directeur général s'était montré rassurant, indiquant qu'il suivait cela de près.

Selon Reuters, le point crucial est l'approvisionnement en semi-conducteurs comme le confirme Nicolas Maure, le directeur d'Avtovaz. Du point de vue financier, selon ses dirigeants, la marque russe s’approvisionne localement, sans faire appel à Renault. Une bonne nouvelle si Renault n'avait plus le droit d'aider sa filiale.

"La dette de nos entreprises en Russie est locale, ainsi que leur financement, sans soutien du groupe Renault. Elles sont entièrement autonomes même si elles sont fortement endettées, surtout Avtovaz. Tout est local, donc à notre avis c’est très sécurisé"  Clotilde Delbos, directrice financière du Groupe Renault

Côté production, aucun risque pour l'Europe, car la production réalisée en Russie est quasiment réservée au marché local. L'impact sur les modèles européens devrait donc être quasiment nul.

Un autre risque: celui du pouvoir d'achat

Les différentes sanctions vont également avoir un impact sur l'économie en général et donc, sur le pouvoir d'achat. Du côté européen, le conflit va continuer d’accroître la pression sur l'énergie. Le prix du gaz, principalement fourni par la Russie va continuer de grimper, entraînant avec lui le prix de l'électricité qui est indexé sur... celui du gaz.

Le prix du pétrole, déjà au plus haut, va également être impacté, entraînant avec lui une hausse généralisée de tout le marché de l'énergie. Le pouvoir d'achat des européens va s'en trouver fortement impacté tandis que les prix à la consommation vont augmenter, les entreprises répercutant le prix de l'énergie sur celui de leurs produits.

Du côté russe, la situation sera probablement pire car si en Europe, ce ne seront que des effets collatéraux, en Russie, l'impact sera direct. La valeur du rouble risque de dévisser, provoquant ainsi une forte inflation. Les ventes automobiles risquent bien de totalement dévisser, entraînant avec elle, une nouvelle crise. Quant à Lada qui sortait enfin la tête de l'eau, la marque va devoir se débrouiller seule pour continuer à développer sa gamme.

En attendant, les sanctions promises par les uns et les autres restent encore mesurées. Mais d'autres seraient à venir.


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