Une action collective bientôt menée contre le Groupe Renault
C’est une nouvelle pour le moins surprenante et dont Renault se serait bien passée, un avocat va lancer une action collective ce mardi 11 janvier contre l’ensemble du Groupe pour moteurs défectueux. Pour Maître Christophe Lèguevaques, connu notamment pour la défense de plusieurs dossiers dans l’affaire AZF ou encore Lévothyrox, cette affaire relève du « contentieux de masse ».
Le moteur en question ? Le 1.2 TCe, commercialisé entre 2012 et 2016 et que l’on retrouve sur plusieurs modèles de l’Alliance. Si le Groupe est déclaré coupable pénalement, les quelques milliers d’automobilistes touchés par ce problème pourraient recevoir une indemnisation plus élevée que le prix d’achat de leur véhicule.
Une perte de vitesse due à une surconsommation d’huile
107 000. C’est le nombre de véhicules potentiellement touchés par ce problème, d’après une estimation de nos confrères de l’Argus, menée en 2019. Fin 2012, le Groupe Renault introduit un nouveau moteur sur plusieurs modèles de l’Alliance, dont Dacia, Nissan et même Mercedes. Un certain 1.2 TCe est monté sur près de 400 000 véhicules et pas moins d’une dizaine de modèles : Clio 4, Mégane 3, Kadjar, Kangoo 2 pour la marque au losange, Duster, Dokker et Lodgy pour le constructeur roumain, Juke et Qashqai 2 chez Nissan (avec dénomination « DIG-T ») et même l’utilitaire Citan chez Mercedes.
Mais depuis quelques années, plusieurs signalements concernant la fiabilité de ce bloc moteur ont été effectués. Dans certains cas de figure, le souci causé par le moteur aurait pu entraîner de graves conséquences. Traduit par une subite perte de vitesse et même un arrêt complet du véhicule en pleine voie, ce problème serait dû à une surconsommation d’huile moteur.
Victimes également de casse moteur, causée par cette surconsommation, les nombreux clients (plus de 3 700 sur un groupe Facebook baptisé « Casse moteur Renault/Nissan 1.2 TCe et DIG-T ») ont tenté de demander une prise en charge des réparations, en vain, de la part des constructeurs.
Un grand nombre de plaintes menant à une action collective
Avec un nombre important de plaintes concernant ce moteur, l’avocat mise donc sur une action collective. Pour lui, « Renault connaissait le vice des moteurs depuis 2015, et a continué à vendre ses voitures avec ces moteurs (…) elle a fait ce que l’on appelle une tromperie ». Une affaire automobile qui n’est pas sans rappeler celle du dieselgate il y a quelques mois.
L’avocat souhaite demander à la justice une communication forcée de certaines pièces détenues par le constructeur au losange. Si cette dernière répond favorablement à cette demande et reconnaît ensuite la culpabilité du Groupe, les victimes pourraient recevoir une indemnisation qui dépasse le prix d’achat du véhicule ainsi que divers préjudices.
De son côté, le Groupe Renault indique ne pas avoir connaissance de cette action et assure que « 90 % des clients Renault et Nissan qui ont rencontré des problèmes avec ce moteur ont bénéficié d’une prise en charge ». Une affaire qui ne fait que commencer et qui n’a donc pas fini de faire parler. Une très mauvaise pub pour la marque au losange qui s'apprête à introduire de nouveaux blocs hybrides, dont un 1.2 TCe, sur ses prochains modèles...