L’hydrogène, l’avenir de la mobilité ?
Le Groupe Renault et le leader mondial des systèmes de piles à combustible et des services liés à l’hydrogène, Plug Power, annoncent la signature d’un protocole d’accord pour la création d’une coentreprise à 50/50 implantée en France d’ici la fin du premier semestre 2021. Renault, acteur majeur de l’industrie automobile et déjà leader sur le marché européen de l’électrique, cherche constamment à proposer des véhicules toujours plus propres afin de viser la neutralité carbone d’ici quelques années. Cette coentreprise sera effective sur un marché des véhicules utilitaires en très forte croissance.
Une offre complète
Ce partenariat stratégique permettra au Groupe Renault de se positionner dans les années à venir en Europe comme des acteurs de premier plan sur le marché de l’hydrogène. La réunion des forces de chacun a comme objectif pour le Groupe Renault de devenir le leader sur le marché de l’hydrogène dans les années à venir.
Plug Power dispose de 20 ans d’expérience dans les technologies des piles à combustible et les solutions de base d’hydrogène. L’entreprise est également le leader mondial des solutions au service de l’écosystème hydrogène. Plug Power a déployé plus de 40 000 systèmes de piles à combustion et conçu 110 stations de recharge en capacité de distribuer plus de 40 tonnes d’hydrogène par jour.
La société souhaite proposer sur le marché des véhicules utilitaires légers des produits et des solutions uniques et complètes. La joint-venture débutera la commercialisation de véhicules utilitaires légers à piles à combustion en Europe courant 2021. Toujours à la recherche d’une mobilité propre afin de respecter les normes environnementales, Renault sait que le marché de l’automobile tend vers l’électrique mais aussi et pourquoi pas vers une autre solution, l’hydrogène.
L’hydrogène, une énergie d’avenir ?
L’hydrogène fait débat depuis quelques temps maintenant dans le monde de l’automobile. Nouvelle énergie dite « propre », l’hydrogène pourrait devenir le nouveau carburant pour nos véhicules d’ici quelques années. Alors pourquoi un tel engouement autour de cette énergie qui existe pourtant depuis des années ? Et surtout, que peut-elle apporter de plus que l’électrique ?
D’ici à 2050, le secteur de l’automobile n’aura d’autres choix que de respecter la règle de la neutralité carbone. Une mobilité zéro émission est programmée. Déjà lancés dans l’électrique depuis une petite dizaine d’années maintenant, les constructeurs automobiles délaissent tout de même l’hydrogène. Pourtant, cette énergie reste bien meilleur en terme d’autonomie et de temps de recharge que l’électrique.
En France, en 2020, seulement 20 000 véhicules circulent à l’hydrogène. À titre de comparaison, 50 % des véhicules circulent avec cette énergie en Asie et 30 % en Californie. La France est donc très en retard sur ce plan. Déjà limité au niveau des bornes de recharge disponibles sur le territoire national, le pays ne semble pas destiné à déployer l’hydrogène pour tout de suite. La crise de coronavirus et les difficultés rencontrées par les constructeurs ne devraient pas aider à cette transition. De plus, cette énergie n’est pas rentable aujourd’hui puisqu’il faut compter environ 10 euros pour parcourir 100 kilomètres. L’Union Européenne a toutefois mis en place un « plan hydrogène » en juillet dernier qui prévoit une production massive de cette énergie dès 2030.
Il faudra donc patienter encore quelques temps pour voir cette énergie se développer sur le territoire français. En attendant, Renault reste fidèle à ses principes et anticipe l’avenir. Demain, Luca de Meo présentera le plan stratégique « Renaulution » pour l’ensemble du Groupe.