Fusion PSA-FCA : Renault a de quoi s’inquiéter
Si Fiat avait initialement discuté avec Renault en 2019 avant que le projet ne tombe à l'eau, c'est vers le concurrent français PSA que le groupe italien s'est finalement tourné.
C’est donc un futur géant du monde de l’automobile qui va être crée dans les prochains jours. Stellantis, de son nom de fusion, sera fondé grâce au nouveau partenariat entre le Groupe PSA et le Groupe FCA (Fiat Chrysler Automobiles).
Ce lundi, les actionnaires de Peugeot et Fiat doivent valider cette union entre les deux Groupes. Cette fusion a pour objectif de créer un groupe exceptionnel capable de dépasser toutes les frontières du globe et de s’implanter dans plusieurs pays.
Pas encore crée mais déjà en haut du classement
Cette union des Groupes français PSA et italo-américain FCA va donner naissance au quatrième groupe automobile mondial en termes de véhicules vendus, et au troisième groupe en terme de chiffre d’affaires, juste derrière le japonais Toyota et l’allemand Volkswagen.
Stellantis exploitera et commercialisera pas moins de 14 marques emblématiques comme Fiat, Alfa Romeo, Maserati, Abarth, Jeep, Chrysler, Dodge, mais aussi désormais Peugeot, Citroën, DS Automobiles, Opel, Lancia ou encore RAM et Vauxhall. Ce nouveau groupe comptera plus de 400 000 salariés.
Les marques vont réduire leurs coûts de développement et de production et ainsi compléter leur offre dans toutes les gammes. Avec cette union, Fiat et Chrysler devraient pouvoir renforcer leur présence en Europe. À l’inverse, le Groupe français pourra s’installer aux Etats-Unis grâce à son allié italo-américain.
Un certain Carlos Tavares à l’oeuvre
Fin décembre, la Commission européenne avait donné son feu vert quant à cette union, à condition que les deux Groupes respectent leurs engagements pris pour préserver la concurrence dans les petits utilitaires, où ils détiennent de larges parts de marché. Quitte à minimiser la puissance de ce futur Groupe, autant le faire correctement car cette fusion devrait sans aucun doute écraser la concurrence, dont le Groupe Renault.
Et la firme au losange connait parfaitement l’homme qui a mené à bien ce projet puisqu’il s’agit de Carlos Tavares… Renault peut s’en mordre les doigts puisque cet ancien ingénieur a pratiquement fait toute sa carrière chez Renault. Celui qui n’a jamais eu l’opportunité de devenir numéro un pour le Groupe Renault fait désormais les beaux jours de PSA. En à peine cinq ans, le Portugais a totalement remis dans le droit chemin le Groupe, alors en pleine crise. Aujourd’hui le Groupe vit bien et s’assure un avenir des plus florissants.
Carlos Tavares a trouvé la parade pour être le seul Groupe automobile à ne pas avoir vu son chiffre d’affaires baisser pendant cette crise de coronavirus. Le futur directeur général de Stellantis avait vu juste et avait déclaré en novembre dernier : « Seuls les plus agiles, dans un esprit darwinien, survivront ». Une simple phrase qui démontre toute l’intelligence et la stratégie menée par cet homme.
Quelques conditions pour cette création
Néanmoins, les deux Groupes vont devoir faire quelques « sacrifices » pour lancer ce projet qui devrait coûter 4 milliards d’euros. Du côté de FCA, on a accepté d’abaisser le montant d’un dividende exceptionnel versé à ses actionnaires. Chez PSA, on a décidé de céder 7% de l’équipementier français Faurecia avant de distribuer le reste aux actionnaires de Stellantis.
En revanche, Carlos Tavares avait souligné fin 2019 qu’aucune fermeture d’usine n’était prévue. Avec ce partenariat, les syndicats commencent à en douter, mais le délégué syndical central CFTC chez PSA tient à rassurer : « "Globalement c'est une bonne assurance pour l'avenir de notre groupe. Ceux qui ne prendront pas ce virage-là risqueront de rester sur le carreau ».
Selon les documents fournis aux autorités financières, cette fusion permettrait à Fiat et PSA d’économiser jusqu’à 5 milliards d’euros par an.