Une nouvelle organisation chez Renault, Nissan et Mitsubishi
Pour remonter la tête après une mauvaise année 2019, et un premier trimestre 2020 marqué la crise du covid, les trois partenaires se baseront désormais sur un principe de “leader-follower” comme l'indique le président de l’Alliance. Ce principe assez simple consiste à donner le leadership de la marque la plus avancée ou la plus légitime sur un sujet, tandis que les deux autres, se rangeront derrière cette dernière.
Ainsi, chaque marque aura son propre domaine de prédilection, soit en termes techniques, soit en termes géographiques.
« L'Alliance est un partenariat stratégique et opérationnel unique dans le monde de l'automobile qui nous donne un avantage certain dans un paysage automobile mondial en constante évolution », Jean-Dominique Senard, Président du conseil opérationnel de l’Alliance et de Renault.
« Le nouveau business model permettra à l'Alliance de tirer le meilleur parti des atouts et des capacités de performance de chaque entreprise, tout en s'appuyant sur leur culture et leur héritage respectifs. Les trois entreprises couvriront tous les segments et technologies de véhicule, dans toutes les zones géographiques, pour le bénéfice de chaque client, tout en améliorant leur compétitivité respective, leur rentabilité durable et leur responsabilité sociale et environnementale ».
L’objectif est de permettre de réduire les coûts et les dépenses d’investissements par modèle jusqu’à 40 % pour les véhicules conçus sous ce nouveau schéma. Ces avantages devraient venir s'ajouter aux synergies déjà réalisées aujourd'hui, notamment sur les échanges de plate-forme ou de moteurs.
L’Alliance se partage les principaux marchés mondiaux
Ainsi, le plan des marché, Nissan devient le leader sur les plus gros marchés, et desquels est quasiment absent Renault à savoir la Chine (dont Renault a annoncé dernièrement se retirer partiellement), l’Amérique du Nord et le Japon.
Renault pour sa part se concentrera sur l’Europe, la Russie, l'Amérique du Sud et l'Afrique du Nord tandis que Mitsubishi Motors pour l'ASEAN et l’Océanie. La marque au losange va également compléter la gamme du constructeur japonais avec deux de ses modèles. L’Alliance n’annonce cependant aucun choix quand à l’Inde, un marché compliqué sur lequel Renault a beaucoup investi par le passé, délaissant d’ailleurs la Chine au profit de Nissan.
Un partage assez logique sur le plan technologique
Sur le plan des produits, Nissan aura en charge, après 2025, les modèles du segment C-SUV, c’est à dire le segment du Kadjar ce qui n’est pas une surprise, ce dernier étant déjà un clone du Nissan Qasqai.
A l’inverse, sur le segment des petits SUV (segment B-SUV) pour les futurs Juke ou Captur, ce sera Renault qui sera positionné en leader.
En Amérique du sud où Renault sera le leader puisqu’il y produit de nombreux véhicules issus soit de la gamme Dacia (et donc basés sur une ancienne plate-forme) soit de la future gamme Renault, le groupe a la volonté de rationaliser les soubassements de ses modèles, pour n’utiliser qu’une seule plate-forme pour toutes les marques, contre 4 actuellement. Un objectif qui était déjà dans les tuyaux.
Sur le plan des technologies, le même principe sera reconduit, comme c’est déjà partiellement le cas actuellement. Ainsi, la conduite autonome sera confiée à Nissan,et la technologie de voiture connectée sera dédiée à Renault.
Les modèles électriques partagés entre les trois membres
Sur le plan de l’électrification (moteur e-PowerTrain ePT), Renault conservera le leadership sur les segment A et B des citadines (future Twingo ZE, Zoé), Nissan sur le segment supérieur (Leaf), tandis que Mitsubishi, qui vient de dévoiler son Nouvel Outlander, pas pour l'Europe, est désignée sur la technologie hybride du segment C/D (Mégane, Talisman, …).
A la lecture de cela, on peut se poser des questions sur l’avenir de l’actuelle solution hybride de Renault que l’on retrouve certes sur le Captur et sur la Clio, mais aussi sur la Mégane PHEV.