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L'Etat va octroyer un prêt de 5 milliards d'euros à Renault

Alors que le gouvernement va présenter cet après-midi son plan de soutien au secteur automobile, Renault, en mal de trésorerie, a accepté les conditions de l’Etat pour obtenir un prêt.
Par le 26/05/2020

Après trois années de bénéfices records avec un résultat net de 5,2 milliards d’euros en 2017 et 5,2 milliards d’euros en 2016, la tendance s’est retournée dès 2018 avec 3,3 milliards d’euros de bénéfice, un résultat encore solide, mais qui s’est soldé l’année dernière par une perte nette de 141 millions d’euros. En cause, deux raisons principales: la baisse de l’apport de Nissan suite aux mauvais résultats de ce dernier et un différé d’impôts, auxquelles viennent s'ajouter la baisse de la demande au niveau mondial, et donc, une petite baisse des ventes.

Une perte, somme toute limitée certes, au regard des bénéfices des années précédentes, mais qui n’est pas neutre, et qui surtout, face à la crise du coronavirus, place le constructeur en grave danger, avec une trésorerie qui fond comme neige au soleil après un 1er trimestre difficile.

Avec une telle situation financière, le gouvernement est donc appelé au chevet du malade. Mais l’Etat a conditionné son prêt à des conditions, notamment concernant le maintien de l’emploi en France, alors que Renault a très probablement prévu de fermer certains sites, et à une alliance sur le sujet des batteries.

Renault devrait donc disposer d’une enveloppe de 5 milliards d’euros, soit l’équivalent de son bénéfice de 2017…  Selon les informations d’Europe 1, Renault aurait également rejoint, de manière forcée, l’Alliance des batteries électriques chère à Bruno Le Maire, à laquelle participe déjà son concurrent PSA ainsi que Total. Sans l’accord de Renault pour rejoindre le duo français, le prêt, selon certaines informations, n’aurait pas été octroyé. 

En créant cette alliance, la France qui a pris un sérieux retard sur le sujet des batteries, veut rattraper le temps perdu. Mais face à une activité stratégique, Renault ne voulait pas partager son savoir-faire acquis chèrement ces dernières années, ni partager ses équipementiers ou se retrouver face à ceux de PSA. Renault voulait conserver son indépendance.

Au pied du mur en quelque sorte, Renault a accepté de céder face aux demandes du gouvernement dont celle-ci faisait partie. Pour le moment, nous ne connaissons pas encore les autres requêtes du gouvernement, mais il y a fort à parier que le sujet de l’emploi en France était un de ces autres leviers. Un levier aussi stratégique, mais qui engage cette fois l’avenir de milliers de salariés.

Des usines françaises menacées

Certains noms d’usines étaient ainsi annoncés comme menacés. Parmi celles-ci, Flins, qui produit la Zoé, mais aussi la Nissan Micra -qui devrait prochainement être arrêtée- était clairement menacée. D’autres sites comme celui de Douai, qui produit des véhicules qui se vendent mal (Talisman, Espace, Scénic) et qui sont appelés à disparaître est également clairement menacé.

Le plan d’aide au secteur automobile annoncé cet après-midi

Emmanuel Macron doit annoncer un plan de soutien au secteur automobile dès cet après-midi. Un plan qui se voudra “vert”, qui va donc privilégier les voitures électriques neuves, et probablement aussi les véhicules hybrides. Ainsi, la prime pour l’achat d’un véhicule électrique pourrait passer de 6 000 à 8 000 €, la prime à la conversion pourrait être augmentée tandis que les véhicules hybrides devraient de nouveau y avoir droit.

Pour les professionnels, la prime pour l’achat d’un véhicule électrique passée de 6 000 à 3000 euros en début d’année, devrait également bénéficier d’un coup de pouce, tout comme la prime pour un véhicule hybride.

PSA avec sa 208 et son 2008 et Renault, avec sa Clio Hybride disponible à moins de 23 000 euros, ou son Captur Hybride rechargeable, pourraient ainsi bénéficier d’un réel coup de pouce pour relancer leurs ventes. Sauf que ces modèles, aux marges trop réduites, ne sont plus fabriqués en France...

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