Renault quitte la Russie mais garde un oeil sur le futur
Ce lundi 16 mai, le ministère du Commerce et de l’Industrie a annoncé la vente des actifs de Renault en Russie à Moscou. Ces derniers sont donc désormais la propriété de l’État russe, quelques semaines après l’arrêt des activités du constructeur au losange à la suite du conflit en Ukraine.
Une très mauvaise opération pour la marque française puisque la Russie représentait le deuxième marché du Groupe Renault, après l’Europe. Un marché clé pour celui qui a fait l'objet le mois dernier d'un mandat d'arrêt, Carlos Ghosn.
Mais pour le PDG Luca de Meo, qui a récemment accordé un entretien sur la nouvelle stratégie du Groupe, la décision était « difficile mais nécessaire ». Si Renault n’a pas voulu communiquer sur le montant de la vente, la marque avait évoqué, en avril dernier, la possibilité de vendre ses 2 milliards d'actifs russes pour un rouble symbolique. Pour rappel, avec la guerre en Ukraine, un rouble correspond actuellement à 0,015 €. Presque forcée à la vente, selon un confrère de TF1, Renault obtient tout de même un accord lui permettant de racheter sa participation dans AVTOVAZ au cours des 6 prochaines années.
La perte du deuxième marché du Groupe Renault
Avec 500 000 véhicules vendus l’an dernier, la Russie constitue le deuxième marché du Groupe Renault, derrière l’Europe. C’est dire à quel point cette vente aura un impact fort sur les finances du constructeur français, qui a récemment publié son chiffre d'affaires trimestrielle, contraint à abandonner ce marché en raison du conflit en Ukraine.
Avec cette annonce, Renault cède sa participation majoritaire (67,69 %) dans le géant automobile russe, le Groupe AVTOVAZ, fabricant des véhicules LADA, marque bien implantée dans les pays de l'Est. Depuis 2008, la firme au losange s’était engagée dans AVTOVAZ, était devenue actionnaire majoritaire en 2014 sous 'l'ère Carlos Ghosn qui s'est terminée après l'arrestation de ce dernier au Japon, et avait même remis le Groupe russe sur de bons rails.
Le conflit en Ukraine aura eu raison du marché russe qui s’est littéralement effondré depuis le début du conflit, poussant la direction des usines AVOTVAZ a envoyé ses employés en congés en avril dernier. À cela il faut également ajouter les difficultés logistiques avec une pénurie de composants électroniques et les sanctions de l’occident envers la Russie.
Un possible retour dans les 6 prochaines années
Malgré ce retrait contraint et forcé, Renault garde espoir de retrouver sa place sur ce marché important grâce à un accord permettant de racheter sa participation dans AVTOVAZ si les conditions sont favorables, dans les six prochaines années.
Difficile de savoir combien cela en coûtera puisque aucune information concernant le montant de la vente des 2 milliards d'actifs n’a été divulguée. Toutefois, un montant d’un rouble symbolique avait été évoqué le mois dernier…
Chez Renault, on pense aussi aux 45 000 salariés en Russie, premiers impactés dans ce contexte délicat. Néanmoins une chose est sûre, après cette annonce, les conséquences industrielles et financières seront à surveiller et devraient être importantes. Lada va ainsi devoir reprendre les anciennes recettes en se débrouillant pour se fournir avec les moyens du bord et continuer à se relancer.