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Carlos Ghosn lâche ses vérités à l’encontre de Renault

Lors d’une interview réalisée par Le Parisien, Carlos Ghosn est revenu sur son évasion spectaculaire et donne son avis, très tranché, sur la situation actuelle de son ancienne entreprise, Renault. Voici les moments forts de cette interview.
Par le 23/02/2022

Assigné à résidence à Beyrouth, au Liban, depuis sa spectaculaire évasion du Japon à la fin de l’année 2019, Carlos Ghosn a accordé une interview exceptionnelle pour Le Parisien, publiée le 12 février dernier. 

L’homme de 67 ans affirme une fois de plus son innocence et en profite pour régler ses comptes avec son ancienne entreprise Renault, dont il a pris la direction entre 2005 et 2019. Pour rappel, l’ex PDG de Renault est soupçonné de malversations financières, abus de confiance. L’ancien homme fort de la marque au losange est accusé de ne pas avoir déclaré des montants qu’il devait toucher après sa retraite. Ces derniers sont estimés par la justice à environ 74 millions d’euros sur la période de 2010 à 2018. 

« Les résultats minables de 2019, 2020 et 2021, c’est à cause de moi ? »

Trahi selon lui par Bruno Le Maire, Ministre de l’Économie, après que ce dernier ait lancé un contrôle fiscal à son encontre, Carlos Ghosn souhaite rétablir la vérité. À travers cette interview, ils espèrent bien voir « les langues se délier avec le temps » afin que la France puisse savoir pourquoi elle l’a lâché. 

Le Franco-Libano-Brésilien revient sur les derniers résultats de son ancienne entreprise, Renault, où il endosse à la fois un rôle de victime, et celui de l’homme qui a su placer le constructeur Français sur le toit du monde : « J’ai fait la croissance de Renault pendant 13 ans (…), j’ai obtenu des résultats exceptionnels et aujourd’hui, certains ont l’indécence de dire que les résultats minables de 2019, 2020 et 2021, c’est à cause de moi ? ». 

Sans mâcher ses mots, l’ancien patron de la firme automobile place Renault comme un « petit constructeur fragile », alors que selon lui, à son époque, la marque était « un numéro 1 mondial ». 

Si le nouvel homme fort du Groupe Renault, Luca de Meo, tente de faire repartir la machine avec le plan Renaulution et le pari de la mobilité 100 % électrique, on ne peut pas oublier le fait que l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi est sur le qui-vive depuis plusieurs années maintenant. Considérablement affaiblie depuis l’arrestation de Carlos Ghosn, mais aussi par la pandémie de Covid-19 et désormais la crise de semi-conducteurs, Renault mise sur une toute nouvelle politique pour redresser la pente, une politique qui commence à porter ses fruits, comme en atteste les derniers résultats financiers publiés par le constructeur au losange. 

Une évasion digne d’un film hollywoodien 

L’ancien patron de Renault-Nissan est longuement revenu sur sa folle évasion, où il s’était caché dans une malle de matériel audio pour contourner les contrôles, à l’aéroport de Kansaï à Osaka. 

Pour Le Parisien, il raconte avoir eu le choix entre deux plans d’évasion : la mer ou les airs. L’homme d'affaires justifie ses actes par le fait qu’il n’avait, selon lui, « aucune chance d’obtenir un traitement équitable » de la part du Japon. 

« Quand j’ai entendu le bruit du moteur de l’avion, je savais que j’étais déjà sur la piste (…). Dans la soute, je n’ai pas eu peur de manquer d’oxygène, il faisait un peu froid, mais par rapport à ce que j’avais vécu, ce n’était pas ça qui allait m’inquiéter. J’étais tellement outré de la façon dont j’étais traité qu’il n’y avait pas de place pour la crainte », explique Carlos Ghosn. 

Toujours réfugié au Liban, Ghosn ne change pas de cap et assure vouloir « échapper à l’injustice », et non pas « fuir la justice », avant de dénoncer un « complot » des autorités japonaises. Une chose est sûre, l’affaire est loin d’être terminée et il faut s’attendre à de nouveaux rebondissements. 

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