Les batteries, axe déterminant du plan stratégique du Groupe
Après l’annonce du plan Renaulution en janvier dernier, Luca de Meo vient de dévoiler ce mercredi le plan stratégique d’électrification du Groupe Renault lors de l’événement Renault eWays ElectroPop. La marque au losange souhaite démocratiser le véhicule électrique dans les années à venir et le rendre populaire, grâce notamment à l’introduction de nouvelles batteries plus performantes mais aussi moins coûteuses, offrant la possibilité au constructeur français de diminuer le prix à la vente de ses futurs modèles électriques.
Le choix de conserver le Cobalt dans les batteries
Il y a quelques mois, nous vous annoncions la possibilité de voir les batteries de la future Renault 5 se passer de Cobalt. Il n’en sera rien puisque Luca de Meo a annoncé ce matin, lors de l’événement Renault eWays ElectroPop, que la marque au losange va conserver sa chimie NMC, composée de Nickel, Manganèse et de Cobalt. Le constructeur français estime que cette composition assure, pour ses batteries, un meilleur vieillissement mais aussi de meilleures performances notamment à basse température ainsi qu’une autonomie améliorée de + 20 % et un meilleur recyclage.
L’objectif que s’est fixé le Groupe est de réduire de moitié le coût des batteries dans les 10 prochaines années avec l’ambition de passer sous la barre des 80 $/kWh en 2030. À titre d'indication, en 2019, il fallait compter environ 170 $/kWh pour une Renault Zoé et sa batterie de 52 kWh. Comme pour les plateformes modulaires, deux types de cellules sont prévues pour différencier les modèles haut de gamme et sportifs, pour la gamme Alpine et le segment C, ainsi que les modèles plus abordables, comme la future Renault 5.
Faire de la France le coeur de cette stratégie
Afin de limiter encore un peu plus les coûts, le Groupe français a souhaité implanter l’ensemble de sa stratégie sur le territoire national. Lundi, le constructeur français a également annoncé la signature de deux nouveaux partenaires, dont l’entreprise chinoise Envision AESC, afin de créer une gigafactory à Douai en 2024. Cette gigafactory a pour but d’alimenter la future R5 qui sera assemblée à Douai également. Avec Envision, Renault mise sur le véhicule électrique populaire. Dans le même temps, le second partenaire, Verkor, se concentrera lui sur les batteries hautes performances, prévues pour les modèles haut de gamme et sportifs, qui pourraient représenter jusqu’à 20 GWh en 2030.
On se souvient que depuis 2012 veut implanter une usine de batteries en France. Initialment, celle-ci devait se trouver à Flins.
Grâce à ce projet, la future Mégane E-Tech Electric devrait bénéficier d’une autonomie de 450 km avec sa batterie de 60 kWh, quand la R5 en offrira 400 kilomètres. À noter également que cette stratégie, visant à populariser le modèle électrique, amènera la future Renault 5 à voir son tarif diminuer de 33 % par rapport à la Zoé. Une bonne nouvelle pour la mobilité électrique, alors que ce modèle iconique interviendra en début d’année 2024.
Renault s’investit dans le recyclage de ses batteries
Encore trop peu évoqué, Renault est bien l’un des seuls constructeurs à se pencher sur la question du cycle de vie et le recyclage de ses batteries. Afin de mériter son statut de constructeur le plus vert d’Europe, visé pour 2030, la marque au losange va s’appuyer sur sa nouvelle entité Mobilize et sa Re-Factory à Flins pour réutiliser et recycler des batteries de seconde vie.
Renault table donc sur le système V2G, pour "véhicle-to-grid", qui permettra de renvoyer de l’énergie contenue dans la batterie vers le réseau électrique et générer une valeur de 400 € par an, à partager entre le Groupe et ses clients. En fin de vie, la batterie pourra également être réutilisée pour du stockage ou comme générateur. La future R5 devrait le proposer à ses clients.
La marque va également reconditionner plus de 250 000 batteries de location de sa Zoé. La finalité du cycle de vie des batteries reste un enjeu majeur de l’environnement et le Groupe planche déjà sur ce sujet. L’objectif est d’améliorer le recyclage et le reconditionnement des batteries en récupérant les matériaux comme le cobalt, le nickel et le lithium grâce au consortium avec les entreprises Solvay et Veolia, afin de pouvoir produire de nouvelles batteries qui pourront être réimplantées dans les modèles à des coûts compétitifs.
Renault s’entoure donc de partenaires pour concrétiser son plan stratégique, qui va voir naître 10 nouveaux modèles d’ici 2025. 7 seront badgés du nouveau losange avec le retour d’un nouveau modèle iconique baptisé 4Ever, en référence à la 4L, les 3 autres correspondent à la marque Alpine, avec notamment une nouvelle génération de la berlinette A110 et un SUV, le tout en 100 % électrique évidemment.