Le Groupe Renault se projette dans le futur
« Les deux prochaines années seront difficiles ». Luca de Meo le sait et ne le cache pas, la crise de 2020 aura un impact sur le Groupe pendant encore au moins deux ans. Le Directeur Général du constructeur français a annoncé au quotidien espagnol El País la présentation, dès le mois de janvier, du plan de route du Groupe Renault pour les huit prochaines années.
Arrivée en juillet dernier, Luca de Meo a directement posé ses conditions et fait connaître ses ambitions pour l’avenir du Groupe Renault. Le nouvel homme fort souhaite repositionner les marques du Groupe et les faire monter en gamme. Pourtant, la crise de coronavirus et le plan de restructuration viennent ternir légèrement cette volonté.
Un plan sur 8 ans
En janvier prochain, le Directeur Général du constructeur français dévoilera la nouvelle feuille de route du Groupe pour les huit années à venir. L’ancien de chez Seat se veut réaliste et sait que les prochaines années seront très difficiles en raison de la crise sanitaire actuelle. Le Groupe essaie tant bien que mal de surmonter cette crise qui vient s’ajouter aux autres difficultés de ces dernières années et à une baisse inéluctable de la demande.
Pour le quotidien espagnol El País, le Directeur Général a déclaré que «Les deux prochaines années seront difficiles. Nous avons un plan de huit ans qui sera annoncé en janvier, et nous pouvons tout changer ». Sans trop révéler de détails, il faudra patienter jusqu’à janvier pour en savoir plus. Néanmoins, en septembre dernier, Luca de Meo avait indiqué que le Groupe n’aurait peut-être pas d’autres solutions que de mener un plan de réduction des coûts supérieur au montant de 2 milliards d’euros initialement prévu. Pour mémoire, ce plan de réduction, prévu sur trois ans, a pour objectif de remettre les finances du Groupe à flot après la baisse des bénéfices depuis 2018.
L’ensemble du Groupe a déjà commencé à se restructurer puisque Nissan, en très grande difficulté, va se recentrer uniquement sur le marché japonais et chinois. Renault a décidé de fermer quelqu’unes de ses usines. L’usine de Choisy-le-Roi (94) est transférée à celle de Flins qui, elle, va se transformer en Refactory, une usine de recyclage et de reconditionnement. Dans son plan d’économies sur trois ans, le Groupe a décidé de supprimer 15 000 postes dans le monde, dont 4 600 en France. Le mois dernier, un accord a été validé entre le constructeurs et les syndicats pour la suppression de 2 500 postes dans le secteur de l’ingénierie et les fonctions tertiaires.
Toutefois, le plan de bataille de Luca de Meo ne portera pas que sur une baisse des effectifs et sur un plan de restructuration. Le PDG a d’autres ambitions pour son Groupe, dont celle de faire monter en gamme ses marques.
Dacia comme élément déclencheur
Pour crédibiliser ce souhait, rien de mieux que de dévoiler des exemples. Pour cela, le Groupe peut s’appuyer sur une fin d’année canon de la firme roumaine Dacia. Après avoir surpris lors des Renault eWays avec la présentation de la citadine électrique la moins chère du marché européen, la Spring, le constructeur a dernièrement dévoilé la nouvelle Sandero et Sandero Stepway, la troisième génération de Logan ainsi qu’un restylage en 2021 pour son Duster. La marque ne s’arrête pas là et compte bien tirer bénéfice des évolutions de Renault pour intégrer une hybridation sur ses futurs modèles. Un Dacia Duster 3 est également prévu pour la fin de l’année 2023 ou 2024.
De son côté, Renault mise beaucoup sur l’électrique et sur la cinquième génération de sa Mégane. Développée en tout électrique, cette Mégane eVision aura des allures de SUV compact et pourrait dépasser les 450 km d’autonomie. Le segment du SUV ne cesse de se développer et de plaire et Renault l’a bien compris. Les derniers restylages sur des modèles phares de la marque viennent enrichir la gamme du Groupe. La firme au losange a d’ores et déjà annoncé la fin de la commercialisation de moteur diesel pour 2022. Pionnier sur le marché européen de l’électrique avec la ZOE, Renault compte bien garder cet élan pour garder le leadership.
L’avenir du Groupe tient donc sur ces huit prochaines années. Avec ces annonces, on ne peut pas nier le fait que l’Alliance soit dans une situation difficile.Pour autant, les prochaines années ne peuvent pas être plus compliquées que 2020. Rendez-vous en janvier prochain pour connaître les détails de ce plan de bataille.