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Saison F1 2017: Renault RS17, moteur, pilotes

Après Williams et Sauber, Renault en février depuis Londres, la monoplace qui défendra les couleurs de la marque en championnat du monde de Formule 1 cette année. Une année avec des ambitions encore mesurées.
Par le 06/03/2017

La RS.17, c'est son nom apparaît tout d'abord très racée, comme vraisemblablement toutes les monoplaces 2017, du fait du nouveau règlement, qui apporte d'ores et déjà un avantage, celui du style.

Ce nouveau règlement étant très différent de l'ancien, Renault Sport est quasiment parti d'une feuille blanche pour concevoir sa nouvelle F1. A la différence de 2016, où l'équipe avait surtout du bricoler sur un châssis conçu sous l'ère Lotus, avec des moyens financiers et humains très limité, et dans lequel devait trouver place un bloc Mercedes, cette saison, ce n'est plus le cas.

Certes, l'équipe est loin d'avoir atteint tout son potentiel du fait d'une équipe qui est encore en reconstruction, mais le team a tout de même pu lancer la conception de sa nouvelle monoplace tôt dans la saison l'année dernière, sans mégoter sur les finances.

L'intégration du moteur hybride, le R.E.17, a cette fois pu être étudiée dès le départ, et non en quelques semaines comme il y a un an. Les équipes de Renault Sport ont également décidé de concevoir une nouvelle architecture. Il s'agit donc d'un nouveau moteur, dont les premiers retours, notamment de Red Bull et Adrian Newey, sont plutôt très positifs.

À l'instar de la Williams et de la Sauber, le nez de cette nouvelle F1 présente un appendice comme déjà vu les années précédentes. À l'arrière, Renault a opté pour un retour de l'aileron de requin. La prise d'air attire immédiatement l'œil avec un design visiblement radical.

Le seul point commun avec l'année dernière, outre la présence du pilote Joylon Palmer, ce sont les couleurs, dont le jaune Sirius, avec cette fois d'avantage de noir, qui est disposé sur toute la partie arrière, permettant notamment en cet avant-saison de masquer pas mal d'éléments.
De nouveaux sponsors font leur apparition, comme BP et Castrol en lieu et place de Total, et MAPFRE, qui a signé en début de semaine.

Parallèlement à la présentation de la monoplace, les pilotes titulaires étaient présents en la personne de l'Allemand Nico Hülkenberg et du britannique Jolyon Palmer. De son côté, Sergey Sirotkin est devenu le troisième pilote. Du côté du management, si Vasseur n'est plus là, Alain Prost devient Conseiller Spécial de Renault Sport Racing.
Jérôme Stoll, Président de Renault Sport Racing :

« La R.S.17 est la première monoplace qu'Enstone et Viry ont pu intégralement planifier et développer et nous sommes très satisfaits de cette première coopération. C’est une magnifique voiture. L'enthousiasme suscité par la R.S.17 s’accompagne de l’arrivée de BP, un partenaire essentiel à travers les marques BP et Castrol. Pour 2017, nos objectifs en piste sont clairs. Nous voulons effectuer un pas en avant visible et tangible sur le plan des performances et des résultats. Nous visons la cinquième place du Championnat des Constructeurs. »

Cyril Abiteboul, Directeur Général de Renault Sport Racing :

« Nous sommes parfaitement placés pour franchir le cap que nous voulons tous passer en 2017. La R.S.17 est le fruit de nombreuses et longues heures de travail sur nos deux sites en tant qu’écurie intégrée. Le résultat est une voiture dont nous pouvons être fiers. Nous avons un personnel de qualité à tous les niveaux de l'équipe et nous sommes ravis de voir Nico et Sergey s’aligner aux côtés de Jolyon en 2017. Un groupe solide de partenaires nous rejoint avec BP, Castrol, MAPFRE et SMP Racing au terme d’une fantastique campagne hivernale d'acquisition de partenaires. Nous sommes l’équipe de Formule 1 avec la plus forte croissance à tous les niveaux et nous devons désormais faire nos preuves en piste. Notre objectif est de marquer des points à chaque course. »

A ne pas rater: la vision de la F1 dans 10 ans selon Renault: Concept RS 2027 Vision

Un nouveau moteur Renault RE17

Après une année 2016 plutôt convaincante pour le moteur Renault avec des progrès notables, l'équipe de Viry-Châtillon a décidé de tout remettre à plat pour cette année et de concevoir un tout nouveau moteur.

En effet, les ingénieurs de Renault ont estimé que le précédent bloc V6 hybride n'avait plus assez de marge de progression et qu'il était ainsi nécessaire de partir sur un bloc très différent.

Pour autant, extérieurement, il est difficile de noter de grosses différences, d'autant plus que Renault a été volontairement avare en photos.

Pas de turbo séparée de la turbine comme chez Mercedes

Bien que de nombreuses sources semblaient indiquer -par facilité- que Renault allait suivre l'exemple de Mercedes pour son bloc en séparant le compresseur de la turbine, ce n'est pas le cas "Nous n'avons pas l'intention de suivre la voie séparant la turbine du compresseur. Nous y avons réfléchi comme nous l’avons fait pour tous les concepts. Nous sommes satisfaits de notre solution. De l’extérieur, rien ne diffère radicalement entre le RE16 et le RE17. À l'intérieur, notre exploitation des MGU, de la batterie et du refroidissement a changé…" indique Rémi Taffin, directeur technique du moteur.

Du côté hybride, un nouvel ERS et de nouvelles batteries étudiées en collaboration avec Infiniti apparaissent.

Un gros travail a été effectué sur le système de récupération d'énergie. En effet, les nouvelles monoplaces gagnent beaucoup d'appuis, ce qui implique de disposer de davantage de puissance pour atteindre la même vitesse. Avec des passages en courbe plus rapides, les zones de freinage seront plus courtes, et les lignes droites plus longues. De sorte, il y aura moins de possibilités pour recharger les batteries, tandis que plus de puissance sera demandée en ligne droite...

Renault a ainsi particulièrement mis l'accent sur l'équilibre entre les différents systèmes de récupération d'énergie, le MGU-K (système cinétique) et le MGU-H (système thermique)

Intégration dans le châssis

Comme Rémi Taffin l'a indiqué, un nouveau système de refroidissement de l'ensemble a été mis au point, plutôt original si on en croit les dires de Bob Bell, directeur de la technologie : "Même la monocoque est différente et c'est essentiellement dû au travail accompli avec Viry sur l’intégration du groupe propulseur. Nous avons ainsi pu proposer un packaging efficace autour du groupe propulseur et des systèmes de refroidissement. Nous estimons avoir trouvé une solution intéressante."

Ce nouveau bloc a donc été conçu pour une intégration totale avec le châssis, chose qui n'avait pas pu être réalisée l'année dernière "Le groupe propulseur est fait pour convenir à la voiture. C'est une différence fondamentale. Le moteur et le châssis s'emboîtent, ce n’est pas un puzzle comme avec la RS16 ! La RS17 est beaucoup plus homogène."

Pour ce qui est de la puissance, aucun motoriste n'annonce de chiffres, mais ces petits V6 développeraient aux alentours de 950 ch, soit bien plus que les anciens V8. Mieux, en cours de saison, ils devraient dépasser la barre des 1 000 ch.

Objectif immédiat : la fiabilité

Avec ce nouveau bloc, Renault mise d'abord sur la fiabilité avant d'aller chercher d'avantage de performance. Ceci est d'autant plus vrai que le changement de pétrolier aura une influence sur les performances à venir du V6.

L'année dernière, Renault avait souvent indiqué que l'une des clés du succès, souvent mésestimée, de Mercedes était son partenaire pétrolier Petronas. Si Petronas pouvait être satisfait de cette publicité gratuite, Total de son côté devait comprendre par là un message clair.

Renault a ainsi changé de partenaire pétrolier, et fait appel à BP/Castrol. Bien que l'annonce officielle ait eu lieu assez tard, Renault affirme que ce moteur a été conçu avec son nouveau partenaire "Le Power Unit Renault a été développé pour BP et Castrol, notre partenaire ", tient à assurer Cyril Abiteboul.

Red Bull et Toro Rosso en valeur étalon

Outre l'équipe mère Renault, ce moteur équipera aussi deux autres équipes, Red Bull Racing bien sur, ainsi que la petite équipe -presque- jumelle Toro Rosso. A moteur égal, le team Renault pourra évaluer ses performances globales en se comparant aux deux équipes aux moyens très différents.
 

Fiche Technique Renault RS17

Architecture : 6 cylindres en V à 90°
Cylindrée : 1,6 l
Régime Maximal : 15 000 tr/min
Suralimentation : Turbocompresseur unique, pression illimitée (estimée à 5 bars absolus)
Limite du débit de carburant 100 kg/h (…)
Puissance totale : Environ 950 ch (officiellement plus de 900ch)
Alésage : 80 mm
Course : 53 mm
Hauteur d'axe du vilebrequin : 90 mm
Soupapes : 24 (4 par cylindres)
Injection : directe
Poids total (incluant le MGU K et MGU H) : moins de 145 kg

MGU K (partie hybride)
Vitesse de rotation  : 50 000 tr/min max
Puissance : 120 kW max
Energie récupérée : 2 MJ / tour max
Energie restituée : 4 MJ / tour max

MGU H (partie hybride)
Vitesse de rotation  : > 100 000 tr/min max
Energie récupérée : illimitée

Les pilotes Renault F1 en 2017

Nico Hulkenberg, en provenance de chez Force India, et Jolyon Palmer seront les pilotes titulaires cette année au sein de l'équipe Renault. Le jeune russe Sergey Sirotkin sera quand à lui le troisième pilote.

Nico Hulkenberg

Pilote solide par excellence, et certainement sous-côté dans le paddock F1, cette année doit confirmer les espoirs que Renault a placé en celui qui n'a pour meilleur résultat en F1 que des 4ème places en Grand Prix, et une 9ème place au championnat des pilotes.

Arrivé en Formule 1 en 2010 grâce à l'équipe anglaise Williams, le pilote allemand démontre rapidement sa rapidité face à l'expérimenté pilote brésilien R.Barrichello en prenant le dessus en qualification dès la quatrième épreuve, et signant même la pôle position à Interlagos au Brésil sous la pluie.

Pour les deux saisons suivantes, il passe chez Force India en tant que pilote de réserve, l'équipe Williams ayant besoin des liquidités qu'apporte Pastor Maldonado via son sponsoring. Dès 2012, il devient titulaire au sein de l'équipe indienne, et signe le meilleur résultat de sa carrière avec une quatrième place avant de rater de peu sa première victoire. Il terminera la saison à la 11ème place du championnat.

En 2013, il passe chez la petite équipe suisse Sauber, réalise encore quelques coups d'éclats et se classe à la 10ème place au général.

Pour les 3 saisons suivantes, il revient chez Force India et grâce à ses 4 cinquième position en course, il se hisse à la 9ème place au classement général des pilotes. En 2015, il remporte la victoire aux 24H du Mans. L'année dernière, il terminé également le championnat à la 9ème place.

Il remplace cette année chez Renault Kevin Magnussen qui a marqué quasiment l'intégralité des points de l'équipe Renault F1 Team en 2016.

Grands Prix F1 disputés : 115
Pole Positions F1 : 1
Podiums F1 : 0
Victoires F1: 0

Jolyon Palmer

Le britannique Palmer va entamer sa 3ème saison au sein de l'équipe. Après avoir rejoint l'équipe Lotus en tant que troisième pilote, il devient titulaire en 2016. Malgré des débuts mitigés, ses progrès au cours de la saison sont indéniables, surtout en fin d'année, parvenant même à inscrire son premier point en Malaisie et à faire de temps à autre jeu égal avec son coéquipier plus expérimenté Kevin Magnussen sur la fin de la saison.

En 2017, Palmer devra confirmer ces progrès en inscrivant régulièrement des points. La pression sera forte sur ses épaules s'il veut continuer sa carrière en F1, d'autant plus qu'il aura face à lui un pilote solide qui fait peu d'erreurs.

Grands Prix disputés en F1 : 20
Pole Positions : 0
Podiums : 0
Victoires : 0

Sergey Sirotkin

Le jeune pilote russe de 21 ans a été promu cette année au poste de pilote de réserve. En 2015 et 2016, il s'engage en GP2, remporte trois victoires et réalise 13 podiums, des résultats qui lui permettent de terminer ces deux saisons à la 3ème place du classement général du championnat.

Il aura pour rôle d'aider les pilotes titulaires à obtenir les meilleurs résultats possibles et à la remplacer au pied levé en cas de problème ou de blessure.

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