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Le Moteur RS 23

Le Moteur RS 23
Par le 18/08/2003

Il y a deux ans, Renault défrayait la chronique en décidant de faire appel à un concept unique en F1 : l’utilisation d’un V10 à angle très ouvert, et au poids très sensiblement réduit. Raisons de ce choix téméraire : le positionnement très favorable du barycentre de l’ensemble châssis+moteur, privilégiant le comportement dynamique de la voiture sur la piste. Après des débuts difficiles en 2001, le RS21 a rapidement montré le bien fondé du concept Renault. Restait, néanmoins, à résoudre quelques problèmes techniques de taille, propres aux contraintes spécifiques nées du challenge retenu. La saison suivante, le RS22 marquait une étape intéressante : grâce à sa puissance accrue et à sa meilleure fiabilité, il a permis à l’équipe Renault F1 de décrocher la quatrième place des constructeurs. Logiquement, l’équipe a décidé de faire appel de nouveau à son concept novateur. “Nous pensons que, malgré les difficultés techniques que notre choix a pu susciter par le passé, notre concept initial est le bon.”, explique Jean-Jacques His, Directeur général du centre technique de Viry-Châtillon, “Nous avons acquis une solide expérience du V10 à angle large et continuons de croire que les avantages qu’il offre, notamment en matière de comportement-châssis, seront déterminants dans le futur.” En toute logique, l’aspect du RS23 est similaire à celui de son aîné RS22. Ses caractéristiques internes, en revanche, ont été profondément revues. Son système d’actionnement des soupapes, par exemple, est inédit. De plus, le processus de travail Viry/Enstone, optimisé, a permis de mettre l’accent sur l’intégration de ce V10 à la fois avec le châssis et avec la boîte de vitesses dès le début du projet. Le RS23 est plus puissant, plus léger. Sa consommation est moins élevée. “Avec ce nouveau moteur, nous avons fait de la fiabilité notre priorité numéro un.”, explique Jean-Jacques His, “ Le bloc 2003 est inédit. Il répond à une méthode de construction totalement différente, et bénéficie d’une robustesse très sensiblement accrue. Tenir la distance nous permettra de développer rapidement la puissance. En ce sens, la fin de saison 2002 a été révélatrice.” Ce moteur, de plus, bénéficiera de remises à jour régulières. “Notre programme de développement pour 2003 est assez étoffé.”, poursuit His, “Quelques innovations significatives feront leur apparition en cours de saison et devraient nous permettre de combler notre retard sur les meilleurs. A Viry-Châtillon, le bureau d’études tourne à plein régime. La motivation est grande. Démontrer le savoir-faire Renault sur toutes les pistes du monde demeure notre objectif. En ce sens, 2003 marquera une étape décisive.” De nos jours, concevoir un V10 de Formule 1 réclame du temps. Et une organisation sans faille. Grâce à une méthode de travail propre à Renault, la base de Viry-Châtillon dispose désormais de dix-huit mois pour mettre au point chacun de ses moteurs. L’étude du RS23 que l’équipe utilise cette saison a ainsi été lancée mi-2001. Ce nouveau V10 a donné de la voix pour la première fois en octobre 2002. La structure, de plus, s’est dotée d’une cinquantaine de collaborateurs supplémentaires en un an. Après quelques mois de rôdage, celle-ci est à présent pleinement opérationnelle. Et 100% Renault.

Le RS23 en chiffres Un moteur de F1 moderne ne donne pas dans le compromis : c’est, au contraire, une véritable usine à superlatifs, comme le montrent les chiffres ci-dessous. Attachez vos ceintures ! Le RS23, c’est… Plus de 250 chevaux par litre. Plus de 18.000 tr/min de régime maximum. 600 litres d’air avalés chaque seconde à pleine charge. 160 décibels à pleine charge (plus qu’un Boeing 747 au décollage). 75 litres de carburant sans plomb aux 100 km. 150 étincelles et 300 allers-retours de piston chaque seconde. Une accélération longitudinale de 8500G pour les pistons à pleine charge. Une température de fonctionnement supérieure à 110°C. Des températures en surface proches de 300°C. Un poids de 90 kg. 5000 éléments constitutifs, dont 1500 en mouvement. 20 alliages de métaux différents. 6 semaines pour produire un vilebrequin. 2 semaines pour assembler un moteur complet. 150 sous-traîtants. Le moteur Renault RS23:

Configuration

V10 atmosphérique d’une cylindrée de 3 litres. Angle du “V” ouvert. Nouveau dessin du carter cylindres et des culasses afin d’améliorer l’intégration du moteur au châssis et d’accroître la rigidité de l’ensemble. 4 soupapes par cylindre. Performance Régime maxi supérieur à 18 000 tours/minute pour une puissance maxi dépassant les 800 chevaux.


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