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Les salariés rejettent à l'unanimité la fin du moteur Renault en F1

Renault l’a annoncé lundi: il a décidé d’arrêter dès 2026 son activité de motoriste de Formule 1, et de transformer l’usine de Viry-Châtillon à d’autres activités. Une décision qui déplait fortement aux salariés passionnés par leur travail.
Les salariés rejettent à l'unanimité la fin du moteur Renault en F1
Par le 03/10/2024

Après de nombreux mois d'attente, Renault a rendu son verdict lundi dernier. En indiquant la transformation du site de Viry-Châtillon pour le faire devenir l’Hypertech Alpine, le groupe Renault a signé l’arrêt de mort de ses activités de motoriste en F1 commencée à la fin des années 70 et couronnées d’un nombre incroyable de victoires, de championnats, et de champions du monde des pilotes, et notamment Nigel Mansell, Alain Prost, Damon Hill, Fernando Alonso et Sebastian Vettel pour ne citer que ceux-là. Près de 50 ans d’activité, désormais quasiment cantonnée aux pages de l’histoire sur une simple décision bien plus financière que sportive.

Ayrton Senna Williams-Renault
Ayrton Senna sur la Williams-Renault en 1994

Bien que la direction de Renault assure qu’il n’y aura pas de casse sociale, la décision ne passe pas. L’équipe, composée de passionnés, ne voit forcément pas d’un bon œil l’arrêt de cette activité, d’autant plus que les représentants du personnel avaient émis des propositions qui, sur le papier, semblaient remplies de bon sens. D’autant plus que le futur moteur RE26 pour 2026 était presque terminé, et par ailleurs, très prometteur selon les ingénieurs, tant du point de vue de la performance pure que de la fiabilité. Mais ça, nous ne le saurons probablement jamais… sauf si un concurrent ou un nouvel entrant désirait racheter puis poursuivre son développement.

L’Hypertech Alpine, un projet encore trop flou

Selon eux, le projet de l’Hypertech Alpine est encore très flou, et surtout, la cellule de veille sur les activités de motoriste en F1 serait insuffisante pour espérer, un jour, un retour dans la discipline :

"Le contenu, les ressources et la pérennité des nouveaux projets que la direction souhaite apporter à Viry apparaissent encore très largement imprécis. Le dimensionnement communiqué de la cellule de veille F1 (effectifs et budget) semble encore trop faibles et remet en question le retour potentiel d'Alpine comme motoriste à terme."

Selon eux, cette décision va avoir des conséquences directes, dès la fin de cette année :

  • Le site de Viry-Châtillon passera au 1er janvier de 500 à 334 emplois, avec la fin des contrats de nombreux prestataires. (et notamment Mécachrome, partenaire historique de Renault Ndlr)
  • La perte d'une centaine d'emplois indirects chez les principaux partenaires d'ici fin 2024.
  • La fin du Concours d'Excellence Mécanique Alpine (CEMA) soutenu par le ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités et le ministère de l'Éducation nationale et de la Jeunesse, portant de belles valeurs d'engagement en faveur de l'égalité des chances favorisant la mixité pour faire rayonner une filière de jeunes talents."

Un vote “contre” à l’unanimité

Sans surprise, les représentants du personnel du CSE ont rendu un avis défavorable. Ils en appellent maintenant aux pouvoirs publics à “défendre la pérennité de l'emploi sur le site de Viry-Châtillon” tout en précisant leur dévotion pour leur travail pendant ces heures difficiles :

"Malgré la tourmente de ces 2 derniers mois, l'équipe de Viry a continué de développer la puissance du moteur 2026 dont Alpine se prive. Cette décision à contrecourant fait passer Alpine à côté de son histoire sportive."

Denis Chevrier, l'un des artisans des succès de Renault dans les années 90 et 2000 s'est exprimé dans les colonnes de l'Equipe. Pour lui, cette décision est la résultante de la volonté de réduire le budget, conduisant à des performances en retrait pour le moteur Renault ces dernières années.

"Il y a eu une période de succès, et les managers ont voulu faire aussi bien pour moins cher, mais dans un environnement aussi pointu et d’excellence technologique, ce n’est pas possible", indique-t-il. Je ressens un sentiment d’injustice. Je pense que le moteur est la victime d’une cabale de la part de l’équipe châssis en Angleterre qui a caché ses carences et son incapacité à concevoir des voitures aussi bonnes que les autres en trouvant un responsable." Denis Chevrier.


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