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Officiel: Alpine F1 abandonne le moteur Renault dès 2026

Malgré la tentative des salariés de Viry-Châtillon de sauver le moteur Renault en F1, la direction a tranché en leur défaveur, et a confirmé la fin de l’aventure après quasiment 50 ans d’activité.
Officiel: Alpine F1 abandonne le moteur Renault dès 2026
Par le 30/09/2024

On attendait, sans grand espoir, l’annonce, c’est désormais chose faite. Malgré une lueur d'espoir après les propos de Luca de Meo début Septembre, Renault, ou plutôt Alpine, a confirmé en cette fin d’après-midi qu’elle entérinait le processus de cessation des activités de motoriste en Formule 1, et la transformation de l’usine de Viry-Châtillon.

Cette dernière, abritera dorénavant le nouveau centre d’ingénierie Hypertech Alpine, qui produira encore en 2025 le moteur Renault, ainsi que les futurs moteurs de WEC. Le centre travaillera également sur la nouvelle Supercar Alpine, et sur les futures technologies de batteries (Solid State) qui pourraient prendre place dans la future Alpine A610. L’usine restera donc au sein du groupe Renault, tandis que les postes des salariés seront conservés.

Renault F1
Le site de Viry-Châtillon va être transformé

Une décision avant tout financière, avec à la clé, plusieurs dizaines de millions d’économies chaque année, plus que sportive, mais lourde de conséquences. En effet, la France était l’un des seuls pays du monde à maitriser une telle technologie, avec le Japon (Honda), l’Italie (Ferrari), l’Allemagne (Mercedes et bientôt Audi), ainsi que bientôt, l’Amérique (Ford). Une spécificité qui faisait rayonner la France à l’international.

Une cellule de veille conservée

Alors bien sûr, Renault a connu de nombreux retraits et retours en F1. Mais ces retraits concernaient surtout la partie châssis, Renault conservant toujours une activité de motoriste, sauf entre 1987 et 1989 où la marque s’était totalement retirée tout en conservant une cellule veille pour faire un retour gagnant en 1989.

Et c’est là que réside l’espoir. Car un retrait total impliquerait également une perte totale de la connaissance et de la technologie. Or, le constructeur a malgré tout annoncé que dans le cadre du plan de transformation de l’usine, une cellule de veille serait conservée.

"Alpine a pris la décision de créer une cellule de veille F1 qui visera à conserver la connaissance et les compétences des collaborateurs sur cette discipline sportive, et à se maintenir à la pointe de l'innovation, au service des différents projets d'Hypertech Alpine."

La future Alpine A526 motorisée par un bloc allemand Mercedes, vive la France !

L’arrêt de ce moteur implique donc qu’Alpine devra se trouver un motoriste dès 2026. Selon toute vraisemblance, Pierre Gasly et Jack Doohan seront probablement motorisés par Mercedes.

Bien sûr, se faire propulser par un bloc Mercedes n’a rien de honteux en soi. Mercedes est une superbe marque, son image est supérieure à celle d’Alpine et son moteur est excellent.

Cependant, quand on s’appelle Alpine, on est quand même en droit d’espérer que le cœur même de sa Formule 1, celui qui a toujours fait rêver les fans, soit produit en interne, et non sous-traité et acheté sur un vulgaire catalogue. Quelle image sera véhiculée auprès des connaisseurs ? Et surtout, quelle image va véhiculer la France, finalement jugée totalement incapable de produire de la haute technologie automobile contrairement aux allemands ? Celui de l’échec assurément.

Car en F1, les quelques rares équipes de grands constructeurs automobiles produisent leur propre moteur : Mercedes, Ferrari et bientôt Audi. Les autres, comme Red Bull, Haas, Williams, Visa Cash App RB (ex Alpha Tauri) qui ne sont pas des spécialistes, font appel à un motoriste extérieur. Seules exceptions, McLaren et Aston-Martin. Mais ces équipes ne sont pas ou ne sont plus depuis longtemps des motoristes puisque même pour leurs voitures de série, elles font appel à des moteurs concurrents… et notamment Mercedes.

Malgré la volonté de donner à Alpine une réelle image de marque, cet abandon sonne comme un constat d’échec, Alpine assumant ainsi être un constructeur de second rang.

Et si un jour, l’équipe parvient à sortir un châssis capable de gagner, ce qui ne semble pas être pour tout de suite étant donné les derniers résultats, particulièrement à Singapour, ne serait-ce pas un peu une Mercedes qui aura remporté la victoire ?


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