Une réponse attendue dès lundi concernant le futur de Renault en F1
Restera... ne restera pas, beaucoup de fans de F1 en France craignent la décision que prendra Luca de Meo, concernant l’avenir de Renault en Formule 1. Et ce ne sont pas les seuls. Car les salariés de Renault à Viry-Châtillon ont multiplié les actions ces derniers temps pour tenter d’interpeler la direction sur les impacts qu’un tel choix aurait sur l’entreprise, mais aussi sur la France, tandis que Luca de Meo avait indiqué début septembre que rien n'était décidé.
Dans les faits, leur emploi n’est pas remis en cause. Leur savoir-faire est rare et recherché, et Renault prévoit quoi qu'il en soit une transformation du site vers de nouvelles technologies, même si pour des passionnés de sport auto et de mécanique, accepter une telle reconversion pourrait faire mal. Une chose est cependant sûre, l'usine conservera malgré tout la production du moteur pour l'endurance, une discipline dans laquelle Alpine progresse bien avec un beau podium obtenu lors de la dernière épreuve à Fuji.
Une Alpine motorisée par un moteur Mercedes ferait tache...
Au-delà de leur cas personnel, les salariés ont surtout mis en avant d’autres éléments qui ont de quoi faire réfléchir :
- la perte à tout jamais ou presque d’un savoir-faire très rare dans le monde et unique en France,
- une perte totale de sens pour l'équipe Alpine qui se retrouverait motorisée par un concurrent (Mercedes en l’occurrence),
- un risque fort en matière d’image de marque, alors que la marque cherche à développer sa gamme de modèles
- la quasi-impossibilité de revenir plus tard en F1 étant donné les coûts de développements nécessaires (estimés à 1 milliard d’euros),
- et enfin, une politique qui irait à l’encontre de tous les autres constructeurs et notamment trois concurrents qui débarqueront en 2026, avec le retour officiel de Honda (chez Aston-Martin), le retour de Ford (chez Red Bull) et enfin l’arrivée d’Audi qui a racheté Sauber.
Plus que tout, les salariés d’Alpine disent avoir amené des preuves aux dirigeants que le futur moteur Renault serait très bien né, avec des objectifs atteints, très en avance en matière de performance et de fiabilité.
Des propositions fortes émises par les salariés
La semaine dernière, les représentants du personnel ont rencontré Luca de Meo. Une rencontre jugée constructive, mais qui n’empêche pas les salariés de faire part de leur inquiétude alors que le “ciel s’obscurcit de jour en jour selon eux”, n'ayant pas eu de retours de la direction. Pourtant, le CSE a émis la semaine dernière des propositions fortes aux dirigeants.
“Durant cet échange, une proposition a été amenée et présentée par la délégation. Participer au championnat 2026 en tant qu'écurie Alpine motorisée par notre moteur Alpine :
- S'engager sur la compétitivité du Power Unit en piste en 2026.
- S'engager sur un résultat sportif de premier plan.
- Laisser le choix à notre gouvernance de basculer sur un chemin alternatif, une fois la voiture éprouvée courant 2026."
En clair, le personnel se dit convaincu des performances à venir du bloc Renault en laissant la porte ouverte à un plan B (l’abandon du projet) si toutefois celui-ci ne s’avérait finalement pas aussi performant que prévu. À condition, bien sûr, que le châssis s'avère plus performante que l'actuelle, qui, une fois de plus, n'a pas pu lutter pour les points lors du dernier Grand Prix de Singapour.
Le CSE a également insisté sur l’importante de l’intégration du moteur au sein des monoplaces de 2026, et donc, de l'avantage de disposer de son propre moteur afin d’optimiser l’ensemble châssis-moteur. Un choix qu’a notamment fait Red Bull, Aston-Martin, Audi, ainsi bien sûr que les équipes dites d’usine, comme Ferrari et Mercedes.
"Notre passion et notre détermination sont toujours intactes, préservons l'ADN de notre F1, soutenez-nous", clament les représentants du personnel.
Quelle que soit la décision prise, pour 2025, les deux pilotes d'Alpine, Pierre Gasly et Jack Doohan seront propulsés par un moteur Renault. Pour la suite, il faut attendre la décision de lundi mais l'heure n'est pas à l'optimisme.