24H du Mans: les performances étaient là, pas la fiabilité
Ce week-end avait lieu le retour d’Alpine dans la catégorie reine des 24H du Mans, 46 ans après la victoire de l’A442 à moteur V6 turbo de Jean Pierre Jaussaud et Didier Pironi. Un retour forcément marqué d’émotion pour la marque au A fléché qui en a profité pour dévoiler sa nouvelle citadine sportive A290 basée comme chacun le sait sur la nouvelle R5 E-Tech.
Cette épreuve a également été marquée par le roulage de l'Alpine à moteur à combustion fonctionnant à l'hydrogène avec comme passager Zinédine Zidane. Une solution qui, on le sait, représente le futur des 24H du Mans, et dans laquelle le groupe Renault croit fermement.
Après un début de saison prometteur mais en deçà des meilleurs, comme notamment lors des 6H de Spa-Francorchamps le mois dernier, Alpine s’est présentée au Mans avec des ambitions relativement modestes, même si une surprise ne pouvait pas être exclue.
L’A424 pour la première fois de l’année en Hyperpole
La bonne surprise a eu lieu lors des qualifications où l’A424 n°35 de Paul-Loup Chatin a réussi à atteindre l’Hyperpole et à prendre le 5ème meilleur chrono. La seconde Alpine, celle de Nicolas Lapierre, s’est qualifiée à la 9ème place, sur un total de 23 Hypercars. Pour rappel, l’Hyperpole est un peu l’équivalent de la Q3 en Formule 1. Il s’agit d’une séance à laquelle seuls les 8 meilleurs temps des qualifications peuvent participer afin de déterminer leur place sur la grille de départ.
Partir de la seconde ligne, c’est à dire de la 4ème place après la rétrogradation d’un concurrent, est une position plus qu’encourageante. Outre la position, c’est également le rythme affiché qui permet d’espérer pouvoir faire quelque chose d'intéressant lors de la course.
Après le départ donné à 16H, les deux Alpine se retrouvent 9ème et 12ème avant de remonter jusqu’à la 4ème place. Malheureusement, l’arrivée de la pluie va pousser l’équipe à faire passer ses pilotes par les stands pour chausser les pneumatiques rainurés. Une stratégie perdante, la pluie n’étant pas assez intense. Les deux Alpine ont ainsi rapidement perdues des places, les plaçant alors autour de la 15ème position.
Le coup de massue pour Alpine avec un double abandon
Pour Alpine, ce n’était que le début des malheurs puisqu’à 20h46, l’A442 n°35 est stoppée net par une casse moteur. Près de trois quarts d’heures plus tard, c’est au tour de la n°36 de subir le même sort. Pour Alpine, ce double abandon signifie la fin de l’épreuve, après 5H de course seulement.
La fiabilité aura eu raison de l’équipe, alors que les monoplaces semblaient clairement dans le bon rythme ce week-end, bien plus que lors des précédentes épreuves. La voiture semble ainsi bien progresser. En revanche, il y a clairement du travail à effectuer du côté du moteur pour le rendre plus fiable.
« Nous savions que lors de cette première participation aux 24 Heures du Mans – seulement la quatrième course de l’A424 – nous risquions de faire face à certains problèmes. Cela fait partie du processus d’apprentissage, mais cela n’enlève rien à notre déception. Nous analyserons les raisons de ce problème mécanique pour revenir plus forts l’an prochain. Notre voiture a affiché un bon rythme tout au long de la semaine, donc nous disposons de fondations solides que nous améliorerons à l’avenir". Bruno Famin, Directeur Alpine Motorsports
En tête de la course, c’est de nouveau Ferrari qui s’impose grâce à la n°50 d'Antonio Fuoco, Miguel Molina et Nicklas Nielsen, suivie de la Toyota n°7 et de la seconde Ferrari n°51. Quant à Peugeot, c’est également la soupe à la grimace. Si les deux voitures ont terminé la course, on note surtout qu’elles ont bataillé en fond de peloton, avec 1 tour de retard dès 2h45 de course. Elles termineront 11ème et 12ème.
La prochaine épreuve aura lieu du 12 au 14 juillet prochain au Brésil, à Sao Paulo. Espérons que d’ici là, l’équipe aura pu analyser les causes de ce double abandon.