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Comment utiliser le panneau solaire d'un van à son domicile

Vous disposez d’un van aménagé et vous avez fait le choix d’installer un panneau solaire. Un équipement relativement coûteux qui ne va en réalité servir que quelques jours dans l’année. Alors pourquoi ne pas en profiter à votre domicile ?
Comment utiliser le panneau solaire d'un van à son domicile
Par le 25/01/2024

L’installation, le stockage et la production d’électricité est l’un des postes les plus coûteux dans un van. Alors, bien que les prix des panneaux photovoltaïques aient grandement baissé ces dernières semaines, il serait tout de même dommage de ne pas profiter de cette source d’énergie. Pour cela, pas besoin d’être un grand bricoleur, il suffit de ne pas avoir peur de l’électricité et de savoir raccorder des fiches électriques. Nous vous ferons l’économie des habituelles mises en garde et de dégagement de responsabilité aussi inutiles que barbantes… 

Dans votre van vous avez certainement fait le choix d’une installation en 12V. Vous avez ainsi investi dans un panneau solaire de 12 ou 24V qui va en réalité sortir autour des 40V lorsque le soleil tape dessus. Pour convertir cette énergie, le panneau solaire est relié à un “chargeur solaire” autrement dit un régulateur qui va venir optimiser le signal pour gérer la recharge de la batterie, qu’elle soit au Lithium ou au Plomb.

Pour profiter de l’énergie solaire, et la relier au 230V de votre domicile, il suffit ainsi de remplacer le chargeur solaire par un micro-onduleur 220V. Selon la puissance, les prix oscillent entre 80€ et 150 €.

Vous devrez ensuite relier cet onduleur au réseau électrique. Pour ce faire, la solution la plus simple et la moins coûteuse est de le relier directement sur une prise classique en 220V. Attention à bien utiliser une prise avec la terre, sans quoi l’onduleur ne fonctionnera pas. Et pour suivre la production, la solution la moins chère est d’utiliser un Wattmètre (connecté ou non) à brancher directement entre la prise murale et celle de la sortie de l'onduleur.

Dans le van, il vous suffit ainsi de débrancher le panneau du régulateur 12V et de le brancher sur le micro-onduleur. Difficile de faire plus simple. Attention cependant lors de l'utilisation du van à ne pas oublier de procéder à l'opération inverse.

Enphase, APSystems ou autres: quel micro-onduleur choisir pour son panneau solaire ?

La liste des micro-onduleurs disponibles n’est pas énorme. Deux ou trois marques se partagent le marché. Vous avez notamment Enphase, avec les anciennes gammes M250 et M215 que l’on trouve facilement en occasion autour des 70/80 € voire moins. Ces modèles relativement anciens vont plafonner en sortie à respectivement 250 et 215 Watts. Parfait pour des panneaux relativement anciens qui font moins de 300 Wc. S’ils sont plus puissants, pas de soucis, cependant, vous perdrez quelques watts. Mais sachant qu'il faut compter 20% de moins en moyenne en production maximale comparé aux Wc ET que le panneau solaire est positionné à plat (donc pas optimal du tout), ce type d'onduleur sera la plupart du temps largement suffisant.

Micro onduleur M250

Toujours chez Enphase, en neuf et occasion, vous pouvez également trouver les IQ7 et IQ8. Plus chers, ils sont plutôt à privilégier pour des panneaux plus puissants. Par ailleurs, ces onduleurs ont un gros inconvénient sur lequel nous reviendrons plus bas.

Chez APSystems, vous trouverez globalement les mêmes produits mais moins chers, ou permettant une puissance supérieure. Ainsi en occasion, la série YC est un bon choix. En neuf (ou occasion) les DS3, sont disponibles en neuf autour de 150 €. Ils présentent l'intérêt de disposer de deux entrées. A noter que si vous avez deux panneaux, vous pouvez parfaitement les mettrez en parallèle sur un onduleur avec une seule entrée. Attention cependant à ce que les puissances des deux panneaux ne soit pas trop différentes.

Micro onduleur APSystems DS3

Troisième marque qui commence à bien s’implanter en France, HOYMILES qui propose des onduleurs à des tarifs proches des deux premières marques citées.

Enfin, la solution la moins chère, l’onduleur chinois que l’on trouve sous plusieurs marques (et notamment GMI), disponible sur Amazon à des prix délirants (très chers) ou sur les sites chinois autour de 50 € pour du 350W. Les performances sont clairement en retrait (comptez 15% de moins d’après nos tests), il grésille et ne supporte pas la surchauffe, mais il reste une solution économique qui fonctionne.

Alors au final, quel modèle choisir ? Si vous voulez tirer les prix, le modèle chinois fera l’affaire. En revanche, si vous préférez un modèle qui maximise la production, nous recommandons APSystems ou Hoymiles. En revanche, Enphase a la mauvaise habitude de rendre les produits incompatibles en eux et facturent au prix fort des accessoires qu’ils rendent indispensables comme le câblage). A éviter donc même si les performances sont là.

Les obligations d’un point de vue réglementaire

En devenant producteur d’énergie, vous devez cependant, pour être en règle, réaliser une déclaration gratuite auprès d’Enedis, la CACSI. Celle-ci est obligatoire pour toute production d’énergie raccordée au réseau. Autre élément obligatoire pour être en règle, vous devez également faire passer le Consuel si le branchement sur une prise 230V n’était pas prévu par le fabricant ce qui est donc le cas ici. Ce dernier est facturé autour des… 200 €.

Enfin, dernier point, selon l’onduleur que vous choisirez, vous devez rajouter un petit équipement appelé Q-Relay chez Enphase. Il s’agit d’un équipement électronique qui va devenir désactiver la production d’énergie lorsque le courant est coupé. Les onduleurs en sont déjà équipés, mais nos splendides normes françaises imposent une législation plus contraignante. Certains modèles sont déjà conformes, comme les Enphase M215 ou M250 ou encore les onduleurs APSystems. En revanche, pour l’IQ7 et l’IQ8, le Q-Relay est obligatoire pour respecter les normes. Raison de plus pour choisir un autre modèle.

Quelles économies espérer ?

Vaste question ! Tout dépend bien sûr du panneau solaire. Un panneau comme celui que nous avons installé lors de nos essais permet d’extraire 360 W en été et au mieux 180 à 200 W en hiver. En effet, du fait du positionnement à l’horizontal sur le toit, l’orientation du panneau n’est clairement pas optimale pour la production.

Ensuite, il faut aussi prendre en compte le total de la production. Avec notre panneau de 440W, nous avons mesuré en moyenne 0,80 kW/jour en hiver. A condition que vous ayez consommé toute l’énergie dans ce que l’on appelle “le bruit de fond” (appareils en veille, frigo, chauffage, etc.) ce qui est probable, vous pouvez donc espérer faire une économie de 20 centimes / jours (en partant sur 0,25 € / kWh). C’est peu, certes, mais sur un mois de beau temps (ce qui n’arrive jamais cependant), cela fait 7 € / mois environ.  En revanche, en été, cette production va doubler grâce à un ensoleillement plus important. En faisant un calcul très grossier, on obtient ainsi 7€ pendant 6 mois et 14 € pendant les 6 autres mois soit près de 126 € / an.

En comptant le câblage et l’onduleur, et hors passage du Consuel, l’installation est ainsi rentabilisée en un peu plus d’un an seulement, voire moins si vous faites le choix de l’occasion. Plutôt intéressant non ?


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