Boîtes noires 2022 : surveillance ou protection ?
Le monde automobile continue sa marche en avant en termes d’évolutions technologiques. À compter du 6 juillet 2022, tous les nouveaux véhicules homologués devront être équipés d’une boîte noire. L’arrivée de ce dispositif a pour objectif principal de réduire la mortalité sur les routes. Enfin, parait-il... Car une boite noire n'a jamais empéchée un avion de s'écraser.
Comme pour les avions, la boîte noire permettra de restituer les faits d’un accident et de comprendre la nature de ce dernier. L’arrivée de ce dispositif devrait faire parler puisque le monde automobile subit déjà de fortes restrictions notamment au niveau de la pollution (avec notamment la future arrivée de la norme Euro 7 pour 2025). Que cela vous rassure, cette boîte noire n’enregistrera pas (encore ?) vos conversations à l’intérieur du véhicule, et ne vous filmera pas, mais il est vrai que l’on peut se poser la question de savoir si ce dispositif vise plus à surveiller l’automobiliste, ou le protéger… Surtout quand on connait l'énergie déployée par certaines associations anti-automobiliste depuis des années.
Explications.
Faciliter les enquêtes de police
Cachée sous le capot de la voiture, la boîte noire enregistrera les trente secondes de données qui précèdent et qui suivent l’accident. Ce dispositif ne pourra en aucun cas être désactivé par le propriétaire du véhicule et sauvegardera automatiquement les données lors d’un accident. La boîte noire pourra ainsi déterminer la vitesse, l’angle du volant, le régime du moteur, la force du choc, le déclenchement d’un ou des airbags, la position géographique, le port de la ceinture ou non, l’activation des clignotants ainsi que l’action effectuée par le conducteur sur les pédales de freins et d’accélérateur.
Tout cela a donc pour but de faciliter les enquêtes de police ou de gendarmerie lors d’un accident de la route en éclaircissant les zones d’ombres. Les équipes de police et de gendarmerie auront accès à ces boîtiers et pourront savoir si le conducteur était en excès de vitesse au moment de l’impact. Cela pourrait également permettre de gagner du temps en évitant le recours d’un expert pour étudier l’état du véhicule et par la même occasion gagner du temps avec son assurance.
Un appel à la prudence
Si la boîte noire ne peut en aucun cas éviter un accident, elle a pour but d’inciter les automobilistes à être encore plus prudents. Se sachant surveillés, encore plus qu’aujourd’hui, les automobilistes n’auraient d’autres choix que de redoubler de vigilance et d’attention sur les routes.
Toutefois, difficile d’affirmer que ce dispositif permettra de faire diminuer la mortalité sur les routes. Le risque zéro n’existe pas et ces boîtiers ne permettront pas d’éviter les erreurs, les incompréhensions ou les événements inattendus.
Pour contribuer à cette diminution de la mortalité, ce système sera également accompagné d’autres obligations, cette fois plus intéressantes et surtout plus efficaces. Entre autres, à partir de 2022, le limiteur de vitesse intelligent, l'alerte de somnolence, la caméra de recul, le freinage d’urgence avec détection de piétons et cyclistes ou encore la préparation pour l’installation d’un éthylomètre anti démarrage seront obligatoires sur les nouveaux modèles.
Un nouveau dispositif qui s'ajoute également aux nombreuses autres déjà en service et l'arrivée de nouveaux radars.
La question qui se pose maintenant est de savoir si l’arrivée de ces nouvelles technologies ne va pas faire flamber les prix des véhicules neufs et amener certains conducteurs à rouler sans permis après avoir perdus leurs points. À noter que des nouveaux radars vont faire leur aparition dès 2022 tandis qu'après un fort durcissement du contrôle technique en 2018 et 2019, d'autres points de contrôles pourraient bien voir encore le jour dans les années à venir.