Une loi pour améliorer l'expérience d'achat de voiture électrique
L’Europe veut devenir entièrement électrique en 2035, pour ce qui est des voitures en tout cas. L’objectif zéro émission imposé par la norme Euro 7 est en marche et tout le secteur du transport mise sur l'électrique. La transition vers l’électrique s’accélère de plus en plus et fonctionne de mieux en mieux, raison pour laquelle la part de marché de cette motorisation continue d’augmenter mois après mois et que Renault a décidé de créer une division spécialisée dans ce domaine avec Ampere. Toutefois, au moment de l’achat d’une voiture électrique, certains automobilistes se retrouvent un peu perdus. Oublier les véhicules thermiques n’est pas chose aisée. La réalité est parfois différente des promesses de certains constructeurs, notamment au niveau du confort apporté par l’électrique, mais aussi du coût à l’usage plus intéressant.
Les consommateurs ne sont pas assez informés lors de l’achat
La Ligue de défense des conducteurs a identifié des « failles importantes » dans l'information que les marques proposent aux acheteurs de voitures électriques, mais aussi sur les bornes de recharge. Une conclusion qu’ils ont pu tirer après le témoignage de nombreux automobilistes qui ont affiché leur déception après l’achat du modèle zéro émission. Le député Les Républicains de la Loire, Dino Cinieri, veut justement régler ce problème. Pour ce faire, il compte déposer une proposition de loi dans les prochains mois.
L’objectif de cette proposition de loi est de « garantir une parfaite transparence lors de la transaction, qu'elle consiste à acquérir une voiture électrique, ou à simplement faire 'le plein de watts' sur des bornes de recharge » explique-t-il. Le député estime ces mesures être « transpartisanes et de bon-sens » dans une conférence de presse au sujet de ce projet qu’il a accordé mardi 3 octobre dernier. « Fin 2022, on comptait 80 modèles de voitures électriques sur le marché français alors qu'il n'y en avait que 30 en 2019, et sur cette période, les ventes ont augmenté de 374 % » rappelle le député. Il estime que cette loi devrait permettre aux acheteurs d’être mieux informés.
Ce que propose cette potentielle future loi
La proposition de loi demande « une obligation légale pour les constructeurs/vendeurs d'informer les acheteurs sur le temps de recharge à 100 % », ce qui n’est actuellement pas fait. L’idée est d'obliger les constructeurs automobiles à donner au moins ce temps de recharge à 100 %, en partant de 0 %, mais aussi de 10 et 20 % pour garder des conditions réalistes d'usage, le tout en conservant la donnée du temps théorique de recharge jusqu'à 80 %. Pour la recharge rapide, Renault comme les autres communique en effet la recharge de 20 à 80% que ce soit pour sa Mégane Electrique ou la Zoé, car les derniers 20% sont les plus longs.
Le texte de Dino Cinieri veut aussi que les marques automobiles montrent la capacité totale ou brute de la batterie, mais aussi la capacité utile, celle qui est réellement disponible à l’usage. À l’heure actuelle, il n’existe pas de règles sur ce point particulier, raison pour laquelle les constructeurs ne donnent qu’une donnée sur deux presque à chaque fois. Chez Renault par exemple, on communique sur la capacité utile, celle que l'utilisateur peut charger alors que d'autres parlent de la capacité globale, incluant donc une partie qui n'est pas utilisable mais dédiée à la bonne vie de celle-ci.
Le projet de loi vise aussi à ce que la situation soit plus claire sur la garantie vieillissement de la batterie.
Enfin, le denier objectif de cette proposition de loi et de simplifier l'expérience à la borne de recharge. Un arrêt qui se solde régulièrement d’une addition salée, plus salée même que pour un thermique malgré la hausse du prix des carburants. C’est l’un des plus gros défauts de la motorisation électrique puisque pour les voitures thermiques, les automobilistes ont l’habitude de voir les euros et les litres de carburant mis dans leur véhicule.
La loi devrait être examinée en fin d’année ou début 2024.