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L’électrique aussi peu polluant qu’on le croit ?

Dans un monde automobile où l’écologie devient le sujet phare, l’électrique semble être la meilleure option. Pourtant, le véhicule électrique n’est pas aussi propre que cela, et pollue même deux fois plus qu’un véhicule thermique pour sa production.
L’électrique aussi peu polluant qu’on le croit ?
Par le 25/11/2020

Il est vrai, lors de leur circulation, les véhicules électriques ne rejettent pas, ou peu, de CO2 alors que le véhicule thermique en rejette en moyenne 112 g/km. Sur ce point, oui, l’électrique pollue moins que le thermique. Mais est-ce vrai sur toute la durée de vie du véhicule ? En commençant par sa production jusqu’à sa « retraite » ?

Si l’on écoute les gouvernements et que l’on se plie aux règles, l’électrique est la solution pour pallier au réchauffement climatique. Mais on ne connaît là que la petite partie du côté émergé de l’iceberg…

En réalité, lors de sa production, le véhicule électrique pollue deux fois plus qu’un véhicule thermique ! D’après une étude menée, il y a déjà quelques années d’ailleurs, sur les émissions de CO2 induits par l’ensemble des filières de véhicules électriques et thermiques, la fabrication des batteries des véhicules électriques émet tellement de CO2 qu’il faudrait parcourir 50 000 à 100 000 kilomètres avec le véhicule pour qu’il devienne moins polluant qu’un véhicule thermique.

Aucun véhicule n’est propre à produire, la clé de la transition écologique n’est pas de chercher à anéantir totalement les émissions de CO2, même si c’est l’objectif de tous, mais plutôt de trouver le véhicule qui permettra d’en rejeter le moins possible sur le court terme.

Le véhicule électrique pollue

Ce n’est sans doute pas une nouveauté pour beaucoup d’entre vous mais il faut le dire, le véhicule électrique n’est pas propre à 100%. Cela fera surement plaisir aux amateurs de mécaniques et de sonorité mais il faudra néanmoins passer par le modèle électrique d’ici quelques années. Les constructeurs automobiles y travaillent déjà depuis plusieurs années et les futurs véhicules seront presque tous électriques ou électrifié, en témoigne toutes les annonces actuelles des différents constructeurs automobile, dont Renault et Citroën avec leur Mégane eVision et C4 électriques. La disparition des moteurs thermiques est en route... Renault a d'ailleurs considérablement réduit son offre sur la petite Twingo devenue électrique cette année.

Pourtant, si l’on parle de chiffre et d’émissions de CO2, le véhicule électrique pollue deux fois plus qu’un thermique dès sa production et il lui faudrait parcourir plus de 50 000 km pour inverser la tendance. Lors de sa production, une électrique rejette 6,21 tonnes de CO2. Elle en émet pas moins de 3,15 t pour la simple fabrication de sa batterie. À l’inverse, la voiture thermique "coûte" 3,3 tonnes à fabriquer. C’est donc deux fois plus pour le modèle électrique.

Voila pourquoi il lui faut parcourir cette distance pour devenir plus propre qu’un véhicule thermique car l’électrique pollue avant même d’avoir pris la route. Même si le thermique rejette plus de CO2 sur la durée, il émet ses particules au fil des ans.

La fabrication de ces véhicules électriques demande énormément de matériaux comme quelques kilos de lithium et de cobalt pour la batterie ou encore de l’aluminium pour la carrosserie, ce dernier (plus polluant à produire) étant préféré à la tôle car plus léger. Ces matériaux sont parfois accessibles uniquement à l’autre bout du monde et des mètres sous terre comme pour l’aluminium notamment. Ce matériau se trouve sous roche et sous forme de « paillettes » qu’il faut retravailler par la suite pour concevoir la carrosserie du véhicule.

Par ailleurs, la voiture électrique, sur la route, rejette elle aussi quelques émissions polluantes, nettement moins qu’un thermique tout de même. Comme elle ne dispose pas de pot d’échappement, ce n’est pas par ici que s’échappent les émissions de particules, mais par les pneus, les freins ou encore l’usure de la voie.

L’électrique plus propre que le thermique au final

Malgré sa production polluante, sur la durée, le véhicule électrique reste plus propre que le véhicule thermique. Néanmoins, dès sa mise en circulation, il faut parcourir plus de 50 000 km avec un véhicule électrique pour inverser la tendance. Avec un rythme de 15 000 km par an, 20 000 pour ceux qui roulent plus, il faut compter plus de trois années minimum pour que le bilan carbone entre les deux s’équilibrent.

Renault ZOE

Une fois sur la route, la tendance s’inverse puisque le véhicule thermique rejette en moyenne 18 tonnes de CO2 pour 150 000 km alors que l’électrique n’en rejette que 2,34 tonnes. Sur la durée, le véhicule électrique est donc bien plus propre. Conçu avec moins de pièces qu’un véhicule thermique, l’électrique pourrait parcourir plus de 300 000 kilomètres. Sur cette distance, l’écart au niveau des émissions de CO2 ne peut pas être négligé.

Le recyclage des batteries encore à l’étude

Sur toute une vie, l’électrique est donc logiquement moins polluant que le véhicule thermique, est-ce une surprise ? Non. Attention encore, nous ne cherchons pas à dénigrer le modèle électrique, loin de là, mais simplement à évoquer ce dont on ne parle pas assez car le véhicule électrique pollue bel et bien et il y a encore un point important à développer, celui du recyclage des batteries.

Celles-ci contiennent du lithium qui est connu pour entrainer une pollution des sols, un assèchement des rivières mais aussi pour des maladies graves. Avec une durée de vie en moyenne de 10 ans, il faut bien trouver une solution pour donner une seconde vie à ces batteries et non les laisser dans la nature car dans ce cas, l’électrique pourrait polluer autant et causer plus de dommages sur la santé des personnes que le véhicule thermique.

En 2019, le Président de la République, Emmanuel Macron, avait promis de débloquer 700 millions d’euros sur 5 ans afin de permettre la construction d’une filière franco-allemande dans le but de fabriquer et recycler ces batteries.

Renault a également conclu des partenariats pour réutiliser ses batteries usagées dans des centres de stockage, qui permettrait ainsi de pouvoir stocker l'énergie "verte" produite par le vent ou le soleil en période de faible demande, pour la réinjecter sur le réseau lors de fortes demandes.

De nos jours, l’électrique est forcément l’avenir du monde automobile mais beaucoup de questions persistent encore. Le véhicule électrique est encore en phase de développement et continue de progresser année après année pour enrayer le réchauffement climatique, qu’il ne faut surtout pas négliger. Mais pour qu'il prenne un véritable essor, le réseau de bornes de recharges doit évoluer.


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