Le marché de l’occasion reste très prisé dans l’automobile
Prix et disponibilité, principaux facteurs qui poussent les clients vers un véhicule d'occasion
Choisir l’occasion plutôt que le neuf présente quelques avantages notables. Le premier est bien sur le prix. Même si ces derniers temps, les véhicules d’occasion ont beaucoup augmenté, celui des véhicules neufs aussi. L’occasion garde donc toujours la main.
Sur les modèles très récents, le gain n’est pas spécialement important. En revanche, sur des modèles issus de retour de Location de Longue Durée (LLD) ou de Location avec Option d’Achat (LOA) sur lesquels les clients n’ont pas activés l’option, accusant trois ans d’âge seulement et entre 30 et 40 000 km, on reste sur une voiture peu kilométrée, avec peu de risques de panne et qui a généralement bénéficié d'une remise en état de la carrosserie. Pour autant, même si les constructeurs tendent à généraliser des garanties de 7 ans, la plupart se limitent encore à deux ans ce qui implique qu’il ne sera pas possible de se tourner vers la marque en cas de problème.
Pour rassurer les acheteurs et hormis lors de l’achat à un particulier, la plupart des réseaux de distribution ou des concessionnaires proposent une garantie comprise entre 3 et 12 mois.
Autre raison qui peut pousser les clients à opter pour l’occasion: les délais. En effet, en cas de besoin urgent d’un nouveau véhicule, il est rarement possible d’opter pour du neuf, hormis sur des modèles de déstockage. Car désormais, et c’est d’autant plus vrai depuis la crise Covid, les constructeurs fonctionnent en flux tendus pour des raisons financières et limitent au maximum les stocks.
Il faut parfois compter plus de 6 mois d’attente entre le moment où le bon de commande est signé et celui de la livraison. Un délai qui aurait été inenvisageable il y a encore seulement quelques années mais qui est désormais quasiment la norme. Pour un véhicule vendu en seconde main, le problème ne se pose pas: en quelques jours seulement, voire parfois moins si c’est auprès d’un particulier, vous pouvez repartir avec votre nouvelle voiture.
L'impact des avis et des évaluations en ligne sur le choix des consommateurs
Avant l’achat, il est recommandé d’aller sur internet pour rechercher des avis. Ceux-ci ne manquent pas, même s’il faut parfois s’en méfier, car certains sont déposés par des personnes n’ayant jamais eu le véhicule entre leurs mains…Si cela peut donner une tendance, il faut cependant garder un esprit critique.
Par contre, les essais réalisés par la presse permettent de se faire un premier avis objectif, tout comme les retours concernant la fiabilité.
Même s’il n'existe plus de mauvaises voitures, certains modèles ou moteurs sont plus sujets à problèmes que d’autres. De nos jours, difficile d’ignorer les nombreux problèmes avec certains moteurs, comme chez Peugeot / Citroën ou Opel, avec le 1.2 PureTech qui fait l’objet d’une procédure judiciaire, ou encore les blocs HDI qui disposent d’une dépollution des NOX par SCR (urée) et qui pose de nombreux problèmes. Chez Renault et Dacia, difficile également de passer à côté des soucis sur l’ancien 4 cylindres 1.2 TCe qui a équipé à partir de 2010 de nombreux modèles, comme la Clio 5, le Captur, la Mégane, la Sandero, le Duster, etc. Un moteur problématique qui nuit à la fiabilité des modèles cités qui sont par ailleurs très fiables, notamment le Captur ou la Clio.
Tous les constructeurs disposent de leurs lots de problèmes selon les moteurs et/ou les années. Alors que dans les années 2000, l’ennemi était l’électronique, entre 2010 et 2020, ce sont plutôt les dispositifs de dépollution (vannes EGR, filtres à particules, AdBlue,...) qu peuvent venir pourrir la vie de certains automobilistes tandis que les constructeurs quant à eux font parfois la sourde oreille prétextant un mauvais suivi de l’entretien.
Pour autant, depuis près de 10 ans, la fiabilité s’est grandement améliorée grâce notamment à l’électronique qui s’est fiabilisée et des constructeurs qui procèdent à de nombreux rappels préventifs. De nos jours, les principaux problèmes concernent surtout l’adBlue sur les moteurs Diesel.
Des marques plus fiables que d’autres, mais aucun mauvais élève
Attention également aux fausses croyances. Certaines ont la vie dure et notamment le fait que les marques allemandes seraient plus fiables que les marques françaises ou italiennes.
Dans son numéro 633 de mars 2024, Que Choisir a ainsi élu la Fiat Panda (modèle commercialisé depuis 2012) comme la citadine la plus fiable avec un indice de 99,6% alors que dans le même temps, la Fiat 500 ou la Lancia Ypsilon (2011 à 2022) du même groupe et dont elle est assez proche a été élue comme la pire avec un indice de fiabilité de 90,1%. Quant à Toyota dont on vante souvent les mérites en termes de fiabilité, la Yaris en mode hybride se classe derrière les Renault Clio et Peugeot 208.
Chez les citadines, on trouve ainsi la Fiat Panda à la 1ère place, suivie de la BMW i3, Audi A1, Suzuki Swift et la Nissan Micra. Cette dernière, fabriquée en France par Renault et qui comporte de nombreuses pièces communes avec la Clio devance étonnamment largement cette dernière. Mais en réalité, les écarts sont faibles. Entre la 1ère place et la 35ème place, 5 points seulement les séparent. C’est aussi ce qui explique la 30ème place de la Peugeot 208 alors que l’Opel Corsa, cousine germaine (c’est le cas de le dire) de la 208 et qui équipée du même moteur est seulement 62ème.
Certaines “vraies” allemandes trustent d’ailleurs les fonds de classement. En SUV, le Vokswagen Tiguan 2.0 Diesel est 108ème. Dans les compactes, c’est Volkswagen (avec qui Renault pourrait collaborer pour sa future Twingo) avec son ID.3 qui est avant-dernière tandis que pour les monospaces, le Volkswagen Sharan (2010 à 2020) est bon dernier alors que le Touran en 1,5 essence est 6ème. Outre ce classement peu flatteur pour certaines allemandes, il ne faut pas non plus occulter le fait qu'assurer une voiture allemande est généralement plus cher qu'une française.
La Volkswagen ID.3 n'est pas la plus fiable des compactes
Malgré tout, au classement des marques, une tendance se détache: les japonaises trustent les 4 premières places (Lexus, Suzuki, Subaru, et Toyota) tandis que le top 10 en comporte 7 ! Et dans ce top 10, aucune marque allemande (sauf à considérer que Cupra soit allemand) ni française. Hasard ou pas du classement, on remarque que hormis Toyota, les marques les moins répandues sont en tête.