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L'Etat privatise les radars

L'Etat privatise les radars
Vendredi prochain, le gouvernement va présenter le futur dispositif permettant à des sociétés privées d'embarquer des radars mobiles dans des véhicules roulants, une sorte de gendarmerie de la route... privée bien sur.
Par le 20/02/2017

Objectif : rentabilité

Si jusqu'alors, le doute pouvait encore subsister sur l'objectif sécuritaire vs l'aspect pécuniaire de la répression routière, il y a de grandes "chances" que désormais, il ne subsiste plus.
L'objectif est double : d'un côté l’État qui veut rentabiliser au maximum ses équipements, et d'un autre, les sociétés privés officiant dans le domaine de la sécurité, qui après s'être enrichies sur les radars ou encore les caméras de surveillance, veulent se faire leur place au soleil sur un secteur tout neuf.

En déléguant ces missions au privé, le nombre d'infraction relevé va forcément grimper en flèche du fait des moyens conséquents qui vont pouvoir être mis en œuvre. Comme toute société privée, l'objectif pour cette nouvelle police de la route sera bien sur d'être rentable, très rentable, toujours plus rentable même, le tout pour un coût plus que réduit.

En équipant les véhicules de radars capables de flasher dans les deux sens, et des PV de 45€ au minimum, l'affaire s'avère d'ores et déjà très rentable... sauf pour les automobilistes qui auront le malheur de dépasser de quelques km/h une limitation souvent à côté de la plaque... Mieux, là où jusqu'alors deux agents étaient nécessaires par véhicule, désormais, un seul sera suffisant. Une aubaine !

Tout n'est pas encore perdu...

Certes, l'affaire est déjà bien engagée, le lobbying battant son plein au sein des ministères avec un appel d'offre qui sera lancé dans quelques semaines. Outre l'appel d'offre qui ne fait plus guère de mystère, en Normandie, l'expérimentation est déjà en place, même si pour le moment, aucune sanction n'est déclenchée.

L'association 40 millions d'automobilistes s'insurge contre cette nouvelle mesure et plus récemment sur celle qui consiste à ne plus signaler les contrôles-radars. Sans surprise, à l'occasion d'un sondage qu'elle a commandé auprès de Harris Interactive, 78% des sondés sont "contre" cette délégation au privé, tandis que 80 % estiment que le contrôle de la vitesse doit rester au « service » public.

Les « pour » pourront toujours sortir l'argument du nombre de mort qui est reparti légèrement à la hausse (0,2% en 2016). Pour autant, le nombre de radars a été largement augmenté, avec des technologies toujours plus performantes, sans impact visible sur la sécurité. Preuve en est peut-être du ras le bol général, et surtout, de l’inexactitude de la cause de ces morts : la vitesse.

Mais qu'importe... Lorsque que les chiffres sont « bons » la présence des radars en est forcément la raison. A l'inverse, quand ils ne sont pas jugés positivement, cela signifie qu'il faut intensifier les contrôles. CQFD

L'association dénonce ces nouvelles mesures totalement déconnectées de la sécurité « Partant du principe qu'une voiture-radar peut flasher, au bas mot, trente automobilistes par heure, que le ministre de l'Intérieur souhaite que ces véhicules circulent huit heures par jour (contre 1 heure actuellement), ce sont plus de 38,5 millions de procès-verbaux qui seront dressés à l'encontre d'usagers de la route »,  dénonce Daniel Quéro, son président. « Avec un montant moyen de l'amende à 56,85 €, l’État engrangera près de 2,2 Mds€. A coup sûr, une excellente opération financière... En revanche, il n'existe aucune preuve que cette mesure ait un quelconque effet positif sur la sécurité routière. »

Pour autant, selon Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la Sécurité routière.
« Il y a dans le refrain radars pompes à fric une profonde erreur car les chiffres démontrent complètement le contraire. Les radars, tous confondus, ont rapporté 920 M€ l'an dernier, alors que l'Etat prévoit, dans le projet de loi de finances 2017, 3,3 Mds€ de dépenses pour la sécurité routière. Si le but était de gagner de l'argent, nous serions très très loin du compte. »

Cela prouve surtout, que non content de ne pas élaborer un budget cohérent, les radars représentent surtout une variable d'ajustement pour boucler le budget prévisionnel. Et non content de pouvoir le tenir, l'objectif de passer par des sociétés privées est donc bien d'atteindre ces objectifs financiers, sans nécessiter des embauches.

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Pour lutter contre la privatisation des voitures-radars, l'association a lancé une « manifestation numérique ». Pour cela, il suffit d'envoyer une photo de vous-même ou de votre véhicule au 07 89 99 63 63 ou via le site www.nonalaprivatisationdesradarsembarques.com.


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