Le marché automobile français en perte de vitesse en 2024 ?

Certes le marché automobile a terminé l’année avec une belle hausse de 16,1% des immatriculations comparé à 2022. Mais 2022 était bien loin des volumes d’avant COVID, et le marché faisait encore face à une pénurie importante de semi-conducteurs. Grâce à des prix bien supérieurs à ceux pratiqués par le passé et à des marges bien plus confortables, les constructeurs automobiles ne se plaignent pas, loin de là. Certes, ils vendent moins, mais ils vendent mieux. Et les résultats sont là, avec des finances globalement à la hausse, et notamment chez Renault qui a très vite renoué avec les bénéfices. Et pour 2023, s’il faut encore attendre la publication des comptes, les résultats devraient une nouvelle fois être très satisfaisants.

Plus de marges pour moins de ventes, la recette de ces dernières années

Chez Renault, mais ce n’est pas la seule marque à procéder ainsi, finies les fortes remises. Le prix est le prix, et même si on peut encore négocier un peu, cela reste à la marge. Cette politique mise en place depuis la fin du Covid-19, les constructeurs pouvaient se payer ce luxe tant que la demande était supérieure à l’offre, mais tout pourrait changer dans les mois à venir.

Ayant de grosses difficultés à fournir la demande, les constructeurs n’hésitaient pas à sacrifier des ventes sur des modèles peu rentables et à favoriser le haut de gamme. C’est ainsi que Renault notamment pouvait se vanter de vendre principalement des modèles très équipés, avec les motorisations hybrides les plus chères.

Des commandes en baisse pour 2024

Mais après deux années de forte inflation, les clients semblent commencer à se détourner du marché des véhicules neufs. Ainsi alors que l’année dernière, les carnets de commande étaient pleins à cette même époque, cela ne semble plus être le cas aujourd’hui.

Au cours de toute l’année dernière, les volumes de commandes ont été à la baisse comparé à l’année passée, hormis en juillet et sur les deux derniers mois de l’année. Une lueur d’espoir en forme de trompe l'œil puisque la hausse observée en fin d'année est très probablement le résultat de la fin du bonus écologique sur certains modèles électriques, comme certaines Tesla, MG ou encore Dacia Spring. Les constructeurs ont fait le forcing pour engranger un maximum de commandes en fin d’année, qui seront livrées au cours du premier semestre 2024. Les volumes de commandes ont ainsi artificiellement augmenté en fin d’année, mais revers de la médaille, les concessions risquent de faire grise mine en ce début d’année.

Baisse de la demande, baisse des prix ?

Tout n’est pas noir pour autant. La baisse des prix des voitures électriques et les nombreux modèles commercialisés cette année pourraient peut-être venir enrayer la baisse entrevue l’année dernière.  Chez MG par exemple, la marque a décidé de baisser de 4 000 € tous ses modèles électriques pour venir contrer la perte du bonus écologique. Chez Renault, la Mégane électrique a également vu ses prix fondre de 4 000 à 4 500 €, et la future R5 est attendue autour de 25 000 €.