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La batterie, l'élément le plus polluant dans une voiture électrique ?

Quand on parle de voiture électrique, la batterie est souvent l’élément cité comme le plus polluant à produire sur ce type de véhicule. Pour de nombreux modèles, cette affirmation est complètement fausse, contrairement à ce que l’on pourrait penser.
La batterie, l'élément le plus polluant dans une voiture électrique ?
Par le 02/06/2023

La voiture électrique pollue moins que les véhicules thermiques, c’est un fait. Malgré tout, il est évident que dans la conception des modèles, il est impossible de fabriquer une auto sans polluer une seule fois. Il est d’ailleurs monnaie courante d’affirmer que la batterie est l’élément qui, justement, pollue le plus. Depuis la percée des voitures électriques sur le marché automobile, de nombreuses études voient le jour pour vérifier leurs impacts sur l’environnement, en particulier lors de la production du véhicule.

La production d’un véhicule électrique constitue le moment où il est le plus polluant. En effet, elle se rattrape ensuite sur son cycle de vie puisque qu’elle ne consomme pas de pétrole (dans le cas où l’électricité n’est pas produite avec du charbon). C’est justement lors de cette dite production que la batterie est pointée du doigt. Les métaux nécessaires à sa fabrication (nickel, manganèse, cobalt, lithium…) sont très polluants lors de leur extraction et de leur raffinage. Mais contrairement aux idées reçues, la batterie n’est pas l’élément d’une voiture électrique qui pollue le plus, en tout cas dans une majeure partie des cas.

L’acier est l’élément qui pollue le plus

Depuis plusieurs années, des études voient le jour sur le poids "carbone" des batteries. Celles sur l’acier sont, en parallèle bien plus rares. C’est pourtant l’élément le plus polluant d’une voiture. Une étude d’analyse de cycle de vie de Renault faite en 2021 comparait deux véhicules du losange au gabarit proche et sur qui évoluent sur un segment similaire : la Zoé et la Clio V. La tôlerie des deux modèles représente la plus grande source d'émissions de gaz à effet de serre et pour l’électrique, elle est même devant la batterie.

La production d’acier à échelle mondiale est en effet très polluante. Elle représenterait  à elle seule près de 10 % des émissions directement issues des énergies fossiles de la planète. L’usage massif de charbon transformé en coke pour la métallurgie fait de cette pratique quelque chose d’extrême polluant aussi bien pour la fonte, qui a pendant longtemps été utilisée pour les blocs moteurs, que pour l’acier utilisé dans presque tous les châssis et les structures des véhicules.

Le poids, toujours un problème

Pour réduire l’impact environnemental, la meilleure solution actuellement est de réduire le poids des voitures. Des véhicules plus légers demanderont moins d'acier, et seront donc moins énergivores et gourmands en matières premières. Les constructeurs ne semblent pourtant pas vouloir emprunter cette voie. Au lieu de les alléger, ils se sont associés à de grandes entreprises de métallurgie pour acheter de « l'acier vert ». L’hydrogène vert produit à partir d’énergies renouvelables vient ensuite remplacer le charbon. Mais celui-ci a ses limites physiques, puisque très gourmand en électricité. Il ne pourra probablement pas remplacer massivement le charbon dans la production d'acier. Il le fera pour l'instant à la marge, et probablement pas beaucoup plus avant bien longtemps.


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