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Les acteurs du recyclage automobile sont en marche !

La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire rentrera en vigueur l’année prochaine. Celle-ci conduit inévitablement vers une industrialisation des acteurs du recyclage automobile. Une pratique que tous les sites ne pourront pas se permettre.
Par le 20/04/2023

Dans le cadre de la dixième édition de son Forum, Indra Automobile Recycling, leader sur le marché du recyclage de véhicules en fin de vie, a décidé de réunir la profession lundi 27 mars pour une réunion de la plus haute importance. Le tout sur son site pilote de Romorantin. Ainsi, ce sont 300 professionnels de la déconstruction automobile qui se sont déplacés pour assister à ce rendez-vous. Qu’ils soient adhérents ou pas, ce rassemblement avait pour objectif d’intéresser les personnes présentes aux nouveautés de la filière.

Un programme chargé rythmé par des rencontres avec une vingtaine de fournisseurs référencés du réseau mais aussi quatre conférences dont celle concernant la loi AGEC (anti-gaspillage pour une économie circulaire). C’est justement ce texte qui fait de cette réunion un événement important. Celui-ci va modifier le modèle économique du marché des recycleurs. Et ce changement de modèle, tous ne le réussiront pas. C’est en tout cas ce que pense Loic Bey-Rozet, le directeur général d’Indra. Pour lui, cette loi pourrait faire disparaître 800 recycleurs du paysage, soit la moitié des effectifs actuels.

En effet, la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire vise à professionnaliser le recyclage pour pouvoir augmenter la réintégration de matière recyclée dans la production automobile. Le but est également d’accroître la production de pièces de réemploi pour les réparations. En 2030, celle-ci devra être doublée pour atteindre le milliard d'euros de chiffre d’affaires, il n’était qu’à 300 millions en 2017. En parallèle, la part de la revente à l'export de véhicules sinistrés dans le total devra être réduite.

Au niveau du tri, ce sera par ailleurs une tout autre affaire. Il sera beaucoup plus approfondi (pare-brise, carrosserie, matériaux rares,...) en amont du broyeur pour répondre aux exigences, c’est en tout cas ce qui est envisagé pour le futur à l’heure actuelle. Le site pilote d’Indra est justement à la pointe dans ce domaine. Son approche très industrialisée du démontage des véhicules peut extraire, en seulement 3 heures, 40 % de la masse d’une voiture. Ça correspond à environ 480 kg par voiture. Le centre peut ainsi traiter 20 VHU par jour.

Les acteurs de cette loi anti-gaspillage

« Nous démontions aujourd’hui, en moyenne, 14 pièces par véhicules. L’objectif est d’attendre demain les 25 » lance Loic Bey-Rozet. Un chiffre qui va être compliqué à atteindre tant les exigences sont de plus en plus sévères. La pièce de réemploi est ainsi au centre du modèle économique des centres VHU. Il y aura d’ailleurs très probablement des hausses de prix de ces pièces, c’est même presque une évidence.

Comme dit précédemment, le nombre d'opérateurs risque d’être divisé par deux. Cela conduira à une concentration des volumes de VHU à traiter par centre et donc plus de travail pour les employés. Les entreprises vont donc se voir obliger d’investir massivement au niveau des méthodes et des outillages avec une approche plus industrielle et rationnelle de la production pour pouvoir espérer rester rentable. Pour Loic Bey-Rozet, il y a trois grands acteurs qui émergent en Europe : LKQ avec Rhenoy et Altracco, Genuine Parts Company, propriétaire de la marque Back2Car et enfin Autocirc, qui appartient au fonds Altaroc.

Le groupe suédois s’est d’ailleurs offert récemment deux Careco en France. Indra mise désormais sur l’Europe pour tirer son épingle du jeu. La filiale de Renault et de Suez qui contrôle 360 sites en France souhaite s’étendre au Portugal, en Italie, en Espagne, en Belgique et même au Royaume-Uni.

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