Pourquoi Renault ne se lance pas au bioéthanol ?

Ford a du flair. En 2019, la marque décide de donner un petit coup de pouce à son Ford Kuga, alors en perdition. Pour se faire, le constructeur se tourne vers le carburant bioéthanol E85. Lancé en printemps 2019 avec ce type de carburation, le Ford Kuga voit alors ses ventes exploser avant de finalement être arrêté sans être remplacé. Étrange certes, mais le constructeur a décidé de renouveler ses actes avec cette fois, pas moins de six nouveaux modèles équipés avec le carburant bioéthanol. Le président de Ford France a annoncé la couleur, Ford va " lancer une gamme couvrant 85 % "  de la clientèle actuelle.

Le superéthanol est un carburant qui coûte actuellement deux fois moins cher qu’un litre de sans plomb 95 par exemple. Il séduit de plus en plus d’usagers et est même très bien implanté dans certains pays tel que le Brésil notamment, pays où une certaine marque française nommée Renault est installée. Alors pourquoi la marque au losange ne se lance pas, elle aussi, sur cette voie qui pourrait lui ramener beaucoup de clients. Explications.

Ford s’impose , Renault s’expose contre

Alors que Ford vient d’annoncer l’arrivée, en 2021, de 6 nouveaux modèles au bioéthanol E85, Renault montre son intention de ne pas s’aventurer sur cette voie et de continuer à proposer des véhicules au GPL et tout électrique alors que dans les années 2000 il proposait une gamme compatible à l'éthanol, dont la Mégane. Deux chemins distincts mais pourtant, l’engouement autour du bioéthanol grandit au fur et à mesure.

Pas moins de 85 % de la gamme actuelle sera déclinée en bioéthanol. C’est ce qu’a annoncé le président de Ford France. Le Ford Puma sera le premier modèle à en bénéficier et débarquera en juin prochain. Il sera suivi par la Fiesta Ecoboost, la Ford Focus en version berline et break. Évidemment, le Kuga reviendra avec ce type de motorisation et deux utilitaires sont attendus.

On attend alors une marque française capable de proposer des modèles avec ce type de carburant. On pense donc à Renault mais le constructeur français ne semble pas vouloir se lancer sur ce chemin. Étonnant puisque la marque au losange est très bien implantée au Brésil notamment. Il faut savoir que dans ce pays d’Amérique du Sud, tous les véhicules roulent à l’éthanol E100. Renault a donc le savoir-faire et les connaissances de ce carburant mais la marque au losange a choisi de privilégier le développement de véhicule électrique et GPL. Un choix assumé par la marque française qui voit son allié, Dacia, cartonner avec ses véhicules GPL.

Le carburant bioéthanol attire de plus en plus

En 2020, malgré la crise sanitaire, les ventes de véhicules roulant au bioéthanol ont augmenté de 4 % en France. Ce carburant « vert » est l’une des solutions du moment en raison des nouvelles réglementions en vigueur contre les émissions de CO2. Qui plus est, ce carburant est deux fois moins cher que l’essence ou encore le diesel.

Aujourd’hui, il est possible de modifier son véhicule afin de pouvoir faire le plein avec du bioéthanol. Des kits existent pour quelques centaines d’euros. Toutefois, cette pratique est très peu en vue car beaucoup hésitent à réaliser ces travaux sur leur véhicule neuf. Il faut donc que cela vienne du constructeur et Ford l’a bien compris.

Là aussi, tout comme pour les bornes de recharges électriques, le réseau de distribution du bioéthanol en France reste faible. Seulement une station sur quatre propose ce carburant. Les stations-services Total ont multiplié les créations de pompes en 2020. Actuellement, on compte près de 2 300 stations-services proposant le bioéthanol en France.