L’achat d'une voiture en LOA a le vent en poupe
La Location avec Option d’Achat cartonne en France
Aux côtés de la LLD (Location Longue Durée) plutôt réservée aux professionnels, la LOA, également appelée « Leasing », a le vent en poupe. Avec cette formule, le client paye un service, celui d’utiliser la voiture et non la propriété d’un bien, à une limite près : celle de pouvoir racheter le véhicule à l’issue d’une période définie, et ce, à un prix fixé dès la signature du contrat.
Venu tout droit du monde anglo-saxon, ce modèle de location a mis du temps à émerger en France. Mais les constructeurs l’ont bien compris. Masquer le prix réel de la voiture en laissant miroiter un prix mensuel faible est une aubaine permettant à chacun de s’offrir le modèle de ses rêves, non sans le payer au prix fort, voire même sans le pouvoir réellement.
De nos jours, ce type de vente représente près de 3 véhicules sur 4. Mais surtout, la location est un phénomène de société. Même dans des domaines inimaginables il y a quelques années on retrouve la même chose. Qui aurait dit lors de l’explosion de la bulle internet que quelques années plus tard, on louerait ses logiciels ou son infrastructure informatique que l’on soit une entreprise ou un particulier ?
Ce succès s’explique néanmoins facilement : clarté (apparente), accessibilité financière, simplicité.
En effet, dans un monde où on veut que tout soit simple et que tout se fasse sans effort, cette solution semble parfaite : facilité pour gérer son budget avec un prix mensuel fixé à l’avance, pas de revente du véhicule auprès d’un particulier ou d’un professionnel, « faible » coût en apparence, pas ou peu d’épargne nécessaire,...
Mieux, dans une société de consommation, cette promesse a de quoi faire rêver avec la possibilité de changer sa voiture tous les 3 ou 4 ans. Et que dire de l’entretien, un sujet qui fait souvent peur aux clients, et qui peut être choisi en option dans des forfaits supplémentaires. Pour les professionnels, cela ne représente pas un coût bien important puisqu’en 3 ou 4 ans, l’entretien se limite à une révision, ou plutôt devrait-on dire « vidange » tandis que les pannes pendant les 2 ou 3 premières années sont couvertes par la garantie légale. Le client est rassuré, le professionnel comblé.
Pourtant, derrière ces promesses se cachent des détails qui ne laissent pas de marbre. Le kilométrage est par exemple limité. En cas de dépassement, le tarif peut fortement évoluer. Mais ce n’est pas tout, car très souvent, un premier loyer est requis. Représentant près de 15 % du prix total du véhicule, il est généralement rendu si l’option d’achat n’est pas levée.
Mais si tel est le cas, lorsqu’il faut rendre le véhicule, celui-ci sera très scruté. La moindre rayure laissée par le chariot d’un client peu scrupuleux du supermarché du coin va vite faire grimper la facture, et viendra s’ajouter aux coûts de l’impact de grêle du dernier orage, au coup de trottoir sur la jante, à la projection de gravillon sur l’aile ou encore au petit « pet’ » présent sur bouclier. La vie d’une voiture au bout de 3/4 ans quoi… Et là, pas le choix : la remise en état se fera aux tarifs du concessionnaire, sans discussion possible. Le premier loyer servira de caution...
Bien sur, certains cas peuvent être « gérés » par des assurances supplémentaires, et il est possible de faire « remettre » en état son véhicule avant de le rendre, dans un autre garage. Mais une fois encore, cela se paye, ce qui vient encore augmenter le tarif final.
Le Crédit Automobile, la forme la plus ancienne d’achat, n'est pas mort
Dès 1924, avec le déploiement massif de l’automobile qui commence à s’ouvrir à tous, Louis Renault comprend qu’il faut aider les clients à passer commande. Pour cela, il décide de créer son propre organisme de financement, la DIAC.
Pour lui, ce service est tout « bénef ». Il aide ses clients à acheter ses produits, ce qui fait tourner ses usines, mais en plus, il récupère une marge supplémentaire grâce aux taux d’intérêts. Avec cette formule, le fonctionnement est simple : l’organisme financier apporte les fonds pour l’achat de la voiture, le client n’ayant alors plus qu’à rembourser pendant une durée définie, avec un taux d’intérêts tout aussi défini son crédit. A l’issue de ce dernier, la voiture, hormis son entretien ne coûte plus rien à son acheteur.
Bien que relégué par la LOA et sa promesse de voiture neuve, le simple crédit reste une alternative plausible et moins onéreuse.
Pour faire un crédit auto rien de plus simple : il suffit de s’adresser à une banque, à une assurance, à une société de micro-crédits, et même aux constructeurs eux-même qui proposent également cette modalité.
Les clients se tournent vers l'occasion en 2021
En Europe, comme partout dans le reste du monde, le prix des voitures d’occasion se retrouve en forte hausse en 2021. Certains véhicules de seconde main s’arrachent même parfois au prix du neuf, voire plus cher pour certains modèles ! Cette situation s’explique par une crise inédite des semi-conducteurs. Ces composants électroniques fondamentalement nécessaires à la fabrication de voitures neuves et autres objets électroniques viennent en effet à manquer tellement la demande a été forte après les confinements successifs causés par le Covid-19.
Conséquence de cette pénurie, certains clients qui ne peuvent obtenir leur véhicule neuf que dans un délai allant de six à douze mois, se tournent vers l’occasion. L’effet est alors mécanique : les stocks de véhicules d’occasion se retrouvent diminués, ce qui fait augmenter leur valeur.
Au mois d’août 2021 par exemple, on a constaté une augmentation du prix du marché automobile de 19% par rapport au reste de l’année selon un institut américain. Une situation qui peut changer la donne en matière de crédit auto.
De moins en moins d’achat « comptant »
En près de 40 ans, la société s’est profondément transformée avec le mode de consommation qui va avec. Si par le passé l’accès au crédit ne se faisait que pour des achats importants (immobilier principalement), désormais ce n’est plus le cas. Tout s’achète à crédit ou se loue, et l’automobile en fait bien sur partie.
Au début des années 80, à une époque où les taux d’intérêts étaient élevés, près de 3 voitures sur 4 étaient achetées « cash ». Au milieu des années 90 soit 15 ans plus tard, ce taux n’était plus que de 6 sur 10, passant à seulement 1 sur 5 à l’aurore de l’an 2000…
La baisse continue des taux, la baisse (ou l’impression de baisse) du pouvoir d’achat, et l’augmentation des coûts liés à l’automobile n’y sont certainement pas étranger.