Le permis de conduire bientôt conditionné à une visite médicale
Passer son permis de conduire n’a jamais été une sinécure, mais il est pourtant le Graal pour toute personne qui se lance dans la vie, surtout en dehors des grandes villes. Même si des mesures ont été prises ces dernières années comme celle de pouvoir passer le code avec La Poste en candidat libre, le permis reste compliqué à obtenir, très long et surtout très coûteux. Mais au moins, il était jusque-là obtenu à vie, à moins de perdre son solde de points.
Pourtant, une proposition de loi visant à devoir valider son permis de conduire via une visite médicale tous les 15 ans serait dans les tuyaux du parlement européen. Quand ce n’est pas la France qui mène la fronde contre les automobilistes, c’est l’Europe…
Pour une personne “normale”, cette visite médicale serait une simple formalité à condition, que dans un pays qui manque de généralistes, on puisse obtenir un rendez-vous.
Mais pour les séniors, cette visite médicale pourrait signer la fin de leur autonomie selon les conditions mises en place. D’ailleurs quelles seraient-elles ? Les réflexes, la vue, la dépression comme pour les pilotes d’avions ? Enfin, une autre question demeure, qui paiera le coût de la consultation ?
Les seniors, plus dangereux que les autres ?
On a tous déjà entendu des faits divers mettant en exergue une personne âgée qui n’était plus en état de conduire. Forcément, l’émotion laisse place à la colère. Un fait divers reste un fait divers. Et on en trouve bien plus avec des conducteurs en pleine possession de leurs moyens.
Forcément, une question nous vient à l’esprit: les séniors sont-ils de plus mauvais conducteurs et sont-ils dangereux ? S’il est établi que les réflexes diminuent avec le temps, les séniors sont aussi souvent plus attentifs et plus conscients de leurs limites. D’ailleurs, selon l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière, les plus de 65 ans sont impliqués dans 16,9% des accidents mortels, qu’ils soient alors piétons, cyclistes, motards ou automobilistes, moins que les 18-24 ans qui représentent 19,3%, et bien moins que les 25-34 ans (22,3%).
Bien sûr, on pourrait aussi rétorquer qu’ils conduisent moins puisqu’ils n’ont plus à se rendre au travail tous les jours, et que par conséquent, les risques diminuent en théorie.C’est un fait.
L’objectif annoncé: faire baisse le nombre de morts
Mais alors que cette mesure est censée faire diminuer le nombre de morts sur les routes, on se rend compte qu’elle est surtout une mesure “d’annonce” pour faire parler et donner l’impression que l’on mène des actions, même si elles se font dans le vent.
Au passage, ce sont nos aînés et nous-même dans quelques lointaines années qui vont trinquer, en les conduisant, c’est le cas de le dire à l’isolement. Et que dire des actifs, qui en voyant leur permis invalidé se retrouveront sans travail ?