Le monde du transport passe à l’électrique, même les scooters
En 2010, Carlos Ghosn alors président de Renault et Nissan, lançait un projet d’envergure au sein de l’Alliance franco-japonaise en investissant 4 milliards d’euros pour développer des voitures électriques, une technologie appelée selon lui à se développer rapidement.
Si les débuts furent laborieux la faute à une autonomie limitée et à un coût important poussant Renault a proposer sa fameuse offre de location de batterie, force est de constater que celui qui était désigné comme un excellent gestionnaire et un cost-killer plutôt qu’un visionnaire avait vu juste. Fin septembre cette année, les voitures électriques représentaient un total de 204 843 unités, soit presque 16% du marché automobile, et surtout, une hausse de 3,2 points comparé à la même période en 2022, avec en prime un modèle classé dans le top 10 des ventes, avec la Tesla Model Y.
Certes, cette croissance se fait à marche forcée, poussée par l’Europe qui a décidé d’interdire la vente de véhicules à combustion neufs en 2035, mais elle est bien réelle.
Une conversion électrique qui concerne tous les secteurs du transport
Si la conversion vers l’électrique dans le monde du transport est menée par le domaine de l’automobile (si on met de côté celui du ferroviaire), tous les autres modes de mobilité comme on dit de nos jours, excepté l’aviation, s’y mettent.
Ainsi, après les vélos et les trottinettes, qui se passaient jusqu’alors de toute motorisation sont passés à l’électrique (avec de fait, un vrai impact négatif sur l'environnement), celui du poids-lourd tente également d’y passer. Autre secteur, celui du deux roues, comme les motos et surtout, les scooters.
De nouveaux services proposés
Ce dernier a d’ailleurs une vraie carte à jouer. Car si une moto électrique a de quoi rebuter plus d’un motard, en revanche, un scooter électrique dispose d’un réel avantage pour son conducteur ou les habitants: le silence.
Comme pour l’automobile avant lui, ou les trottinettes, l’arrivée des scooters électriques permet le développement de nouveaux services dans les grandes villes. Si la location des voitures électriques avec Autolib a été un vrai fiasco sur tous les plans tandis que celui des trottinettes électriques a quelque peu mené au chaos, un nouveau service de location de scooter est désormais proposé.
Des sociétés proposent ainsi une offre de location de scooters électriques de 50 à 125 cm3 à deux ou trois roues dans les grandes villes comme Paris, Bordeaux ou encore Nice, mais sur un modèle très différent de ceux proposés jusqu’à présent.
Disponible à partir de 130 € / mois pour un scooter 50 cc et 180 € / mois pour un scooter électrique 125 cc, cette offre permet de disposer d’un deux roues à domicile, sans nécessiter de station de recharge. En effet, grâce à sa batterie amovible, il suffit de se rendre dans une station de recharge pour échanger une batterie vide contre une batterie pleine. Une solution qui rappelle, en plus simple, la Quick Drop de Renault et Better Place sur la Fluence.
A ce tarif, le kilométrage est illimité, tout comme l’électricité, et l’assurance tous risques est incluse. Et en prime, le stationnement est gratuit puisque rappelons le, après avoir tout fait pour décourager les automobilistes, la mairie de Paris a décidé depuis l’année dernière de rendre le stationnement des scooters payant. Et oui, il faut bien faire rentrer des recettes fiscales pour payer les JO 2024 dont le coût avait été clairement sous-évalué selon Pierre Moscovici, président de la cour des comptes.
Des offres tout-en-un qui pourraient bien être appelées à se démocratiser, surtout avec la hausse des prix du carburant.