Baisse d'aide carburant de 30 centimes: les prix repartent à la hausse
Comme prévu, les prix à la pompe remontent fortement ce mercredi. En cause, la ristourne accordée depuis le 1er avril dernier par le gouvernement pour faire face à l'envolée des prix sur les carburants qui était jusqu'ici de 30 centimes d'euros, et qui passe à 10 centimes d'euros par litre de carburant ce jour. A cela, s'ajoute également la baisse de la remise carburant de 20 à 10 centimes qui était disponible dans les stations-service de TotalEnergies.
Il s'agit donc d'une première étape avant la suppression totale de ces remises et réductions prévues pour le 31 décembre prochain dans toutes les stations services du pays.
Cette subvention accordée par l’État était en réalité une simple baisse des taxes dont les rentrées fiscales ont également vu une forte hausse grâce à la hausse du prix du pétrole. Les finances publiques n'ont donc pas été autant mis à contribution que ce que l'on pourrait penser, grâce à la TVA qui n'est pas fixe mais indexée sur le prix total du plein. Quand le prix du litre de carburant monte dans les stations-service, le montant de la TVA aussi et les rentrées fiscales en profitent.
Les tarifs à la pompe repartent à hausse, le gazole repasse les 2 €
Forcément, avec la baisse de la remise, les prix des carburants à la pompe explosent, et le budget carburant aussi. Les automobilistes ont d'ailleurs été nombreux en début de semaine à tenter de faire le plein, ce qui a bien sur provoqué une nouvelle pénurie temporaire. Lundi soir, 13% des stations étaient même à sec sur au moins un carburant, que ce soit l'essence sans-plomb SP95 ou le gazole.
Une prime carburant prévue pour les gros rouleurs
Si jusqu'au 31 décembre, les consommateurs ont encore une réduction de 10 centimes d'euro octroyée par le gouvernement, et 10 centimes d'euro supplémentaires chez Total sur le prix des carburants, qu'en sera t-il après ?
Un nouveau dispositif dédié aux gros rouleurs avec une enveloppe budgétaire de 1,5 milliard d'euros doit encore être mis en place, même si pour le moment alors qu'il ne reste qu'un mois et demi, la mesure reste encore très floue.
L'aide devrait être octroyée selon le kilométrage effectué et selon les conditions de revenus. Il se dit qu'il faudrait en faire spécifiquement la demande via une plate-forme dédiée.
La fin d'une faible taxation pour le E85 ?
Autre mauvaise nouvelle, encore hypothétique celle-là, l’ Etat pourrait bien venir changer le régime fiscal du E85, un carburant produit en France, qui n'est quasiment pas issu des énergies fossiles (à hauteur de 10% malgré tout), et qui rejette bien moins de CO2. Un carburant écologique si on on met de côté les pesticides utilisés pour produire les légumes qui permettent de faire l'éthanol.
L'E85 parait en parfaite adéquation avec la politique actuelle consistant à réduire l'utilisation de matières premières fossiles et réduire nos rejets de CO2. Outre une faible taxation à la pompe, l'E85 bénéficie également d'incitations pour l'installation d'un dispositif de conversion comme FlexFuel et même pour établir la carte grise lors de l'achat du véhicule.
Un retournement de situation serait forcément vue d'un mauvais œil. Mais ce ne serait pas la première fois que l’État se déjugerait. Ce même Etat a poussé à acheter du Diesel pendant des années, avant de faire machine arrière et le montrer du doigt comme étant le diable en personne.
On a aussi vu la même chose en poussant l'achat de chaudières au gaz avec l'installation massive du gaz de ville qui a eu un coût notable pour la collectivité. On connaît la suite.
Le même scénario pourrait bien se répéter avec l'E85. Les français ont investis pour installer un boîtier afin de rendre compatible leur véhicule. Car même avec l'aide de certaines régions, l'installation coûte chère, entre 700 et 1 200 € en moyenne. Même avec une aide qui a pu aller jusqu'à 500 € l'installation demande du temps pour être rentabilisée. Si l’État décide d'augmenter les taxes, bon nombre de français deviendront une fois de plus les dindons de la farce. Nous n'en sommes pas encore là comme l'indique en réponse à cette rumeur la Collective du Bioethanol. Notons au passage que le risque est le même sur le GPL.
Des solutions simples pour faire baisser le budget carburant
Avec la hausse prévue du prix des carburants, quelques mesures simples existent, même si elles semblent bien légères eu égard à la situation.
On vous fera l'économie de la ritournelle de la vitesse... Vous pouvez cependant éviter les autoroutes (sur lesquelles la vitesse devrait rester à 130 km/h) et privilégier le réseau secondaire souvent plus direct en terme de distance.
Pensez également à l'entretien du véhicule et notamment le gonflage des pneumatiques. Autre mesure, limiter la climatisation en été, et privilégier la soufflerie d'air chaud (et non la climatisation) en hiver. Autre piste également, alléger son véhicule en retirant du coffre ce qui n'est pas utile.
Alors certes, ce n'est pas grand chose, mais c'est déjà ça...