Pourquoi le prix des assurances auto va continuer d’augmenter
Dans le budget d’un automobiliste, l’assurance prend une part assez importante. Certes, eu égard aux autres postes de dépenses comme l’entretien de la voiture, le prix du véhicule ou encore le prix du carburant, il peut être relativement modeste selon le profil du conducteur et son ancienneté. Pour autant, pour la plupart des conducteurs, il reste une part prépondérante du budget.
Mauvaise nouvelle pour les conducteurs, le prix des assurances auto ne va pas baisser bien au contraire. Car avec l’explosion du prix des voitures et la forte hausse du prix des pièces détachées et de la réparation ainsi que le développement des voitures électriques, les coûts pour les assureurs explosent également. Et sans surprise, ces coûts sont répercutés sur les primes des assurés.
Selon le comparateur Assurland, le prix des assurances serait ainsi en hausse de +7,3% en deux ans, avec une moyenne de 676 € par an en 2024 contre 651 euros en 2023 et 630 € en 2022.
Les voitures électriques premières coupables ?
Réputées plus fiables et moins chères en entretien, les véhicules électriques coûtent pourtant beaucoup d’argent aux assurances et à leurs assurés. Outre le prix de base bien plus élevé, elles sont également victimes de leurs batteries et de la stratégie des constructeurs. En cas de choc important, c’est toute la batterie qui doit être changée pour des raisons de sécurité. Or, quand on sait que la batterie représente plus de 30% du prix total, la facture s’envole vite. Malgré tout, certains jouent le jeu comme l’assurance auto MAIF qui propose par exemple un bonus de transition si l’on roule en véhicule hydrogène ou électrique.
Pire encore, si la voiture accuse trois ou quatre années au compteur, elle se retrouve le plus souvent classée en “VEI” c’est à dire Véhicule Économiquement Irréparable. Dans ce cas, l’assurance rembourse à l’assuré le prix estimé du véhicule tandis que ce dernier pars à la “casse”. Une situation ubuesque pour une voiture censée être plus écologique.
Heureusement, la situation s’améliore. Les constructeurs, Renault en tête, proposent désormais des batteries dont les cellules peuvent être facilement changées plutôt que de remplacer le pack complet, même si la main-d'œuvre pour le faire reste onéreuse.
Le prix des réparations explose, le nombre de vols également
Selon l’association SRA (Sécurité et Réparation Automobile), le prix des réparations aurait augmenté de 8% au premier trimestre 2024 par rapport à la même période en 2023, tandis que celui des pièces détachées accuse une hausse de +10,9%. Poussés par les innombrables normes (CAFE, GSR, GSR2,...), les voitures même les plus basiques comme la Twingo, embarquent toujours plus de technologies rendant leur réparation plus complexe et plus longue.
Mais cela n’explique pas tout : quand on sait qu’un simple bouclier, organe dédié initialement à protéger le véhicule, coûte en moyenne 2 000 € mais peut grimper à plus de 5 000 € notamment chez Hyundai, cela a de quoi laisser songeur.
L’usage de pièces d’occasion reste une solution pour réduire la facture. Cette pratique a d’ailleurs le vent en poupe, même si elle reste encore marginale et ne peut pas concerner toutes sortes de pièces (comme les éléments de sécurité). Pour autant, même si elles restent moins chères, ces pièces subissent également une inflation puisque leur prix sur le marché de la seconde main reste dépendant de celui du neuf.
Outre le prix des réparations, dans le même temps, le nombre de vols a par ailleurs augmenté en France de +11% selon Le Monde. Là aussi, plus le véhicule est cher, plus l’assurance devra débourser. Et au final, ce sont tous les assurés qui paient la note.