Comment savoir si son assureur auto est fiable ou non ?
Bien connaître la compagnie, la mutuelle ou le courtier auprès duquel vous souscrivez le contrat pour votre voiture permet de prévenir de possibles déconvenues lors du traitement d’un sinistre.
Comprendre le système financier de l’assurance
Derrière chaque marque distributrice d'assurance se trouve une société d'assurance, compagnie ou mutuelle, chargée de garantir le risque (en assurance automobile : le véhicule et son usage) et de verser l’indemnité à l’assuré sinistré.
Et derrière chaque société d'assurance se trouve un réassureur, société spécialisée garantissant une partie des risques souscrits par l’assureur auprès de ses assurés. Le principe de la réassurance permet aux assureurs de limiter l'exposition de leurs fonds propres et ainsi de protéger leur marge de solvabilité. La réassurance est notamment là pour absorber une sinistralité trop élevée, non prévue par l'assureur, par exemple en cas de catastrophes naturelles répétées.
Si l'entité auprès de laquelle le particulier souscrit son contrat d'assurance auto ne bénéficie pas d’une construction financière solide, avec un assureur et un réassureur pérennes, cela peut avoir des conséquences désastreuses sur son indemnisation après un sinistre (retard, allongement des procédures voire perte de l'indemnité en cas de défaillance de l'assureur).
Les compagnies et mutuelles d'assurance sont à privilégier
Il est préférable que la société distribuant le contrat soit aussi la société qui assure le risque (ou l'une de ses filiales). C'est le cas lorsque vous assurez votre véhicule directement auprès d'une compagnie d'assurance (ex : Axa), d'une mutuelle d'assurance (ex : Matmut), mais également de la plupart des banques qui ont leurs propres filiales dédiées (ex : Pacifica pour le Crédit Agricole). Bien sûr, le contrat peut être vendu par un agent général jouant le rôle d'intermédiaire, mais celui-ci n'est finalement qu'un conseiller, mandataire exclusif d'une compagnie d'assurance.
La société d'assurance doit disposer d'une assise financière solide (ses rapports d'activité sont normalement consultables sur son site) et avoir reçu tous les agréments de la part de l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), qui est l'organe de supervision français de la banque et de l'assurance.
Notre conseil : privilégier les compagnies et mutuelles d'assurance françaises, connues et reconnues. L'écosystème assurantiel français est extrêmement solide et garantit la pérennité de ses différents acteurs. Vous pouvez avoir ici un bon aperçu des meilleurs assureurs auto du marché.
Si vous faites appel à société de courtage : les points à contrôler
De nombreux contrats sont aussi vendus par des sociétés de courtage d'assurance. Celles-ci ne garantissent pas le risque. C'est à dire que lorsque le véhicule subit un sinistre, ce n'est pas la société de courtage qui indemnisera l'assuré, mais la société d'assurance dont le courtier distribue le contrat.
En tant qu'intermédiaire, la société de courtage s'occupe seulement de la gestion du contrat (souscription, avenant, résiliation) et parfois de la gestion des sinistres. La grande différence avec l'agent général étant que le courtier est propriétaire de son portefeuille de clients et doit représenter leurs intérêts.
Les avantages de passer par un courtier sont réels lorsque celui-ci dispose d'une offre multiple de produits d'assurance et peut parfaitement jouer son rôle de conseil. Mais de nombreuses sociétés de courtage ne disposent finalement que d'un seul contrat à proposer à leurs clients. Si celui-ci est négocié avec la compagnie d'assurance, il s'avère souvent moins avantageux, au niveau des garanties et des tarifs, que le contrat que vous pourriez conclure directement auprès de l'assureur. Cette solution ne doit être privilégiée que pour des profils spécifiques (jeunes conducteurs par exemple, ou moins de deux ans de permis), auxquels les assureurs traditionnels ont parfois du mal à proposer des produits attractifs.
Lorsque vous souscrivez un contrat d'assurance auto auprès d'un courtier, en plus de vérifier la conformité de son inscription à l’ORIAS, vous devez lui demander quelle est la société d'assurance assurant réellement les garanties du contrat. Cette information peut aussi se trouver dans les conditions générales, que l'intermédiaire doit obligatoirement vous remettre avant la souscription. Si le courtier refuse de vous informer sur le sujet : méfiance !
La solidité financière des néo-assureurs en questions
En plus de connaître la compagnie assurant le risque, nous vous conseillons de vous renseigner attentivement sur la société de courtage. En effet, ces dernières années ont vu l'apparition de nombreux « néo-assureurs », startups d'assurance promettant de « disrupter » le marché. Celles-ci ne sont finalement que de simples sociétés de courtage ayant optimisé leur présence digitale.
Si certains de ces néo-assureurs sont financièrement solides, bien qu'encore déficitaires, d'autres ont rapidement fermé leurs portes. Dans ce cas, les contrats en portefeuille sont le plus souvent repris par une autre société de courtage, ou directement par un assureur, mais cette situation engendre de réels retards et désagréments concernant les sinistres en cours.