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Nokian Weatherproof: une endurance de près de 40 000 km

Si jusqu'à présent les pneumatiques "4Seasons" représentaient surtout un choix par défaut, et même souvent un mauvais choix tant leurs performances étaient décevantes notamment en été, ce n'est désormais plus du tout le cas avec les nouvelles gammes.
Par le 20/07/2016 Dernière mise à jour le 27/04/2020

En 2015, nous avions eu l'occasion de tester l'un des concurrents directs de celui qui fait l'objet du présent article, le Michelin CrossClimate. Siglé 3PMSF, c'est à dire conforme et autorisé pour une utilisation sur la neige, il s'était révélé très performant dans des conditions froides ou sur neige bien sur, mais nous n'avions pas pu le tester en conditions réelles, et notamment, sur route chaude.

Car toute la difficulté est bien là... Par définition, un pneumatique adapté pour l'hiver voit ses performances fortement se réduire dès que la température remonte. C'est d'ailleurs le cas de la plupart des "4 saisons" qui sont tous des pneumatiques "hiver" adaptés pour l'été... Ainsi, si les performances sont correctes par temps froid bien qu'inférieures aux vrais pneumatiques d'hiver, elles se révèlent très en decà en été (distances de freinage, tenue de cap, et bien sur, longévité) comparé à un pneu adapté aux chaudes températures comme le Nokian Wetproof par exemple. Michelin de son côté, avec son CrossClimate, annonce qu'il s'agit d'un pneumatique ''été'' qu'il a amélioré au point d'être homologué pour l'hiver et la neige. On peut ainsi rouler avec dans les pays qui rendent les pneus hiver obligatoires en hiver.

Sur notre demande, Nokian, le manufacturier qui vient du froid finlandais, nous a fait parvenir 4 exemplaires de son Weatherproof -qui une fois traduit signifie "Imperméabiliser" - en 225/50R17. Les caractéristiques du pneumatique Nokian Weatherproof  ont par ailleurs fait l'objet d'un précédent article.

L'objectif de cet essai du Weatherproof, l'un des concurrents directs du CrossClimate ou du Vector 4 Seasons de Goodyear est bien sur d'évaluer ses capacités sur le terrain, mais aussi de pouvoir juger de sa longévité.


Le Nokian Weatherproof

Cet essai ne fait pas appel à des mesures certifiées (pour cela, les tests réalisés par des instituts indépendants tels le TÜV ou Dekra sont disponibles), mais est réalisé dans le cadre d'une utilisation de tous les jours en -plus ou moins- "bon père de famille" pour reprendre une expression chère à certains opérateurs télécom.

Sur la route en conditions hivernales

En conditions routières hivernales, c'est à dire à une température inférieure à 7° officiellement (en réalité plutôt 3 à 4°), que ce soit sur chaussée sèche ou humide, comparé au Michelin Primacy 3 typé "été", le Nokian Weatherproof se révèle plus à l'aise. Meilleur en motricité, plus court sur les freinages, ce pneumatique également homologué 3PMSF tire sans surprise son épingle du jeu. Le contraire aurait été étonnant.

Et que dire sur neige, où le véhicule dispose d'une motricité époustouflante eu égard aux conditions, et un freinage très sur. La glisse reste bien sur de mise, l'anticipation également, mais tandis que le véhicule parvient à augmenter son allure grâce à une bonne traction des roues avants que ce soit sur neige tassée ou fraîche, bien aidé par l'ABS et l'ESP, on n'a aucun mal à s'arrêter. En prime, quelque soit la situation, la trajectoire, bien qu'élargie est conservée. Le véhicule va là où son conducteur veut l'amener, et ce, sans nécessiter d'aptitudes à la conduite sur glace.

Dans ces mêmes conditions, inutile de donner les résultats d'un pneumatique purement "été"...

Sans surprise, en condition hivernale, le Weatherproof est donc dans son milieu naturel, et autorise à monter en station de ski sans se retrouver dans la galère de devoir chaîner les genoux dans la neige. Et même sans aller jusqu'à conduire sur une route enneigée, en cas de température basse, il assure parfaitement son rôle et procure une réelle sécurité très au dessus d'un pneumatique été ou 4 saisons "classique".

Sur la route en été

Si les capacités du Weatherproof en hiver sont dignes de son constructeur et du sigle que ce modèle arbore, la partie n'est pas forcément gagnée en été, domaine sur lequel communiquent finalement assez peu les constructeurs. Les choses sérieuses commencent donc car c'est véritablement là que les plupart des pneumatiques de ce type pèchent. Et cette fois, aucune norme ne définit un pneumatique été, pas plus que les étiquettes officielles. La porte est donc ouverte à tous les abus.

Au quotidien, en conduite classique, le Weatherproof est plutôt semblable au Primacy. Mais en mode plus sportif, il montre tout de même ses limites en se montrant plus pataud et en se révélant un peu trop souple par temps chaud, avec une tendance à s'écraser sur les flancs lors de passage de courbes rapides ou lors de freinages appuyés. Malgré tout, son comportement reste fidèle en toute occasion et ne prend jamais en défaut le conducteur.

Du côté du niveau sonore, nous n'avons pas relevé de différence notable. Le sonomètre est également de cet avis puisque, sur une même route, à vitesse constante avec le régulateur bloqué sur 110 km/h, le niveau sonore affiché est compris entre 75 et 80 dB dans l'habitacle , tandis que du côté du confort, nous n'avons pas non plus relevé de différence notable.

Un pneumatique pratique à l'usage et qui semble endurant

Avec une gomme plus tendre composée d'un mélange de silice de nouvelle génération destinée à proposer le meilleur mix de performance en hiver ET en été, la durée de vie d'un tel pneumatique se pose véritablement, d'autant plus que c'est souvent là où le bât blesse. Surtout qu'avec un coût d'achat compris entre 140 et 150 € (en monte 225/50 R17) sur internet cela peut vite chiffrer. A titre de comparaison, le Michelin CrossClimate sur cette monte est globalement affiché à 150 €.

Nokian a eu la bonne idée d'équiper son pneumatique de témoins d'usures nommés DSI, un dispositif qui a fait l'objet d'un brevet de la part du manufacturier.
Ainsi, après un peu plus de 10 000 km effectués dans des conditions majoritairement chaudes (supérieures à 7°, et depuis plus d'un mois souvent supérieure à 25°) sur les routes du sud de la France, les pneumatiques, affichent tout seuls leur état.

Ainsi donc, comme on peut l'apercevoir sur les photos, l'indicateur de la bande de roulement des roues motrices et directrices laisse apercevoir l'indication 6, indiquant ainsi qu'il reste plus de 6 mm de gomme (sur 8mm environ), soit 4,4 mm utiles, puisque la limite réglementaire est fixée à 1,6mm. Pour faire simple, on peut considérer qu'environ 33% du pneumatique a été utilisé.

Attention cependant, car un pneumatique hiver doit encore disposer de 4mm de gomme pour être performant dans ces conditions. Et dans ce cas de figure, il ne reste donc que 50% du pneumatique. Chez Nokian, le dispositif Winter Safety Indicator (WSI) affiche le flocon tant que la gomme est suffisante pour une utilisation hivernale.

Sur les roues arrières, les pneumatiques affichent fièrement le "8" (soit 8mm) d'origine démontrant qu'ils sont encore quasiment neufs.

Partant de ce postulat on peut projeter un total d'environ 30 000 km ce qui est plutôt correct quelque soit le pneumatique, et plutôt remarquable dans le cas d'un pneumatique si performant en hiver. Mais attention, car l'été sera chaud, et rien n'est moins sur quand à l'usure dans ces conditions. Réponse à l'automne prochain dans un prochain article.

A noter que l’organisme DEKRA a réalisé à la demande de Michelin en 2015 un essai comparatif d'usure des pneumatiques. Lors de ce test, le CrossClimate est sorti vainqueur, avec 12 624 km de plus que le Nokian Weatherproof. Ce test a été réalisé sur une VW Golf 7 1,6 TDI montée en 195/65 R15. Malgré tout, les conditions de température n'étaient pas indiquées.

Parfait en hiver, que ce soit sur route froide ou même lors de montées occasionnelles en montagne, le Nokian Weatherproof se révèle plutôt intéressant en été, même s'il faut l'avouer, à haute vitesse, il faudra élargir légèrement l'angle de braquage. Quand sa longévité, il parait pouvoir tenir la distance même s'il est encore trop tôt pour s'avancer.

Bilan après 30 000 km et 4 ans d'utilisation

Clairement, la durée de vie du pneumatique est plutôt bonne. Après plus de 30 000 km, le pneumatique dispose de suffisamment de gomme pour espérer pouvoir encore réaliser près de 5 000 km. Attention cependant, car dans ce cas, l'utilisation en mode hiver n'est clairement plus recommandée, la hauteur de gomme n'étant plus suffisante, même si son usage en montagne sur routes enneigées comme nous l'avons réalisé pendant l'hiver 2020 ne perd pas énormément en efficacité.

Nous avons également évalué le vieillissement du pneumatique dans la durée, à savoir le vieillissement de la gomme qui, avec le temps, se durcit et se fissure. Nous avons ainsi pu remarquer que le pneumatique a une tendance à voir ses flancs se craqueler au bout de 4 ans, que ce soit à l'avant ou à l'arrière, sur un véhicule qui stationne à l'extérieur, à un climat méditerranéen, donc plutôt sec et chaud. Ce pneumatique ne sera donc pas destiné à un véhicule qui roule peu. En revanche en condition d'utilisation normales (10 - 15 000 km / an), cette petite faiblesse n'aura aucun impact sur la durée de vie du pneumatique.

Nous remercions chaleureusement le centre auto Euromaster d'Aix les Milles pour le montage de nos pneumatiques Nokian.
 

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