Essai du pneu Michelin Primacy 4 sur un véhicule électrique
Pour le savoir, nous avons effectué un essai longue durée (près de deux ans) avec un véhicule électrique équipé de 4 pneumatiques Michelin Primacy 4 sur une Renault Zoé. On est donc ici sur un pneumatique identique à celui que l'on peut retrouver sur des berlines du segment D comme une Renault Talisman ou une Peugeot 408 par exemple.
Le pneu Primacy est bien connu chez Michelin. Comme son nom l'indique, on en est déjà à la 4ème génération. En 2011, nous avions déjà essayé le Primacy 3 sur différents véhicules comme des BMW Série 5. On était loin d'imaginer à l'époque, que nous testerions son remplaçant plus de 10 ans plus tard sur une citadine.
Comme le prouvent les tests du TÜV, ou encore du TCS (Touring Club Suisse), le Michelin Primacy, sans jamais être le meilleur dans tous les domaines (freinage sur sol mouillé, freinage sur sol sec, consommation, usure, etc.) offre en revanche un excellent compromis. A noter tout de même, que selon la monte, les résultats peuvent légèrement varier.
Quelles différences entre un pneumatique classique et un spécifique pour voitures électriques
De plus en plus de manufacturiers se lancent dans la commercialisation de pneumatiques dédiés aux véhicules électriques. Objectif annoncé: réduire la consommation et parfois, optimiser sa durée de vie. Malheureusement, cela se fait souvent au détriment du comportement du pneumatique. Pour faire très simple, pour moins s'user et moins consommer, il doit avoir une accroche inférieure. Certes, présenté ainsi, cela parait simpliste, mais l'idée est là.
Dès lors, on peut penser qu'utiliser un pneumatique classique sur un véhicule électrique est un mauvais calcul lors de l'achat de pneus. Pas forcément. D'ailleurs, lors de sa commercialisation, la Zoé de seconde génération était équipée du Michelin Primacy 4, le même que pour une berline thermique. Mais le marché évolue, et la technologie aussi.
Un gain jusqu'à 50 km selon Michelin
Sur le plan de l'autonomie, les pneumatiques jouent un rôle important, ce n'est pas nouveau. Renault a fait passer la Zoé sur le cycle WLTP avec ce Primacy 4 qui n'est pas spécifique aux véhicules électriques. Sachant l'importance que l'autonomie a pour un acheteur de véhicule électrique, on imagine mal Renault se tirer une balle dans le pied en faisant ce choix.
D'ailleurs selon le TCS, sans être le meilleur, le Primacy 4 se classe tout de même à la seconde place du classement des pneumatiques "été" non spécifiques aux véhicules électriques. Seul Goodyear fait mieux avec son EfficientGrip Performance 2.
Mais certains pneumatiques adaptés aux véhicules électriques permettent sur le papier de faire mieux. Michelin annonce d'ailleurs que son nouveau ePrimacy permet de gagner jusqu'à 50 km d'autonomie, sans préciser sur quel modèle ni dans quelles conditions.
Test longévité: combien de km avec nos pneus "non adaptés" ?
La vraie question est là: combien de temps vont-ils durer ? Vont-ils être "rincés" après 25 000 km ? Car avec un poids relativement important et surtout un couple important que la voiture fait passer aux roues, les pneumatiques souffrent bien plus que sur une voiture classique.
Et bien, la réponse a de quoi surprendre puisque nous avons pu parcourir plus de 40 000 km, principalement sur le réseau secondaire avec notre Primacy. Sans être autant consommateur que la ville, le réseau secondaire est quand même bien doté en gadgets (coûteux) pour faire ralentir. La France étant la championne du monde des ronds-points inutiles, ces pneumatiques ont donc fait les frais de freinages, de virages et de ré-accélérations intempestives.
Sur le train avant, sans être totalement "rincés", nos deux Primacy commencent tout de même à accuser leur kilométrage avec une usure plus prononcée sur le bord extérieur, et ce, des deux côtés tandis qu'au centre de la bande de roulement, nous avons encore 1mm de gomme utilisable. En revanche, sur le train arrière, nous avons relevé un peu plus de 5 mm de gomme sur 8 mm en étant neufs, avec une usure assez régulière.
Notre avis au sujet du Michelin Primacy 4 sur notre Zoé
En conclusion, on peut se questionner sur la nécessité d'investir dans des gommes spécialisées pour l'électrique puisque parcourir plus de 40 000 km (en conduite normale) avec un même train de pneumatique est plutôt dans la bonne moyenne quelque soit la voiture. Par ailleurs, en opérant une permutation des pneumatiques vers 15 000 km entre l'avant et l'arrière, nous aurions pu gagner encore en longévité, en
Toutes les marques n'en proposent d'ailleurs pas encore. Michelin qui avait proposé lors du lancement de la Zoé au début la dernière décennie un pneumatique spécifique ENERGY E-V, propose désormais son ePrimacy avec la promesse de parcourir jusqu'à 50 km de plus avant de devoir recharger pour prouver son efficience en terme de consommation. Les autres marques ne sont pas en reste avec notamment Continental avec son eContact ou Hankook avec son ION EVO.