Renault cède son activité camions - 2010
Renault priorise l'automobile
La branche automobile étant la priorité, Renault décide de se séparer de sa division « poids-lourds ». La branche agriculture est déjà vendue, celle des autobus et autocars devenue Irisbus suite à la fusion avec Iveco aussi, il ne reste que la branche des camions comme possibilité de faire rentrer rapidement du « cash », et au passage, de se débarrasser d'une activité qui ne l'intéresse guère car trop éloignée de son cœur de métier.
Si depuis des années, sa participation dans Volvo lui permet de tirer des bénéfices intéressants –mais bien moindres que ceux issus des dividendes de Nissan-, Renault doit absolument réduire la dette qui l’asphyxie en réduisant considérablement ses marges de manœuvre.
En octobre 2010, Renault cède ainsi la totalité de ses parts de type « B » qu'il détient dans Volvo AB, soit 302 915 940 actions représentant 14,9% du capital mais seulement 3,8% des droits de vote. Le montant total de la transaction s’élève à un peu plus de 3 milliards d'euros, permettant à Renault de réduire sa dette de près de 50%.
Renault conserve cependant les actions dites « A » de Volvo, soit 138 604 945 parts représentant 6,8% du capital mais surtout, 17,5% des droits de vote. Sans surprise, comme si le livre était écrit d’avance, seulement deux ans plus tard, Renault tourne la page en cédant 6,5% du capital de Volvo, récupérant au passage encore près de 1,5 milliards d’euros.
Fin de carrière pour le Magnum
De ces dernières années, on se rappellera probablement la fin du Magnum, le camion iconique de Renault Trucks depuis les années 90. Pour son départ en retraite, Renault Trucks va proposer en 2009 la série spéciale "route 66 Edition" marquant une opération marketing consistant à faire débarquer un Magnum sur la célèbre route américaine, et une seconde série spéciale Legend de seulement 99 exemplaires célébrant ses 20 ans en 2011. Le dernier Magnum sort des chaînes de production en juin 2013 laissant sa place à la gamme T.
La famille est réunie sur la célèbre route 66 en 2009
Pour tirer un trait sur le passé, Volvo renomme toute la gamme et affuble à ses véhicules un facelift pour le moins "spécial".
La gamme T remplace le Magnum en 2013
La fin d'une époque
Après plus d’un siècle d’activité, Renault Agriculture n’est plus, Renault Bus n’est plus, Renault VI devenu Renault Trucks non plus même si la marque commerciale continue d’exister. Triste sort pour des activités créées par Louis Renault au début du siècle dernier bien avant l'ère de la mondialisation, et qui avait fait de Renault un industriel capable de concevoir et fabriquer tout engin motorisé, que ce soit des voitures, des autobus, des camions et même des véhicules agricoles sans compter les activités ferroviaires ou dans l'aviation.
En validant la revente de cette activité, l’État français, actionnaire majoritaire de Renault, qui avait voulu créer une grande entreprise avec Saviem et plus tard avec RVI dans les années 70 et 80, s’est surtout séparé de la dernière entreprise de véhicules industriels qui restait à la France. En moins d’un tiers de siècle, le pays a ainsi perdu -pour ne citer que les principales marques- Renault, Berliet, Latil et Saviem.
Les deux marques vont cependant conserver quelques liens marketings, comme par exemple en 2018 quand Renault Trucks propose le T Hight Racing by Renault Sport.
De ces dernières années, on se rappellera probablement le concept Radiance en 2004 et le concept Hybris, un camion hybride électrique-Diesel en 2007, ou encore le Hummer français Sherpa.