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Berliet s'allie à Saviem 1974 - 1992

Marius Berliet était presque du Sud, de la Croix Rousse pour être précis. Louis était de Paris. Marius aimait les rives du Rhône, Louis celles de la Seine comme se plait à le rappeler le site Renault-Trucks.
Par le 24/02/2015 Dernière mise à jour le 02/01/2021

Marius et Louis commencèrent leur aventure à la fin du XIXème siècle, leur propre route s’arrêteront peu après la guerre. Les chemins de Marius et de Louis semblaient parallèles, celles de leur entreprise aussi, elles finiront par se croiser… mais sans eux.

Berliet en difficultés

En effet, vers le milieu des années 1960, Berliet connaît quelques difficultés. Avec la concurrence de Saviem, ses parts de marché diminuent, et l’entreprise commence à voir sa trésorerie diminuer. Les conflits sociaux qui éclatent n’aident en rien et la perte de contrats clés avec l’armée et l’Etat poussent Berliet à chercher un partenaire. En 1967, Michelin qui a racheté auparavant Citroën reprend les activités de Berliet. Sous son impulsion, Berliet produit notamment légendaire autobus PR100, vendu ensuite sous la marque Renault (ci-dessous) après la fusion avec Saviem.

Pourtant, Michelin ne parvient pas à relancer Citroën et décide et décide finalement de s’en séparer en le revendant à Peugeot. En échange de cet accord, la Régie Renault en profite pour négocier la récupération de la marque Berliet afin de la fusionner avec Saviem.

A la fin de l’année 1974, Saviem intègre Berliet dans son giron et ajoute 24 000 employés à ses effectifs. La fusion tant désirée près de vingt ans plus tôt est enfin effective. Mais le pays ne dispose désormais plus que de deux grandes marques, dont l’une d’elles, UNIC, sera absorbée par Iveco en 1984 (ce même Iveco qui formera avec Renault la marque Irisbus dans les années 2000). Renault désormais le maître à bord, devient le seul représentant français du secteur.

En 1978, Saviem fusionne avec Berliet, donnant naissance à RVI et deux ans plus tard, RVI se construit une image neuve en renommant tous les modèles et en profite pour fusionner les gammes des deux constructeurs. La gamme J qui devient la gamme S (moyens porteurs) est par exemple issue de Saviem, tandis que la gamme R qui deviendra Major en 1992, n’est autre que le Berliet TR. Les logos Saviem et Berliet disparaissent tandis que seul subsiste celui de Renault.

Outre le « renaming » des anciennes gammes, RVI modernise ses modèles et remplace la vieillissante Super Goélette SG en 1982 par la gamme B qui dérive étroitement du nouveau Renault Master dont il reprend sa cabine.

Quatre ans plus tard, l’ancienne gamme S (ex Saviem J) est remplacée par le Midliner (qui reprend la cabine de son prédécesseur), un véhicule de 3,86 à 5,90 mètres de long pour un PTAC 6 à 8,7 tonnes spécialement adapté pour les livraisons urbaines.


Le Midliner, dans sa version restylée des années 90

La fin des années 80 marque un tournant dans l'histoire moderne de RVI puisque la marque commercialise un véhicule qui va révolutionner le marché, en la personne de la gamme AE.

Révolutionnaire tant techniquement que conceptuellement, l'AE (pour AErodynamique) dispose d'une cabine indépendante du bloc moteur libérant ainsi de la place dans la cabine qui dispose de sorte d'un plancher totalement plat. Totalement suspendue, la cabine apporte ainsi un confort total au conducteur. Modèle "Premium" par excellence, l'AE sera renommé Magnum dès 1992, et continuera dévoluer pendant près de 25 ans jusqu'à la fin des années 2000.

Mack, l’aventure américaine

Dans les années 70, un pas très important est fait pour donner à la régie une dimension de groupe, surtout dans le domaine des véhicules industriels: le rachat de Berliet qui fera rapidement de Renault le seul constructeur de poids lourds national en est la preuve la plus flagrante.

Si tout semble aller pour le mieux pour RVI, en réalité, ce n’est pas si simple. La création de Saviem n’a pas été des plus simples et la fusion avec Berliet se révèle également compliquée, à tel point que Renault songe déjà à se séparer de cette activité... Mais l’opportunité Mack apparaît comme une bouée de sauvetage pour internationaliser un groupe qui est jusque là assez franco-français.

Ainsi, tandis que la fusion de Berliet et Saviem se réalise, des contacts aboutissent aux Etats Unis avec Mack Trucks, le troisième constructeur américain de poids-lourds et en 1979, Renault entre ainsi dans son capital. Dès sa création, RVI devient ainsi un groupe international.

Marque américaine par excellence, Mack a conquis ses lettres de noblesse en 1918 sur le front… français, grâce à la solidité à toute épreuve de ses camions baptisés “bouledogues” par les anglais, d'où son emblème.


Mack est une marque légendaire, certes, mais non sans problèmes... Le redressement de la situation financière du géant américain se fera après de lourdes pertes sur un marché à la baisse depuis plusieurs années.

Des 10% initiaux, Renault prend progressivement le contrôle de son partenaire, jusqu'à l'OPA de 1990, lui coutant 103 millions de dollars.

L’achat de Mack permet au groupe de dégager d’importantes synergies. Renault apporte à Mack les petits modèles qui lui manquaient comme le Midliner construit dans l’usine près de Caen mais badgé du bouledogue et vendu sur le marché nord-américain, une première !

En 1990, pour le lancement de son haut de gamme AE, RVI profite ainsi de son nouveau partenaire pour lui apporter une motorisation digne de son rang. Destiné aux transports internationaux, ce modèle à cabine avancée, avec suspension pneumatique est le premier modèle à proposer un plancher plat permettant ainsi de dégager un espace maximal.


Le superbe Mack CH en 1988

Motorisé par divers bloc propulseurs V8 d’origine Mack (500, 520, 560 ch) il est élu « Truck Of The Year » en 1991 avant d’être une première fois restylé en 1997. De même, la branche militaire de RVI -située à Limoges- motorise le char AMX avec le bloc Mack E9 750ch.

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