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Williams-Renault écrase tout sur son passage (92-97)

Le 28 novembre dernier s’est éteint un grand nom de la Formule 1 et un grand homme au passage, un certain Franck Williams. Fondateur de l’écurie, il s’est associé avec Renault entre 1989 et 1997. Une collaboration couronnée de succès.
Par le 07/12/2021

Ce fut une triste nouvelle apprise par l’ensemble du paddock ainsi que pour tous les passionnés de Formule 1, Frank Williams, fondateur de l’écurie qui porte son nom, est décédé le 28 novembre dernier à l’âge de 79 ans. Personnage iconique du sport automobile, respecté et adulé dans le paddock, celui qui est devenu tétraplégique à la suite d’un accident de la circulation en mars 1986 quitte le monde de la F1 en laissant derrière lui un morceau d’histoire, à jamais gravé dans les mémoires.

Alors que le monde du sport mécanique ne manque pas de lui rendre hommage, hommage qui a été appuyé ce week-end lors du 21e Grand Prix de la saison de la Formule 1, revivons les moments forts de sa carrière avec notamment son association avec le motoriste Renault durant la période de 1989 à 1997, couronnée de nombreux succès.

Franck Williams fonde son équipe à seulement 24 ans

Né en 1942, le Britannique s’est rapidement montré attiré par le milieu du sport automobile. À 24 ans seulement, il décide de créer sa propre écurie, baptisée Williams Racing et fait courir des pilotes tels que Reutemann en Formule 2 et Formule 3.

Son arrivée en F1 remonte à 1969 où il engage un châssis Brabham. Ses premières difficultés ne tardent pas à arriver avec la mort de Piers Courage en 1970. Cela ne l’empêche pas de continuer et faire courir des pilotes de la trempe de Jacky Ickx au volant de ses monoplaces. En 1975, son aventure prend fin après que l’un de ses commanditaires l’ai laissé tomber. Son écurie est revendue à Walter Wolf.

À peine un an plus tard, il revient en créant Williams Engineering avec Patrick Head qui sera pendant de très longues années son directeur technique, et produit sa première F1 en 1979, motorisée par un moteur Ford Cosworth. Le début de la gloire puisque son équipe remporte 5 courses dès cette année, et remporte le titre constructeur en 1980 et 1981 avec Alan Jones. En 1982, le titre lui échappe, mais son pilote vedette, Keke Rosberg, père de Nico Rosberg remporte le titre malgré une seule victoire acquise (sa première) à l'issue d'une saison marquée par la mort de Gilles Villeneuve et Riccardo Paletti. Seul Prost, sur sa Renault Turbo parviendra à obtenir deux victoires cette saison.

Intronisé par Renault, le turbo s'impose en F1. Williams mise alors sur Honda. Mais en 1986, à l’âge de 43 ans, Franck Williams est victime d’un accident dans le Var, près du Castellet et devient tétraplégique. Sa vie bascule mais sa passion reste bien présente, et son équipe est couronnée cette année-là. Alain Prost qui a quitté Renault pour McLaren, remporte le titre pilote face aux Williams de Piquet et Mansell. Mais 1987 signe la fin d’une ère avec la fin du partenariat avec Honda et le départ du champion cette année, Nelson Piquet. L'équipe remporte malgré tout un nouveau titre constructeur, portant son total à 4 en près de 10 ans.

1989 : début de la collaboration avec Renault

Après une année 1988 de transition durant laquelle l’écurie ne remporte aucune victoire et termine 7e du championnat constructeur, Williams s’associe avec le motoriste français Renault en 1989. Pendant 1 ans, les équipes de Bernard Dudot on longuement travaillé sur un tout nouveau V10.

La nouvelle écurie Williams-Renault entame sa relation par deux victoires à Montréal et Adélaïde grâce à Thierry Boutsen. L’année se solde par une 3e place au championnat pilote pour Riccardo Patrese et une 2e place pour l’écurie Williams au championnat constructeurs, derrière Mclaren-Honda. Une entrée en matière plus que prometteuse pour le couple franco-anglais.

Pourtant, 1990 est une année difficile pour l’écurie. 4e du championnat et seulement deux petites victoires, à Imola et à Budapest. C'est alors qu'un jeune ingénieur du nom d'Adrian Newey, spécialiste de l'aérodynamisme, rejoint l'équipe en milieu d'année. La saison 90 est foutue, mais il commence à travailler sur la voiture de l'année suivante.

En 1991, l'équipe Williams-Renault rate le titre de peu grâce à un Nigel Mansell au sommet de sa forme qui est revenu chez Williams.

En réalité, le début d'année est difficile. La voiture se montre peu fiable principalement à cause de sa transmission semi-automatique. Les abandons s’enchaînent pour les deux pilotes (au total 6 abandons en 4 courses). McLaren-Honda, et son pilote vedette Senna en profitent. Mais dès la mi-saison, les choses changent. Après une première victoire au Mexique pour Patrese, Mansell enchaîne avec 3 victoires consécutives. Au final, l'équipe remporte 7 victoires sur 16 possibles, 6 pôles positions et 8 meilleurs tours en course.

Les années de gloire de l’écurie Williams-Renault

1992 - 1993: Williams-Renault écrase tout sur son passage avec Prost et Mansell

15 pôles positions, 10 victoires et un doublé championnat pilotes-constructeurs, c’est le résumé de l’année 1992 de l’écurie Williams-Renault qui dispose de la meilleure voiture du plateau et de loin. La Williams-Renault FW14B survole la saison ne laissant que des miettes aux concurrents. Mansell atomise son coéquipier avec 9 victoires et 14 pôles et remporte aisément le titre pilote.

Malgré sa saison incroyable, l'anglais quitte l'équipe et la F1. En cause, des rapports de plus en plus tendus entre le champion et Frank Williams, qui rêve de faire venir dans son équipe Alain Prost. Franck Williams ne propose qu'un contrat de faire valoir à Mansell qui décide dès lors de claquer la porte.

Ainsi, en 1993, le triple champion du monde de F1 français rejoint l'équipe. A ses côtés, un autre britannique, débutant quant à lui, Damon Hill prend la place de Mansell. Il s'agit du pilote d'essai de l'équipe depuis 1991, qui connaît bien la voiture pour avoir réalisé de nombreux essais sur la suspension hydraulique, l'une des forces de la Williams. Totalement inconnu du grand public (au contraire de son père Graham, double champion du monde de F1 en 1962 et 1968), cet ancien pilote de moto déjà âgé de 32 ans, a pu réaliser quelques rares courses en 1992, pendant lesquelles il a réussi l'exploit de qualifier sa pitoyable Brabham - Judd, chose que SA devancière Giovanna Amati, dernière femme à avoir été engagée en F1, n'avait pas réussi. Suffisant pour lui donner la chance de piloter la monoplace dont tout le monde rêve alors.

Alain Prost se montre d'emblée performant. Au volant de la meilleure voiture et propulsé par le meilleur moteur, le "professeur" espère bien accrocher un 4ème titre. La nouvelle FW15C est imbattable en qualification, avec 15 pôles au total dont 13 pour Alain Prost, et 2 pour son nouveau coéquipier. Mais en course, la McLaren-Honda reste une féroce candidate à la victoire. Pour le professeur, la concurrence vient également de son coéquipier. Si son manque d'expérience lui fait faire des erreurs, sa vitesse est indéniable. Jusqu'à la 10ème épreuve, Prost domine malgré tout la saison avec 7 victoires.

De son côté, Damon Hill termine quatre fois second et signe également une 3ème place. Après un excellent début de saison qui lui donne une confortable avance, Prost marque le pas à partir du Grand Prix de Hongrie, dans le dernier tiers de la saison. Damon Hill quant à lui monte en puissance dès la mi-saison. Au Grand Prix de France, l'équipe signe le doublé, Prost devançant Damon Hill (qui avait obtenu sa première pôle) à la faveur d'un arrêt au stand mieux maîtrisé pour le français. 15 jours plus tard, en Grande Bretagne, dans son jardin anglais, alors qu'il était en tête depuis 41 tours, la casse de son moteur Renault le contraint à abandonner. En Allemagne, il mène 41 des 45 tours et doit laisser la victoire la faute à une pénalité qui lui est infligée après avoir coupé une chicane pour éviter une voiture en déperdition.

La malchance le quitte enfin en Hongrie où il remporte sa première victoire. Une performance qu'il réitère lors des deux courses suivantes, en Belgique et en Italie où il profite de l'abandon de Prost, deux épreuves particulièrement adaptées au moteur Renault, il est vrai. Au passage, il s'agit de la 50ème victoire d'un moteur Renault en F1. Finalement, l'équipe remporte de nouveau le titre constructeur et Prost son dernier titre pilote. Quant à Damon Hill, il termine troisième du championnat juste derrière Ayrton Senna.

Bien qu'ayant le titre en poche, Alain Prost décide de raccrocher son casque. Une nouvelle fois, le champion du monde en titre quitte l'équipe de Franck Williams et Patrick Head. Qu'importe, Williams a déjà fait signer un triple champion du monde en la personne d'Ayrton Senna.

1994, du rêve au cauchemar avec la mort d'Ayrton Senna

De la triste mort de Roland Ratzenberger et d'Ayrton Senna à Imola, aux affaires de tricheries de Benetton, en passant par les déclarations de mauvaise augure -surtout dans ces circonstances- de Schumacher, sans oublier l'accident qui aurait pu être fatal à Karl Wendlinger qui restera pendant 19 jours dans le coma après son accident à Monaco, cette saison sera la plus sombre des années 90.

L'affiche était pourtant belle, mais elle ne durera malheureusement pas. Après avoir été champion avec Mansell en 1992, puis avec Prost en 1993, Williams-Renault rêve de faire triompher Senna au volant de l'une de ses voitures.

Avec une monoplace deux fois championne du monde entre ses mains ainsi que celles de son jeune coéquipier Damon Hill reconduit dans ses fonctions après une excellente moisson en 1993, la messe paraissait dite. Avant même le début de la saison, la presse s’enflammait déjà : "Malgré la nouvelle réglementation qui nivelle les technologies, on ne voit pas comment on pourrait empêcher Williams-Renault de dominer". (Le Provençal).

La destinée en décidera autrement...

Ainsi, à l'orée de la saison 1994, la dernière née de Williams, la FW 15D, reste encore un joyau à polir. Dévoilée très tard, la nouvelle venue n'est d'emblée pas aussi performante que prévu, ni même fiable.

L'équipe commence la saison avec une voiture imprévisible comme l'avoue Damon Hill, "Soit elle tient, soit elle décroche d'un coup, on ne peut pas la contrôler en glissade. C'est comme si on marche sur une corde suspendue..." admet-il au sujet de sa monoplace.

En prime, la Williams-Renault et son « gros moteur V10 » est peu à l’aise sur les circuits lents, au contraire de sa principale rivale, la Benetton motorisée par un moteur Ford V8 plus souple. A l’inverse, sur les circuits rapides, la Williams est censée reprendre la main -grâce à son moteur Renault V10 plus puissant- tout en surveillant Ferrari et son gros V12, puissant certes, mais peu fiable.

Senna, malgré ses pôles-positions, a le plus grand mal à la dompter et abandonne lors des deux premières courses. Damon Hill obtient la seconde place lors de la manche d'ouverture mais doit abandonner suite à un problème de transmission à l'épreuve suivante.

Après le drame d'Imola, Damon Hill devient le pilote n°1 afin de lutter face à la montée en puissance de Benetton-Ford et de son pilote, un certain Michael Schumacher qui entame sa 4ème saison.

Alors que l'équipe Williams-Renault tente de reprendre le dessus, Damon Hill, qui jusque là n'a pas pu réitérer les performances de l'année passée, remporte le Grand Prix d'Espagne, seulement deux courses après Imola. Une véritable bouffée d’oxygène pour une équipe plongée en plein désarroi.

Pour le seconder, l'équipe fait appel à son pilote d'essai David Coulthard sur quelques courses, tandis que Nigel Mansell revient pour le Grand Prix de France mi-juillet ainsi que les 3 dernières courses de l'année. Jeté comme un malpropre en 92, l'anglais prend sa revanche (et un gros chèque) en devenant le messie d'une équipe meurtrie.

Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le champion 1992 ne fait pas dans la dentelle, puisqu'il prend la pôle position, juste devant Damon Hill dès son retour en France après un an et demi d'inactivité. La Williams commence enfin à se montrer performante (mais pas pour autant très fiable, en témoigne l'abandon de Mansell en France suite à la casse de sa boite de vitesse), pourtant, il faudra attendre la course suivante en Grande Bretagne pour voir la Williams Renault s'imposer de nouveau grâce à Damon Hill.

Malgré un retard de 37 points au championnat pour Damon Hill, à une époque où la victoire rapporte 10 points, la seconde partie du championnat s’annonce donc meilleure sur le plan de la performance, mais difficile sur le plan comptable.

Elle sera malgré tout facilitée par des bourdes monumentales des leaders du championnat, Schumacher et son écurie Benetton-Ford. Ainsi, à Silverstone, après avoir conquis la pôle, Hill remporte la course à domicile tandis que Schumacher ignore un drapeau noir et se retrouve disqualifié puis suspendu deux courses qui seront remportées par Damon Hill.

Avant cela, Hill remporte la victoire en Belgique, tandis que Schumacher est disqualifié pour cause de voiture non conforme. L'anglais signe la 2nde place au Grand Prix d'Europe, et obtient une victoire magistrale au Japon, sous une pluie battante.

Avant la dernière manche de la saison en Australie, l'anglais arrive avec seulement 1 point de retard sur Schumacher. Tout commence bien pour Williams avec une nouvelle pôle pour Mansell qui a été rappelé une dernière fois, devant Schumacher et Hill. Les deux protagonistes au titre prennent cependant la tête dès le départ, la Benetton devant la Williams. Hill reste collé à Schumacher et se montre de plus en plus menaçant, poussant le pilote allemand à la faute au 35ème tour. Schumacher sort trop large au 36ème tour, heurte un muret, avant de se rabattre violemment sur Damon Hill qui en profitait pour lui faire l'intérieur. Les deux voitures abandonnent. Pour Hill, son rêve de titre dès sa seconde année s'envole sur cette manœuvre qui fera longtemps parler.

Mais pour Williams, l'important est le titre constructeur, qui se joue à quelques points près. Grâce à la victoire de Mansell, la dernière de sa carrière en F1, Williams-Renault s'assure un nouveau titre constructeur avec 15 points d'avance sur Benetton.

1995, une année sans pour Williams, Renault l'emporte avec Benetton et Schumacher

Pour 1995, l'équipe tarde à confirmer ses pilotes. Hill qui a fait taire ceux qui pensaient qu'il ne pourrait pas prendre la place laissée vacante par Senna est confirmé. En revanche, pour son coéquipier, le doute plane. Finalement, David Coulthard est confirmé au détriment de Mansell.

Mais en face, la concurrence s'est renforcée. Renault qui jusque là motorisait également l'équipe française Ligier a décidé de fournir ses moteurs à Benetton et Williams. Renault va ainsi motoriser les deux meilleures équipes du plateau en 1994, et confirmer sa suprématie.

Pour Williams, tout avait bien commencé, avec une voiture largement dominatrice à la première épreuve au Brésil, Hill réalisant la pôle, reléguant Schumacher à plus de 3 dixièmes. Mais en course, un problème de transmission, alors qu'il était en tête avec une courte avance provoque son abandon. Schumacher et Benetton en profitent.

Lors des deux épreuves suivantes, en Argentine et Imola, Williams-Renault et Damon Hill font le plein, avec deux belles victoires permettant à l'équipe et à l'anglais de se positionner en tête du classement. Mais la suite de la saison sera surtout composée de déceptions. Car malgré de nombreuses pôles positions (7 pour Damon Hill, 5 pour David Coulthard), la fiabilité (panne hydraulique au Canada, boite de vitesse en Espagne) mais surtout, les stratégies en course vont ruiner la saison. En témoigne le choix de faire 2 arrêts à Monaco alors que Williams partait en tête, sur un circuit où dépasser est impossible, et où un arrêt au stand prend un temps interminable.

A mi-saison, la tension est grande entre les deux équipes Renault. Les joutes verbales entre Schumacher et Hill qui avaient commencé en 1994 reprennent de plus bel. Ainsi lors de la conférence de presse au Grand Prix d'Angleterre, Damon Hill répond que « Schumacher n'est qu'un clone, formaté par ses sponsors »   à son rival qui l'avait traité de « perdant » et qu'il « aurait été plus inquiet cette saison si Alesi, Frentzen ou Hakkinen pilotait la Williams-Renault ». Tout cela reste de la simple intimidation et fait partie d'un folklore que Schumacher et son manager Briatore aiment entretenir.

Seulement, dans le même temps, l'avenir du britannique chez Williams paraît menacé, alors que depuis le début de saison l'équipe ne peut pas vraiment lui reprocher grand chose. L'inverse s'avère bien moins vrai. L'épreuve anglaise se joue donc sous pression. Et cette pression se ressent sur la piste puisque cette course marquera une vraie lutte entre les deux équipes Renault, Williams d’un côté, Benetton de l’autre.

Malgré sa pôle position, et sa domination en tête, Damon Hill se retrouve derrière Schumacher après la salve des arrêts aux stands. Au quarante-sixième tour, Hill alors plus rapide, tente une première manœuvre de dépassement qui échoue, puis une seconde attaque à l'intérieur du virage Priory. Schumacher se rabat, les deux monoplaces entrent en collision et abandonnent, laissant la place à leurs coéquipiers respectifs. Un temps en tête, Coulthard sera pénalisé pour vitesse excessive dans les stands, laissant la seconde Benetton-Renault de Herbert remporter sa première victoire.

La responsabilité de cet accrochage sera souvent jugée par beaucoup d'observateurs, au détriment de l'anglais. Pourtant, la direction de course partagera les torts entre le pilote Williams et celui de la Benetton. Mais Franck Williams lui-même déjugera son pilote. Une bonne ambiance qui saura mettre à coup sûr le pilote en confiance avant d’arriver dans le fief de Schumacher en Allemagne…

A l’inverse, pour Renault tout roule. Dès la mi-saison, le motoriste français est assuré de remporter une fois de plus les deux titres, celui des constructeurs, et celui des pilotes. Reste à savoir qui. Pourtant, la messe sera assez vite dite puisque le reste de la saison tourne à l’avantage de Benetton, notamment en Allemagne (sortie de piste de Damon Hill dont on apprendra en fin de saison qu'il s'agit d'un bris de suspension).

Fortement critiqué en interne, Hill finit par clairement marquer le pas après sa victoire et son week end parfait en Hongrie. Finies les pôles pour l'Anglais (Coulthard s'en chargera) tandis que Schumacher et Benetton enchaînent les victoires. Williams remporte malgré tout deux autres victoires (Coulthard au Portugal, et Hill en Australie).

Le reste, à l'exception d'une course (Canada) remportée par Jean Alesi, est à mettre à l'actif de Benetton-Renault (dont 8 pour Schumacher). Renault remporte ainsi 15 des 16 épreuves de la saison. Benetton et Schumacher, bien supérieurs, remportent un titre mérité.

Chez Williams en revanche, beaucoup de doutes planent, surtout sur les pilotes, principalement Damon Hill, souvent remis en question au cours de la saison. Il est toujours plus facile de critiquer les pilotes que de voir ses propres défauts. Selon Franck Williams, c'est sa voiture qui fait gagner les pilotes, et non l'inverse, expliquant probablement les départs de Mansell et Prost. En revanche, la défaite est souvent à mettre à l'actif du pilote.

1996, 1997, Williams-Renault obtient ses deux derniers titres en Formule 1

Damon Hill est malgré tout conservé, probablement faute d'avoir pu appeler, pour Williams, l'Allemand Frentzen pour le remplacer. Mais à ses côtés, David Coulthard qui est loin d'avoir démérité avec 5 pôles et 1 victoire pour sa première saison, cède sa place. Jacques Villeneuve, vainqueur des 500 miles d’Indianapolis et champion du monde CART en 1995 débarque en Formule 1 chez Williams.


Malgré qu'ils soient concurrents, l'ambiance entre les deux pilotes reste saine chez Williams

Pour Williams, 1996 sera la meilleure saison (après 1992) avec deux pilotes au top de leur forme. Damon Hill (8 victoires, 9 pôles) remporte le titre suprême (dont 3 victoires lors des 3 premières courses), tandis que son jeune coéquipier lui disputera le titre jusqu'au bout (4 victoires, 3 pôles). Williams-Renault est de nouveau champion du monde en ayant survolé la saison grâce à une FW18 sans réelle concurrence.

L'année suivante, comme avec tous les autres précédents champions du monde avec Williams (Mansell, Prost), Hill est remercié. En réalité, cette annonce est faite avant même la fin de la saison 1996 ce qui n'est certainement pas la meilleure façon de mettre en confiance son pilote dans sa lutte pour le titre. Cette fois, c'est officiel, l'anglais sera remplacé par Frentzen en qui Franck Williams voit un futur grand champion du monde. Le futur lui donnera pourtant tort.

L'année 1997 sera marquée par la lutte entre Schumacher passé chez Ferrari l'année précédente, et la Williams de Villeneuve. Cette année encore, Benetton-Renault marquera le pas et n'obtiendra que quelques places d'honneurs malgré une victoire en Allemagne.

Le début de saison est plutôt à l'avantage de Williams, avec 6 pôles consécutives dont 5 pour Villeneuve, et 1 pour Frentzen. Comme à l'ordinaire, Williams est très bon en qualifications, moins en course. Villeneuve remporte tout de même la seconde et troisième manche, au Brésil et en Argentine, tandis que Frentzen remporte le Grand-Prix de Saint-Marin, quatrième manche du calendrier. La suite de la saison sera une lutte entre Villeneuve et Schumacher, le premier remportant le Grand-Prix d'Espagne, de Grande Bretagne, et d'Autriche.

Villeneuve remporte également le grand prix de Hongrie, bénéficiant d'une défaillance mécanique de Damon Hill qui n'avait guère brillé jusque là, auteur d'un incroyable 3ème temps, au volant de sa très modeste Arrows Yamaha, une voiture qui luttait pour ne pas se qualifier sur la dernière ligne en début de saison. Après avoir mené toute la course, sa boîte de vitesse reste bloquée à 2 tours du drapeau à damier. La très modeste Arrows perd rapidement toute l'avance acquise, laissant Villeneuve lui prendre la victoire dans le dernier tour. Une victoire certes chanceuse, mais indispensable dans le cadre de la lutte pour le titre.

Le canadien remporte la victoire en Autriche et au Luxembourg tandis que Schumacher gagne au Japon. Comme en 1994, le titre se joue lors de la dernière manche, avec un seul point séparant les deux protagonistes, à l'avantage du pilote Ferrari. Et comme en 1994 contre Damon Hill, le même scénario, mais avec un final inversé se produit.

Après une nouvelle pôle position, Villeneuve rate son départ, laissant Schumacher partir devant. Après la seconde salve d'arrêts aux stands, Villeneuve alors à moins d'une seconde de Schumacher lance une attaque au 48ème tour, au bout de la ligne droite. Pour éviter le passage de la Williams qui a déjà deux roues devant lui, l'allemand se rabat violemment sur cette dernière, heurtant son ponton et provoquant l'abandon de la Ferrari. La Williams par contre tient le choc. En tête, Villeneuve baisse de rythme, et ouvre la porte en fin de course laissant passer Häkkinen (champion les deux années suivantes) et Coulthard pour terminer troisième et devenir ainsi champion.

Suite à sa manœuvre, Schumacher sera exclu du classement pour « conduite dangereuse » tout en conservant ses points et ses victoires. Une réprimande pour la forme.

Avec 9 victoires sur 17 courses (7 pour Villeneuve, 1 pour Berger et 1 pour Frentzen), ainsi que 13 pôles positions (10 pour Villeneuve, 1 pour Frentzen, 1 pour Berger, et 1 pour Alesi), Renault aura de nouveau montré sa suprématie, et remporté les deux titres mis en jeu.

Grâce à son nouveau titre de champion du monde des constructeurs, le 9e, Williams devient alors, à cette époque, l’écurie la plus titrée de Formule 1.

Après le départ de Renault Sport, Williams retombe petit à petit dans l'oubli dans les années 2000

Après le départ de Renault à la fin de la saison 1997, Williams entre dans une période de transition, avec un moteur Mecachrome (ex Renault), l'un des partenaires de Renault en F1. Williams perd l'apport de Renault et son ingénieur vedette Adrian Newey, qui part chez McLaren, avec le succès que l'on connaît. Les saisons 98 et 99 sont bien fades. La FW20 et la version suivante sont clairement ratées, et le moteur manque de puissance. Résultat, l'équipe ne signe aucune victoire malgré quelques rares podiums. Ce ne sera pas mieux pour les autres équipes motorisées par l'ancien bloc Renault, à savoir Benetton, BAR et Arrows.

En 2000, l’écurie s’associe avec le prestigieux constructeur BMW. Toujours dans les premiers rôles, avec de belles victoires (notamment grâce au flamboyant Pablo Montoya), l’écurie entame tout de même un déclin progressif suite au départ de BMW qui décide de s'engager avec Sauber en 2006.

Enchaînant les partenaires moteurs à partir de là (Renault, Toyota, Cosworth), Williams traverse une période de creux avec une seule petite victoire par Pastor Maldonado en 2012. En manque d'argent, Williams accepte d'engager des pilotes plus pour le soutien de leurs sponsors (Maldonado, Latifi, Stroll, Sirotkin) que pour leur talent ou des pilotes de second rang. Fini les Senna, Prost, Hill, Villeneuve. Pour autant d'autres jeunes pilotes vont se révéler pendant les années 2000 (Button, qui deviendra pilote pour Renault lors de son retour en 2001 et 2002, Rosberg, Russell, Bottas,...)

2014 est un tournant pour le monde de la F1 et l’écurie Williams avec l’ère du moteur V6 hybride. Franck Williams, alors âgé de 72 ans, cède les rênes à sa fille Claire Williams et à son actionnaire Toto Wolff, actuellement à la tête de l’écurie Mercedes. Le début de cette ère est prometteur, avec plusieurs podiums décrochés par Valtteri Bottas et Felipe Massa, mais l’équipe s’écroule au fur et à mesure jusqu’à se retrouver en fond de grille en 2018.

L’année dernière, alors en grande difficulté financière et en piste, Claire Williams revend l’écurie à un fonds d’investissement. C’est la fin de la présence de la famille Williams en F1, la fin d’une histoire, accentuée par le décès de Sir Frank Williams le mois dernier. Le paddock de la F1 n'a pas manqué de lui rendre hommage, comme Max Verstappen, champion du Monde 2021, a notamment pu le faire. 2022 sera l'année d'une nouvelle ère pour la F1 avec une toute nouvelle voiture et une nouvelle réglementation qui pourrait permettre à Williams de remonter dans la hiérarchie. Alpine qui aimerait bien motoriser une seconde équipe dans les années à venir verrait d'un bon oeil un rapprochement avec Williams. Ce serait alors le retour de Renault, via Alpine chez Williams.

Le retour de Renault en F1

Dès 2000, Renault annonce le rachat de l'équipe Benetton avec comme objectif de revenir en Formule 1 comme constructeur et motoriste. L'équipe obtient sa première victoire dès 2003, récidive en 2004 à Monaco avec Jarno Trulli, avant d'accrocher les deux titres (constructeur et pilote) et 2005 et 2006.

De la Formule 1 aux voitures de séries: une Clio Williams en 1993 pour célébrer les deux titres

Pour célébrer ses deux titres de champion du monde, Renault commercialise en 1993 la Clio Williams. Cette redoutable sportive dérivée de la sage citadine à succès du constructeur est motorisée par un bloc (que l'on retrouvera egalement sur le Spider de 1996) de 150 ch. (régime maxi de 6 500 tr/min) couplé à une boite manuelle à 5 rapports. Facilement identifiable avec sa couleur bleue et ses jantes alliage couleur or, la Clio Williams dont la côte ne fait que grimper, va rapidement devenir un modèle mythique pour les amateurs de voitures sportives et les passionnés d'automobile. La Clio Williams fera également l'objet d'une homologation en rallye.

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