Filante Record (2025)
Cette Renault Filante Record est clairement Inspirée de plusieurs modèles passés, et notamment (et surtout) de la splendide et impressionnante 40CV de 1925 qui avait établi de nombreux records de vitesse, ainsi que de l’Étoile Filante de 1956 qui avait établi un record de vitesse sur le lac salé de Bonneville aux États-Unis le 5 septembre grâce à un réacteur d’avion.
On reconnait ainsi parfaitement la ligne inimitable de la 40CV avec son gigantesque capot qui abritait par le passé son moteur de 6 cylindres en ligne ainsi que sa calandre pointue caractéristique des Renault d’alors.
Cette Filante Record s’inspire également une fois de plus par l’aviation par ses lignes, le traitement de la bulle du poste de pilotage, ou même la présence de vis apparentes sur la carrosserie, comme ce qui se pratique en aéronautique, mais que l’on ne voit jamais dans l’automobile qui préfère masquer les éléments d’assemblage.
Un concept à l’aérodynamisme optimisé
Avec sa longueur de 5,12 mètres, ses 1,19 mètre de haut et un poids de seulement 1 000 kg, cette Filante Record est bien plus qu’un concept-car. Elle est en effet, aussi et surtout, un véhicule laboratoire.
Les ingénieurs de Renault se sont ainsi attelés à optimiser la ligne pour lui offrir le meilleur Cx possible (coefficient de pénétration dans l’air). Chaque détail, chaque élément, a ainsi certes un but stylistique, mais derrière lui se cache aussi un objectif clair : gagner du poids et améliorer l’aérodynamisme.
Renault s’est ainsi consacré à optimiser les flux d’air, ce qui explique sa taille de guêpe avec 1,71 mètre de large. C’est la raison pour laquelle, les roues sont équipées d’un carénage pour limiter les perturbations aérodynamiques, comme l’Étoile Filante en son temps.
Étudiée jusqu’à présent grâce à des simulations numériques (CFD), le concept passera au printemps 2025 par des essais en soufflerie, comme ce qui se fait en Formule 1, avec pour objectif que les résultats numériques collent aux résultats physiques.
Un pack de batteries issu du Scénic E-Tech
Équipée de la batterie du Scénic E-Tech de 87 kWh en mode “Cell to Pack” c'est-à-dire avec des cellules directement intégrées dans le pack de batterie sans passer par des modules, ce qui permet de gagner du poids et de réduire l’encombrement.
Le pack de batterie pèse ainsi tout de même 600 kg sur un total de 1 000 kg, soit 60% du total.
Des commandes électriques pour réduire le poids
Dans sa chasse au poids, Renault a supprimé toutes les commandes mécaniques par des commandes électroniques, chose impossible à reproduire en série pour le moment, pour des raisons de normes.
La direction ne dispose plus d’une colonne de direction comme nous la connaissons tous, mais d’une commande électronique nommée “ steer by wire” qui vient commander des moteurs situés sur la crémaillère de direction. Outre le poids, cela présente aussi l’avantage que lorsque le pilote tourne le volant, le calculateur va venir aussi influer sur les freins, les suspensions et le moteur afin d’offrir une meilleure réaction du véhicule.
Cette solution technique permet de se libérer de contraintes. Les designers peuvent ainsi placer le volant où ils veulent et gagnent en liberté dans l’architecture de la voiture, puisqu’ils ne sont plus contraints par la colonne de direction qui doit venir se raccorder à la crémaillère.
La même chose a été appliquée pour les freins qui adoptent donc la technologie “brake by wire”. Sur le concept Filante Record, Renault a ainsi supprimé la classique pédale de frein par une commande électronique.
Cette chasse au moindre gramme superflu s’est poursuivi dans le choix des matériaux : Renault a notamment fait appel à du carbone et à des alliages d’aluminium ou d’acier ainsi que de l’impression 3D pour certaines pièces, utilisant la technologie “scalmalloy” un alliage d’aluminium très résistant.
À l’intérieur, un cockpit d’avion épuré
En admirant l’habitacle du concept, on reconnait les influences de l’aviation, même si cette influence est contradictoire puisqu’elle est voulue minimaliste et épurée contrairement à l’aviation. Pour réduire le poids, le siège est en réalité une simple toile tendue dont le maintien de son occupant est assuré par de fines lames de carbone.
Le volant est plus proche d’un manche d’avion (inversé) que d’un volant de voiture. On pourrait aussi dire qu’il se rapproche d’un guidon de moto puisque de part et d’autre, on retrouve la commande de l’accélérateur, et de l’autre, la commande de freinage.
Il est par ailleurs solidaire du cockpit et se lève en même temps que la bulle de protection afin de faciliter l’installation de son pilote. Face à ce dernier, un écran enroulé autour d’un cylindre affiche les données du véhicule, comme la vitesse, l’autonomie et diverses informations.
Ce concept sera exposé au Salon Rétromobile à Paris du 5 au 9 février, puis au cours du premier semestre, ira à l’assaut de records d’autonomie.