Projet DFB, une Mégane SUV sportive (2013)
C'est ainsi que naquit le projet DFB, un modèle crossover compact et sportif, mi-SUV - mi-break à trois portes de 4,25 m de long.
Tenu secret jusqu’à présent, mais révélé par Losange Magazine, le projet DFB a de quoi étonner de nos jours, mais si l’on se replonge à l’époque, il n’est en rien étonnant.
Renault a d'ailleurs déjà tenté ce type de modèle dans les années 2000 en proposant un monospace avec trois portes, l’Avantime. Malgré sa très courte carrière, l’idée d’un véhicule trois portes sur un modèle de type monospace, break ou SUV continu d’avoir les faveurs des constructeurs alors que les véhicules trois portes purs disparaissent petit à petit sur l’autel de l’uniformisation et de la réduction des coûts.
Certains vont quand même s’y risquer, comme notamment Land Rover avec son Evoque Coupe, ou encore dans une moindre mesure, le groupe BMW avec la Mini Paceman. Sans grosse surprise, tous ceux qui vont s’y risquer, vont s’y casser les dents.
Un Espace raccourci avec seulement trois portes
C’est ainsi qu’en 2013, ce projet d’une voiture sportive est étudié. Basée sur la plate-forme raccourcie de l’Espace, elle ne mesure que 4,25 mètres, ce qui la place au niveau d’un Captur. Étudiée comme un véhicule trois portes, l’option d’une silhouette cinq portes n’est cependant pas totalement écartée au début du projet. Malgré tout, le design de la future Mégane 4 étant alors figé, et celle-ci étant une 5 portes, comme tout le reste de la gamme, cette idée sera vite abandonnée.
© Renault Design
« Au final, il s’agissait d’un coupé crossover trois portes. Mais un coupé trois portes était devenu controversé en Europe et une voiture trois portes réduisait le potentiel de vente”. Laurens van den Acker, directeur du design chez Renault
Prévu pour 2018, pour venir compléter la gamme de la Mégane, le projet a finalement été avorté avant de construire les premiers prototypes roulants.
“On a considéré que c’était très tard pour qu’il soit rentable [...]. Le design était apprécié, mais en tant que coupé crossover, il était en avance sur son temps”. Laurens van den Acker, directeur du design chez Renault
C’est probablement ce qui explique que ce projet n’ira pas à son terme et à en croire le succès très relatif des concurrents cités précédemment, c’était certainement la bonne décision.
Un design très avancé
Bien qu’aucun prototype roulant n’ait été réalisé, les maquettes étaient en revanche très avancées. On peut remarquer un réel aperçu des futures Renault d’alors. Malgré un âge avancé de presque 12 ans, la face avant semble étonnamment actuelle puisqu’elle reste proche des productions qui arriveront ensuite comme la Mégane IV (2016), la Talisman (2015) ou encore l’Espace V (2015) et le Kadjar (2015). Tout est déjà là (et même plus). Seule la signature lumineuse en forme de C n’est pas encore présente.
© Renault Design
L’arrière est en revanche plus inédit. Outre la forme de la descente de toit qui est spécifique à ce type de modèle tout comme la troisième vitre latérale qui va venir augmenter luminosité à l'instar du toit vitré, la maquette laisse entrevoir d’inédits feux avec un dessin intérieur en forme de losanges.
La forme de ces feux rappelle l'Audi A1 - © Renault Design
L’idée d’une ligne (pas encore lumineuse) de feux rejoignant le losange sur la malle arrière est en revanche déjà là.
Le projet DFB n'ira au final pas à son terme. Une situation normale chez tous les constructeurs : " Il faut savoir que pour chaque voiture qui roule, trois à quatre modèles sont rejetés" indique Laurens van den Acker.