Un moteur électrique de 275 ch. pour les futures Alpine et Renault
En quelques jours, Renault a fait des annonces importantes. Elles ont commencé mardi par la présentation du petit SUV Kardian, suivie du nouveau show-car Niagara Concept, un gros pick-up qui préfigure les futures modèles mondiaux de la marque.
L’annonce initiale avait été effectuée le 10 février 2022, mais Renault a tenu a la confirmer. En partenariat avec l’équipementier français Valeo, Renault travaille d’arrache pied pour mettre au point une nouvelle génération de moteur électrique, avec comme ambition de se passer totalement de terres rares, ainsi que de se montrer plus compact et plus efficient à l’usage. Un projet très important qui va encore durer au moins 4 ans.
Un moteur qui passe au 800V et qui développera jusqu’à 275 ch.
Si les blocs électriques chez Renault fonctionnent actuellement en 400V comme par exemple le moteur de la Zoé, de la Twingo électrique ou encore celui de la Mégane 5 E-TECH, ce futur moteur doublera ce voltage à l’instar de ce qui se pratique chez certains constructeurs premium comme Porsche ou Audi et même généralistes comme Hyundai. En doublant la tension, Renault optimise les pertes, améliorant ainsi le rendement, et optimisant la vitesse de recharge de la batterie. C’est le même principe que les lignes hautes tensions: plus le voltage est élevé, moins les pertes sont importantes.
Baptisé E7A, ce moteur sera surtout destiné aux modèles sportifs puisqu’il développera jusqu’à 200 kW soit 270/275 ch. Mais uniformisation et rationalisation des coûts obligent, grâce à un encombrement réduit, il pourra aussi venir se loger sous des capots où l’espace est plus limité, et notamment sur les segment C et D, donc de la future Mégane, du Scénic et des véhicules au dessus en termes de segment. Dans ce cas, Renault proposera probablement plusieurs versions, avec des puissances inférieures mais reprenant la même technologie.
Chez Alpine il prendra assurément place sous le capot des modèles à venir comme la future A110 (dont les prix du modèle actuel ont encore augmentés), A310 ainsi que la gamme de SUV sportifs. En revanche, pour ce qui est de la future A290, la version sportive de la future R5 de Renault, la citadine reprendra le bloc de 220 ch. (en 400V) de l’actuelle Megane E-TECH.
Une production en série à partir de fin 2027
Si jusqu’alors Renault produisait tous les éléments de ses moteurs, comme le 6A qui propulse la Mégane électrique ou encore celui de la Zoé, désormais, Renault laissera à l’équipementier français Valeo le soin de produire le stator, cette partie statique qui, avec le rotor bobiné qui lui tourne, produit le champ magnétique.
En éliminant l’utilisation de terres rares (qui ne sont en réalité pas rares, mais difficiles et coûteuses à extraire) et d’aimants, Renault évite l’écueil des problèmes écologiques liés aux voitures électriques mais aussi de la dépendance envers certains pays. En revanche, pour le moment, du côté des batteries, difficile de se passer de ces éléments coûteux même si les accords signés avec la startup Verkor notamment ont pour objectif d’arriver à des batteries moins coûteuses et utilisant moins de terres rares.
Renault en dira peut être plus lors de la prochaine journée destinée aux investisseurs d'Ampère, la nouvelle filiale dédiée aux voitures électriques de la marque au losange.