Verkor, dont Renault est actionnaire à 20% lève 2 milliards d'euros
Dans l’univers de la voiture électrique, de nombreux acteurs pointent le bout de leur nez comme Whylot pour la production de moteurs électriques de nouvelle génération dont nous parlions il y a quelque temps, et avec eux, les fameuses gigafactory pour la production de batteries. Et à ce titre, une région remporte la palme, le Nord-Pas-de-Calais, ou Hauts de France comme on doit désormais l’appeler. Une véritable Silicon Valley de la batterie.
La région va ainsi accueillir l’usine géante de AAC (Automotive Cells Company) coentreprise créée par Stellantis, Total Energies, et Daimler, celle du duo Renault et Envision prévue pour l’année prochaine, le taïwanais ProLogium qui a obtenu une subvention de 1,5 milliard d'euros, ainsi que celle de Verkor, autre partenaire du constructeur français (et donc d'Ampère) qui va donc construire son usine à Dunkerque. Un autre acteur, belge cette fois, Solvay prévoit également d’implanter une usine de batterie en France mais… dans le Jura.
Un module de batterie Verkor de 7,7 kWh en 29.2V qui pèse 32,3 kg
Verkor, start-up française soutenue par le gouvernement
Fondée en 2020, la startup grenobloise Verkor a rapidement fait parler d’elle puisque dès juin 2021, Renault annonçait vouloir signer un protocole d’accord pour une prise de participation de plus de 20% avec comme objectif de développer une nouvelle batterie haute performance pour les véhicules du segment C et supérieurs de la gamme Renault ainsi que pour les futures Alpine. Si la future A290 actuellement en plein tests n’aura pas recours à une batterie Verkor, en revanche, les modèles des segment supérieurs devraient bien faire appel à la technologie de la start-up française.
Une levée de fonds de 2 milliards d’euros pour Verkor
Annoncée ce matin, Verkor a ainsi levé au moins 850 millions d’euros. Cette levée de fond s’accompagne d’un prêt de 600 millions d’euros obtenu auprès de la banque de France ainsi que de subventions obtenues auprès de l’État à hauteur de 659 millions d’euros. Une somme qui doit cependant encore être validée par la commission européenne.
Un total de plus de 2 milliards d’euros pour une entreprise qui n’a que 3 années au compteur, des chiffres qui ont de quoi donner le tournis.
Grâce à la somme obtenue, la construction de l’usine devrait débuter cet automne, les différentes autorisations ayant été obtenues depuis juin dernier. Initialement, l’usine devait produire une capacité de 20 Gwh, dont 10 réservés à Renault comme l’avait annoncé le constructeur français lors des Renault Ways en 2021. Finalement, les derniers chiffres font mention de 16 GWh de production dont 12 réservés pour Renault.
Selon Verkor, le futur site implanté à Dunkerque devrait générer 1200 emplois directs et 3000 indirects.
Malgré ses 20% initiaux, Renault voit ainsi sa part diluée, et n’est désormais plus le 1er actionnaire de la jeune start-up. De nouveaux acteurs entrent ainsi dans l’entreprise, comme CMA-CGM, un fond de grands assureurs français, et d’autres gestionnaires de fonds. Selon l’Élysée, d’autres constructeurs pourraient également faire leur entrée dans le capital. Pour autant, aucune information n’a été donnée quant au nouveau plan actionnarial de Verkor et la position de Renault.