L’Espace n’aura pas de descendance chez Renault
Pour être honnête, ce n’est pas une surprise. Bien qu’ayant changé de philosophie entre la 4ème et l’actuelle génération, l’Espace ne semble plus avoir d’avenir si l’on en croit les chiffres de ventes. Cantonné à un marché français voire européen sur lequel il ne fait plus recette, on pouvait difficilement imaginer Renault persister dans cette voie.
Sans tambour ni trompette, ni même sans hommage, Renault s’est donc contraint à officialiser la fin de l’aventure Espace commencée il y a plus 35 ans, en 1984, dans les ateliers de Matra.
Mais qui a tué l’Espace ?
Les monospaces n’ont plus les faveurs du public, c’est un fait. Les SUV leur sont souvent préférés, raison pour laquelle, Renault avait d’ailleurs changé son fusil d’épaule sur cette 5ème génération que le constructeur avait d’ailleurs hésité à commercialiser.
Fini l’habitacle modulable, les sièges qui pivotent ou se replient, cette luminosité bref, tout ce qui avait fait le succès de l’Espace. A la place, Renault a donc choisi en 2015 de prendre les codes des SUV, sans pour autant le transformer en SUV. Ni SUV ni monospace, l’Espace était un vrai crossover. Bonne ou mauvaise idée, difficile à dire. Refaire l’histoire serait tellement facile…
Quoiqu’il en soit, lors de sa commercialisation, les chiffres de vente de l’Espace 5 étaient plutôt très corrects, avant que tout ne dégringole comme un château de cartes pour de multiples raisons.
La première est bien sur une offre de SUV devenue pléthorique, une mode venue des Etats-Unis qui se veut plus valorisante et plus statutaire pour son conducteur. Bien que “m’as-tu vu” et consommant plus qu’un véhicule traditionnel (mais tout autant qu’un monospace), cette déferlante écrase tout sur son passage et, ce, dans le monde entier, ou tout au moins sur les plus gros marchés automobiles (USA, Chine, Europe). Un succès qu’ont pas su avoir les monospaces en dehors de l’Europe.
Mais il ne faut pas non plus sous-estimer les problèmes de jeunesse de l’Espace (mécanique, électronique) qui ont refroidis quelques clients potentiels et fait fuir les clients de longue date. L'affaire de l'Espace fou qui aurait démarré seul avec une fillette à bord n'a certainement pas aidé non plus. Un cas porté en justice, dont le plaignant sera débouté par le tribunal.
Par ailleurs, l’arrivée des normes WLTP a clairement plombé l’Espace. Renault, comme de nombreux autres constructeurs a mis du temps à adapter sa gamme. Conservant trop longtemps des moteurs trop gourmands face aux nouvelles règles, l’Espace s’est retrouvé plombé par le malus, Renault privilégiant clairement son coeur de gamme.
Scénic - Espace, l’un des deux était de trop
En proposant le Scénic et l’Espace à ses clients, l’un des deux était de trop. Si clairement le segment du Scénic ne fait plus autant recette que la passé, les résultats restent bien supérieurs à ceux de l’Espace avec tout de même 30 000 immatriculations en France depuis le début de l’année contre près de 4 000 pour l’Espace.
L’Espace restylé en approche
Tel un baroud d’honneur, l’Espace phase 2 sera prochainement présenté en cette fin d’année. Pour autant, les nouveautés seront très limitées, et concerneront surtout les équipements ainsi que les moteurs puisque l’Espace abandonnera notamment le 1.6 dCi au profit du nouveau moteur 1.7 dCi plus d'un an après son arrivée sur le Scénic et la Mégane. Cela sera bien insuffisant pour relancer ce modèle, mais l’aidera face au malus écologique encore plus sévère en 2020, qui poussera d'ailleurs l'Espace à délaisser le moteur essence 1.8 de... la Mégane RS et Alpine A110.
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