K-ZE: une citadine à moins de 10 000 € (2021)
Il y a à peine plus d’un an, Renault dévoilait discrètement une petite citadine / SUV électrique à l’occasion du Paris Motorshow 2018. Baptisée City K-ZE, elle était basée sur la petite Kwid, un véhicule crossover low-cost à mi-chemin entre citadine, SUV et monospace.
Bien qu’ayant une vocation mondiale, ce modèle électrique n’était -dans un premier temps- pas destiné au marché européen et encore moins français, mais bien en priorité à la Chine. Sa présentation avait ainsi été très discrète, et assez peu relayée dans les médias. D’ailleurs, sur le stand Renault, aux côtés du Kadjar légèrement restylé et de l’étonnant concept-car électrique EZ-Ultimo, elle brillait par son absence...
Pourtant, à l’époque, Renault avait indiqué qu’une version dérivée de la K-ZE pourrait arriver sur le vieux continent d’ici 5 ans. La voiture idéale pour un jeune permis.
Malgré tout, cette petit phrase restait creuse… Un modèle dérivé ne veut pas dire grand chose, et surtout, 5 ans, c’est long. C’est plus qu’il n’en faut pour concevoir une nouvelle voiture. Entre temps, bien des choses peuvent se passer.
Un an plus tard, cette K-ZE semble bien se rapprocher… D'une part, elle est désormais réellement proposée en Chine, mais surtout, le média anglais Autocar, indique que Gilles Normand, directeur de la division électrique chez Renault, a confirmé qu’elle arrivera bel et bien -dans une version spécifique- en Europe, sans donner de date.
Un petit moteur et une autonomie limitée
Spécifique: un mot qui prend tout son sens. Car le petit SUV vendu en Chine autour de l’équivalent de 8 000 € n’aurait quasiment aucune chance chez nous. En effet, son moteur de seulement 45ch. et son couple de 119 Nm pour une vitesse maximale de 105 km/h la rapprocherait plus d’un Twizy que d’une vraie voiture.
Renault devra donc muscler sa K-ZE, en l’équipant par exemple du moteur électrique R75, qui se révèlerait bien suffisant pour un tel modèle, avec une vitesse maximale d’au moins 110 km/h, voire 130 comme la Zoé.
Mais cela nécessitera probablement de renforcer la caisse et de nombreux éléments (freinage, suspensions,...), d’une part pour encaisser la puissance supplémentaire, mais aussi et surtout pour passer les normes de sécurité draconiennes en Europe, ce qui fera mécaniquement augmenter son prix.
Du côté de la batterie, sa capacité de 27 kWh autorise une autonomie de près de 250 km en cycle NEDC (soit environ 180 en réel) pourrait s’avérer suffisante car le constructeur la voit plutôt comme une voiture dédiée à l’auto-partage, ou dédiée à la ville, principalement pour les jeunes.
“ Ils vont [les jeunes] louer ce genre de voiture, et c’est pour cela que nous croyons que le jour où un véhicule électrique du segment A arrivera sur le marché européen, il aura beaucoup de succès en auto-partage. “ Olivier Murguet, Directeur général adjoint
Cela n'empêchera pas Renault de vendre également son modèle, probablement autour des 10 000 € une fois le bonus écologique de 6 000 € déduit, s’il est maintenu en l’état bien sur.
Dacia ou Renault, telle est la question
Un tel modèle, positionné clairement en entrée de gamme, parait plutôt destiné à la marque à bas-coûts Dacia, qui doit obligatoirement proposer dans sa gamme des véhicules électriques. En effet, l’Europe imposera prochainement que les constructeurs réalisent au moins 20% de leurs ventes en électrique d’ici 2025, sans oublier qu’en 2021, l’ensemble des modèles vendus doivent se placer sous une moyenne de 95 grammes de CO2 par kilomètre.
Pourtant, Renault a indiqué ne plus vouloir rebadger des Dacia en Renault comme il le fait avec la Sandero ou le Duster par exemple. Mais rien ne l'empêche de donner à sa K-ZE européenne une identité qui lui sera propre, et ce d’autant plus que la marque au Losange devrait proposer prochainement une version électrique de la future Twingo qui se positionnera au dessus de cette K-ZE en termes de prestations et de prix.
Les autres nouveautés Renault prévues pour 2019 et 2020 sont présentées ici.