Clap de fin pour la Zoé

Commercialisée avec fierté par Carlos Ghosn il y a plus de dix ans, la Zoé s’est retirée très discrètement et presque dans l’anonymat le plus général, tout comme la Mégane IV, après une carrière riche en évolutions techniques, principalement du côté de la batterie et de ses moteurs. Certaines Zoé seront cependant concernées par un rappelle constructeur, sans trop de conséquences.

Bien que Renault prévoyait que les véhicules électriques représenteraient 10% en 2020, leur démarrage a été plus lent que prévu. La première année, près de 10 000 Zoé ont été écoulées, environ 5 fois moins que prévu.

Il faut dire aussi, que lors de sa commercialisation, comme toute voiture électrique, elle cumulait les inconvénients: autonomie de 150 km au mieux en conditions réelles, location de batterie pour réduire son coût d’achat, absence totale des infrastructures pour la recharge, doutes sur la durée de vie des batteries,... Dès lors, difficile de convertir les clients de véhicules traditionnels…

De grosses évolutions pendant 6 ans puis plus rien

Mais d’années en années, la Zoé s’est améliorée: moteurs plus puissants en 2015, puis autonomie de 300 km qui lui a permis de multiplier par trois ses ventes en 2017, et enfin, la version produite jusque vendredi dernier avec ses 400 km et son moteur 135 ch. Extérieurement, sa ligne générale est légèrement modernisée, mais son habitacle hérite de celui de la Clio, tandis que sa batterie de 52 kWh lui permet d'afficher une autonomie confortable. Les clients ne s'y trompent pas, dès sa première année pleine de commercialisation, les ventes décollent avec plus de 37 000 unités en France, ce qui sera sa meilleure année, malgré les confinements.

En 2019, la Zoé évolue grandement avec un nouvel intérieur et une batterie de 52 kWh

Seulement, cette version n’a plus évolué depuis 2019, date de sa commercialisation, mis à part son tarif qui n’a cessé de grimper, au point de la faire devenir plus chère qu’une Mégane E-TECH !

Dès 2021, les ventes n’ont ainsi plus cessé de dégringoler. En cause, la concurrence en interne avec la petite Dacia Spring et son prix cassé, ainsi que, dans une moindre mesure, la Twingo électrique qui certes, ne dispose d’une autonomie que de 150 km, mais pour une voiture appelée à faire uniquement de la ville cela reste suffisant. Et surtout, elle coûte 10 000 € de moins.

Au final, la Zoé a été immatriculée à près de 160 000 unités en France, pour une production totale de 400 000 unités durant toute sa carrière selon le constructeur. La Zoé tourne aussi la page de l’usine de Flins qui ne produira désormais plus de voitures, mais se concentrera sur l’économie circulaire en devenant une Refactory et en se mettant également à l’hydrogène pour Hyvia.

La Zoé n’aura ainsi pas de descendante, Renault ayant préféré mettre en scène le retour d’une icône, la R5. Seulement, elle arrivera dans plus de 6 mois… Elle ne fera cependant pas mieux en terme d'autonomie et de batterie, preuve que la Zoé n'est pas si dépassée.

Les chiffres de ventes (immatriculations) de la Renault Zoé en France entre 2013 et 2023