Découvrez les 7 bonnes raisons ne pas passer au véhicule électrique
A ne pas louper
Les ventes de véhicules électriques sont en constante hausse depuis 2 ans, tout comme le choix des modèles disponibles, malgré des tarifs qui ne baissent pas. Pourtant, les voitures électriques sont loin d’être parfaites.
Poussés par l’Europe et les nouvelles normes relatives au rejet d'émissions polluantes notamment suite au Dieselgate ou au CO2, les constructeurs automobiles se lancent tous à corps et à cris dans les véhicules électriques, annonçant au passage l'abandon des voitures thermiques à moyen terme. Mais voilà, bien que pétries de qualités (silence, absence de rejets de Co2 localement, simplicité de conduite, maintenance réduite, meilleure fiabilité,...) elles font encore face à d’importantes lacunes qui doivent être connues avant de franchir le pas.
1. Manque d’autonomie
Et oui… on enfonce là une porte ouverte... L’autonomie est certainement LE point le plus problématique des véhicules électriques. En cause, une batterie lourde qui empêche -surtout sur les petits modèles- d'augmenter le nombre de cellules, mais surtout très chère. Dans ce domaine, pas de miracle, la technologie actuelle est quasiment la même chez tous les constructeurs. Pour offrir plus d’autonomie, il faut proposer une batterie de plus grande capacité, et donc plus chère, ce qui à un moment donné rend le véhicule trop cher. Les constructeurs proposent ainsi souvent plusieurs capacités de batterie, comme chez Tesla (Model 3 le plus vendu du premier trimestre 2022 en France) ou sur la future Mégane commercialisée en 2022 par exemple, présentée au salon IAA de Munich et aperçu sur les routes de France à la fin de l'été.
Leader du marché de l'électrique avec la première Zoé et sa batterie de 22 kWh, cette dernière, qui vient de modifier sa gamme, ne proposait qu’une autonomie théorique de 180 km, puis 210 km. Dans la réalité, l’autonomie se situait autour de 130 km. Désormais, une Zoé ZE50 propose une autonomie réelle de 350 km. Pour cela, bien que des progrès ont été effectués, la capacité de la batterie est passée de 22 kWh à plus de 50 kWh. Et sur la future Mégane, avec la petite batterie de 400 kWh, pas de miracles, l'autonomie tombe à moins de 300 km réels.
Seulement, sur autoroute ou en hiver, l’autonomie se réduit grandement de l’ordre de 15/20%, ce qui reste un réel problème pour bon nombre de clients ce qui rend les modèles électriques peu adaptés à l’autoroute (une bonne raison, en plus de la hausse des tarifs, de ne plus prendre l'autoroute, même si certaines compagnies comme Ulys proposent régulièrement des offres). Renault indique d’ailleurs sur son simulateur d’autonomie une différence de 140 km entre un trajet à 50 km/h et un autre à 130 km/h, le tout à une température de 20° avec respectivement 343 km et 202 km possibles si la batterie est totalement chargée avant de partir. Pire, si la température descend à 5°, l’autonomie sur autoroute (où les prix vont encore être revu à la hausse) tombe à 180 km. Car, autre inconvénient majeur, les batteries perdent de leurs capacité lors de fortes chaleurs ou de froid important, ce qui n'empêche cependant pas Renault d'engager sa Zoé au Trophée Andros 2021-2022.
Tant que la technologie n'évolue pas, ce principal handicap va demeurer. En attendant, certains constructeurs pensent équiper leur futurs modèles avec une boite de vitesse en lieu et place d'un réducteur.
2. Manque de prises de recharge
Les bornes de recharge se développent, il est vrai. Mais elles restent encore trop rares sur certains territoires en dehors des grandes villes. Le nombre de prestataire, avec pour chacun un mode de fonctionnement différent ou un abonnement qui doit être souscrit rend la recharge compliquée. A l’inverse, prendre du carburant dans une station service est d’une simplicité enfantine.
Par ailleurs, certaines bornes étaient encore il y a peu réservées à certains constructeurs (Tesla) qui avaient financé leur implantation. Tout cela est également sans compter sur les bornes non fonctionnelles, ou “squattées”...
Enfin, pour les personnes vivant en appartement, la possibilité de se recharger à domicile reste très rare. Ce qui oblige à une certaine logistique pour repartir le matin avec un véhicule rechargé. Et comme les bornes sont également rarement implantées sur le lieu de travail, cela devient vraiment compliqué.
De nombreuses solutions se développent malgré tout actuellement, comme des robots constitués de batteries de seconde vie, qui permettrait de disposer de chargeurs mobiles.
3.Durée de la recharge de la voiture électrique
Bien que des bornes très rapides existent (principalement sur autoroute), celles-ci sont rares, très rares même. De sorte, lors d’un grand voyage, la patience sera le maître mot. Difficile à accepter dans un monde où tout doit être plus rapide (sauf la vitesse sur la route...) et où la patience n'est plus acceptable. La plupart des bornes offrent une puissance de 22 kW, ce qui permet de recharger la batterie d’une Zoé jusqu’à 80% en 2h15.
En réalité, le mieux reste de recharger à domicile. Pour ceux qui font moins de 170 km/jour, une simple prise renforcée GreenUp’ suffit. Avec une charge en 16A, 9h seront suffisantes pour recharger 50% de sa batterie. Ce type de prise se trouve à moins de 100 € auquel il faut ajouter quelques accessoires dans le tableau électrique (différentiel, parafoudre, etc) et le câblage. Comptez moins de 300 € pour l'ensemble si vous le réalisez vous-même. Sinon, il faut passer par une borne plus puissante à domicile type WallBox.
4.Prix de la recharge hors de chez soi
Combien coûte la recharge d'une voiture électrique ?
On touche là un réel problème. La recharge à domicile est actuellement un vrai bon plan (même si les tarifs de l’électricité sont en constante hausse) avec un coût en heures creuses qui était jusqu'à présent, avant la dernière augmentation, de 0,13 € / kWh et 0,18 € / kWh en heures pleines. A raison d’une consommation moyenne de 15 kW / 100 (à condition de ne pas être en hiver et de ne pas conduire sur autoroute), le coût aux 100 km est donc compris entre 2 € et 3 € auquel il faut rajouter des pertes dues aux convertisseurs lors de la recharge (20% sur une Zoé). Partons donc sur 4 € / 100 km. Une citadine Diesel à 4,5 l / 100 aura un coût de 6,5 € / 100 km.
Où recharger sa voiture électrique ?
A l’inverse, charger hors de chez soit se révèle vraiment très coûteux. Chez Ionity par exemple, sauf tarifs préférentiels comme propose Nissan, le coût est de 0,79 € / minute sur les bornes de recharge rapide (jusqu'au mois de juillet 2022 puisque la tarification repassera ensuite au kWh). Sauf qu’il faudra 45 minutes (selon la puissance et la batterie) pour récupérer 80% de son autonomie. Sur une Zoé, récupérer 280 km d’autonomie théorique aura donc un coût exorbitant de 35,55 €, soit plus de 12 € pour 100 km. Et cela à condition d’arrêter la charge à temps, car dans le cas inverse, le compteur continue de tourner... A noter que des tarifs préférentiels sont parfois proposés pour certaines marques plaçant le kWh à 0,35 €, soit 5,25 € / 100 km en échange du paiement d’un abonnement mensuel qui va augmenter la note.
Pour les bornes disponibles sur le domaine public, les coûts sont tout de même moindres. Dans le var par exemple, le réseau Mouv’Elec Var affiche un tarif de 0,34 €/kWh au minimum pour les non abonnés et 0,24 € / kWh pour les abonnés. Bien plus intéressant, une offre avec un abonnement de 30 € / mois inclut 500 kWh soit 0,06 € le kWh. Imbattable !
Quant à la recharge gratuite dans les supermarchés par exemple, vous pouvez quasiment l'oublier désormais. Toutes deviennent payantes.
5. Un prix d’achat encore très élevé en 2021
Quelle voiture électrique petit budget ?
Tout comme les véhicules hybrides, les voitures électriques coûtent chères. Heureusement, de nombreuses aides sont actuellement proposées (de 6 000 à 16 000 € selon son lieu de résidence, son taux d’imposition et/ou la possibilité de profiter d’une prime à la conversion), mais celles-ci ne vont pas durer.
Une Zoé par exemple ou une Peugeot e-208 débute à 32 000 € tandis qu’une Clio de base est proposée autour de 17 000 €. Certes, certains véhicules sont moins chers comme la Twingo Electric, mais son autonomie est clairement trop limitée.
Quel est le premier prix d'une voiture électrique ?
Si ces modèles sont encore trop chèrs pour vous, la Dacia Spring, un des trois modèles électriques du Groupe, reste la moins chère des voitures électriques en étant proposée autour de 16 000 € hors primes. Un prix imbattable, mais à condition de faire de réelles concessions (voir l'essai de la Dacia Sping sur Planète Dacia). Les acheteurs ne s'y trompent pas, la Dacia Spring est largement plébiscitée par les clients.
Quant au marché de l'occasion électrique le gouvernement n'a pas jugé bon de proposer de vraies primes. Elles sont donc réduites à peau de chagrin, à hauteur de 1 000 € alors que les tarifs sont appelés à augmenter.
7. Une durée de vie de la batterie qui reste incertaine
Dernier point à prendre en compte, la durée de vie de la batterie. Cette dernière est l'élément le plus coûteux de la voiture. Devoir la changer, se révélera être économiquement un non sens. Pas très durable comme démarche…
Certes les constructeurs assurent leur batterie plus longtemps que le véhicule, mais il faut lire entre les lignes… Chez Renault, la garantie est de 8 ans ou 160 000 km. Pas mal certes. Mais la garantie s’applique lorsque la capacité de la batterie passe sous les 66% de capacité, soit en faisant une règle de 3 basique, 250 km d’autonomie (contre 390 en étant neuve). Et pour ceux qui font de l'autoroute en hiver, nous vous laissons faire le calcul...
Il reste donc à espérer que la durée de vie soit supérieure. Pour cela, quelques règles simples: utiliser le moins possible les recharges dites rapides qui fatiguent les batteries et conserver autant que possible une charge comprise entre 20% et 80%.