Essai Renault Mégane E-Tech : Paris-Lyon aussi vite qu'en thermique ?
Quelques semaines après notre premier essai de la Nouvelle Renault Mégane E-Tech du côté de Marbella, en Espagne, nous vous avions promis un véritable test d’autonomie, avec pour but de vérifier une affirmation de la part du constructeur au losange, celle de pouvoir réaliser un trajet Paris-Lyon dans les mêmes temps qu’un véhicule thermique. Un trajet long de 460 km depuis la capitale avec principalement de l’autoroute, tout ce que déteste le véhicule électrique. Avec 450 km d’autonomie en cycle WLTP annoncé par Renault, sur le papier, un arrêt suffit pour arriver à destination. Comment le test s’est-il passé ? Sommes-nous arrivés à destination au bout des 4h30 indiqués par le GPS ? Voici notre périple détaillé en direction de la Ville des Lumières.
Le choix de la version Techno pour notre Renault Mégane E-Tech Electric
Avant toute chose, parlons du choix de notre version d’essai. Celui-ci s’est tourné vers le degré de finition Techno, soit le cœur de gamme de la Mégane électrique. Avec un prix sous la barre des 45 000 € (contrairement à la version haut de gamme Iconic), notre modèle, équipé de la plateforme CMF-EV, peut bénéficier du bonus écologique maximal de 6 000 €. Il s’équipe également du plus gros bloc (220 ch), de la plus grosse batterie (60 kWh) et du chargeur optimum 22 kW, qui autorise jusqu’à 130 kW de puissance en courant continu. Sur la fiche technique, le constructeur nous indique une autonomie en cycle WLTP de 450 km. Avant même de prendre la route, nous savons d'ores et déjà qu’au moins un arrêt s’impose pour pouvoir recharger les batteries.
Côté design et équipements, cette finition Techno se veut bien équipée avec la grande dalle numérique de 24,3 pouces avec système Google intégré et différents services, comme notamment Amazon Music. Le tissu recyclé gris au niveau de la planche de bord et de la sellerie apporte plus de clarté au véhicule, comparé à la finition Iconic. À l’extérieur, pas de lame F1 dorée, mais une carrosserie bi-ton et des jantes de 20 pouces.
Planification du voyage grâce à Google Map
En tant que propriétaire d’un véhicule électrique, il est primordial de bien planifier son trajet avant de prendre le départ, afin d’éviter les mauvaises surprises. Avec 3 fois plus de véhicules électriques que de bornes de recharge en France, mieux vaut prévoir plusieurs points de charge, que se retrouver à sec pour diverses raisons.
Nous entrons donc notre destination sur ce nouvel écran tactile très efficace et intuitif, à l’image d’une tablette, que l'on retrouve également dans le Nouveau SUV Austral. Google Map nous indique environ 4h30 de trajet par autoroute pour arriver jusqu’à Lyon avec une petite spécificité intéressante et très pratique : le pourcentage de batterie estimé à l’arrivée. Sans grande surprise, avec 460 km à parcourir et une autonomie estimée à 450 km WLTP, le GPS nous indique une arrivée à Lyon avec 0%. Il va donc falloir nous arrêter recharger.
Nouveau point à évoquer, la présence d’un planificateur de charge. Celui-ci propose différents points de recharge sur le trajet, ou près de ce dernier, permettant de découper le voyage en plusieurs étapes afin de pouvoir brancher sa Mégane E-Tech. Une liste apparaît à l’écran avec les points de charge proche du parcours mais aussi une estimation du pourcentage restant à l’arrivée, la puissance délivrée par les bornes ainsi que le temps de recharge nécessaire pour reprendre la route ensuite. Plus encore, cette technologie permet au véhicule de pré-conditionner la batterie (température de la batterie optimale avant le branchement sur la borne) afin de pouvoir gagner du temps au niveau de la recharge.
Or, les bornes affichées par le GPS se situaient soit trop proche de notre point de départ, soit trop loin. Résultat, un arrêt anticipé nous ferait perdre plus de temps et nous obligerait à nous arrêter une seconde fois mais à l’inverse, le risque était de tomber en panne. De plus, pour mettre toutes les chances de notre côté et prouver que Renault peut avoir raison, nous recherchions des bornes rapides Ionity, capables de délivrer jusqu’à 350 kW de puissance. C’est pourquoi quelques jours avant notre départ, nous avons pu trouver, grâce à l’application Chargemap, un réseau de bornes Ionity sur l’aire de repos Maison Dieu, près d'Avallon, à 2h30 et 265 km de notre point de départ. Idéal puisque cet arrêt se trouve à mi-chemin de notre destination finale. Pour le moment, le plan se déroule sans accroc.
Le trajet Paris-Lyon au volant de cette Nouvelle Renault Mégane E-Tech (2022)
Il est précisément 8h04 du matin et la température extérieure est de 8°C lorsque nous prenons le départ direction Lyon. Le véhicule a chargé toute la nuit pour être à 100 % de batterie, toutes les conditions sont réunies pour effectuer ce test de la meilleure des manières possibles.
Après être sorti des quelques bouchons de la capitale parisienne, nous nous retrouvons sur l’autoroute A6, le moment pour nous de tester à nouveau les différentes aides à la conduite au volant de celle qui a décroché les 5 étoiles au dernier crash-test EuroNCAP. Nous enclenchons le régulateur de vitesse adaptatif actif ainsi que l’aide au maintien dans la voie et nous fixons notre vitesse à 130 km/h. L’ensemble permet de rester dans sa voie, prendre les légers virages sans avoir besoin de toucher au volant (au bout de quelques secondes un voyant s’allume pour nous indiquer de remettre les mains sur le volant) mais aussi de s’adapter aux limitations de vitesse sans même avoir recours au frein ou à l’accélérateur. Grâce aux systèmes de lecture des panneaux et données GPS, la Mégane électrique adapte sa vitesse aux réglementations et à la voiture qui la précède.
À peine 10 km effectués sur cette portion d’autoroute que les bruits d’air dans l’habitacle nous interpellent fortement. L’expérience en tout électrique est quelque peu gâchée et sans musique à bord ou discussion entre passagers, ils deviennent agaçants.
Une heure et 75 kilomètres après notre départ, le niveau de batterie est à 75% avec encore 242 km d’autonomie mais nous remarquons que la jauge se vide plus rapidement. Logique, à 130 km/h, le véhicule électrique n’est pas dans son élément.
Précision importante, nous effectuons ce test en mode « Confort » et non pas en mode « Éco », pour nous rapprocher le plus possible d’un cas de figure réel et pouvoir comparer comme il se doit ce crossover à un modèle thermique. À mi-chemin de notre première escale à la borne de recharge Ionity, la température est grimpée à 14°C, de mon côté pas besoin d’utiliser le chauffage ou la climatisation, ce qui n’a donc pas d’impact sur l’autonomie. Le tableau bord indique une consommation de 19,4 kWh/100 km, ce qui reste très correct et nous amène à présager une autonomie réelle d’environ 300 km sur autoroute (peut-être même un peu plus dans les mois à venir avec un possible abaissement de la vitesse sur autoroute à 110 km/h).
En vidéo, retrouvez notre essai consacré à l'autonomie de la Nouvelle Renault Mégane E-Tech :
Premier hic à quelques kilomètres de notre point de charge
Jusque-là tout se passait bien, trop bien même semble-t-il. Au fur et à mesure de l’avancement dans notre trajet, l’autonomie et le niveau de batterie fondaient à vue d'œil et Google Map nous indiquait une autonomie estimée à …0% à l’arrivée de notre arrêt recharge. Ce dernier se trouvait encore à 87 km d’où nous étions et le véhicule affichait une distance à parcourir de 97 km.
Mais à 130 km/h, difficile d’être certain de pouvoir réaliser ces 97 km. Nous cherchons donc un autre point de charge plus proche, mais ces derniers ne faisaient pas partie du réseau Ionity et ne délivraient pas la puissance nécessaire pour se recharger rapidement. Dans ce cas de figure, nous pourrions dire adieu à notre objectif d’un Paris-Lyon dans les mêmes temps qu’un véhicule thermique… Mais pas le choix, ce sera soit la recharge, soit la dépanneuse, nous trouvons donc une borne SDEY, en amont de notre arrêt initial. Ironie du sort, de l’autre côté de l’aire où nous nous arrêtons pour recharger sur cette borne SDEY se trouve notre fameuse Aire de Maison Dieu avec les bornes Ionity. Problème, un détour d’une trentaine de kilomètres est nécessaire pour reprendre l’autoroute dans l’autre direction et accéder à l’aire. C’est là que les malheurs s’enchaînent. Avec 23 % de batterie à notre arrivée à la borne SDEY, nous nous apercevons que cette dernière ne fonctionne pas ! Obligé de reprendre la route et de nous diriger vers ces bornes Ionity, comme prévu au départ.
Après 5 minutes de perdues, ce que nous ferons correspondre à un arrêt sanitaire, nous effectuons notre détour pour faire demi-tour et nous rendre au point de charge. Nous abaissons notre vitesse au régulateur à 120 km/h pour économiser au maximum la batterie et parvenons à arriver sur notre aire de repos avec 7% de batterie. Le test est donc toujours possible !
La charge rapide sur une borne Ionity
Il est un peu plus de 10h50 lorsque nous arrivons devant la borne. Nous utilisons notre badge Chargemap pour déclencher la recharge.
Le niveau de batterie restant du véhicule s’affiche sur l’écran et la charge débute. Pour rappel, la Mégane E-Tech peut recevoir jusqu’à 130 kW de puissance. Or la puissance délivrée et affichée sur la borne plafonne à 128 kW. Pour 2 kW, pas de quoi chipoter. Au bout d’une minute nous avons déjà récupéré 4% de batterie. Le moment pour nous d’aller nous reposer et manger un morceau. Pendant ce temps, nous remarquons que la puissance de charge décroît au fil des minutes, pour tomber sous les 100 kW. L’explication ? Cette diminution de la puissance est faite pour préserver l’état de la batterie. Comme pour un smartphone, une recharge quotidienne trop puissante détruit au fil du temps l’état de la batterie.
Après 44 minutes de charge rapide, notre véhicule à récupéré 81% de batterie pour afficher 88% au compteur. Du côté de la marque au losange, on affirmait pouvoir récupérer 80% en 30 minutes, il en demandera donc au moins 14 minutes de plus. Côté prix de la recharge, il s’affiche à 39,20 € pour 44 minutes, 3 secondes et 53,288 kWh d’énergie délivrée. Rappelons que certains constructeurs comme Nissan proposent des tarifs préférentiels chez Ionity.
Cela place le le kWh à 0,73 € contre environ 0,17 € si l'on avait rechargé à domicile, et, si on compte à la minute, on est alors à 0,89 €. Sachant que notre consommation est de 20 kWh / 100 km, le coût sur 100 km est donc de 14,6 €.
Pour une Mégane 4 Diesel, en partant sur une consommation plus élevée qu'à la normale, disons un peu inférieure à 6 l/ 100 km, nous aurions consommé autour de 15 litres pour arriver à cette première étape, à 260 km de notre point de départ. En se basant sur un prix de 2 euros le litre de gasoil, cette première étape nous aurait donc coûté 30 euros, soit 9 euros de moins que le prix de notre recharge (-25%). Attention toutefois puisque les prix des carburants, en tout cas cela est espéré, ne devraient pas rester à ce niveau très élevé. Si l'on revient à des tarifs "normaux", environ 1,50 € le litre de gasoil, cela aurait demandé 16 euros de moins que notre recharge, avec un montant de 23 €...
Il est 11h48 quand nous reprenons la route, l’arrêt aura duré 1h environ, nous le ferons correspondre à un arrêt repas pour pouvoir continuer notre test. À ce moment précis, avant de repartir, nous accusons un retard de 30 minutes sur le véhicule thermique en raison de notre premier arrêt et de notre détour.
À noter qu'à compter du mois de juillet 2022, la tarification aux bornes Ionity repassera au kWh et non plus à la minute. Un avantage qui fera gagner une bonne dizaine d'euros à chaque recharge.
Étape 2-Lyon : autonomie suffisante ou nécessité de se brancher une nouvelle fois ?
Il nous reste exactement 2h27 minutes et 254 km pour arriver à Lyon. Dans cette estimation est comptée un nouveau détour de 30 km environ pour reprendre l’autoroute en direction de Lyon (étant donné que le réseau Ionity se situait dans la direction inverse, vers Auxerre). Une nouvelle perte de temps s’ajoute donc et à cela, l’hypothèse de ne pas arriver à destination avec suffisamment de batterie. En effet, nous avons repris la route avec 88% de batterie et 274 km au compteur. Notre consommation reste sous la barre des 20 kWh/100 km et s'affiche à 19,9 kWh/100 mais nous ne dépassons pas les 280 km d’autonomie réelle.
Lorsque Google Map met à jour notre trajet, il nous affiche une arrivée à destination avec 0% de batterie une nouvelle fois. Le GPS nous trouve une borne Ionity sur l’aire de Taponas, près de Belleville-en-Beaujolais, à 48 minutes et 51 km de Lyon. Mais cet arrêt ne nous permettrait pas de réaliser notre objectif initial. Surtout que Lyon est à 254 km de notre position, et que l’autonomie marquée sur le tableau de bord est de 274 km. Étant donné que cette borne se situe sur notre chemin, nous décidons de continuer à rouler et d’improviser le moment venu.
Prendre des risques en électrique ? Oui, mais pas ceux que vous imaginez
Qui a dit que conduire en électrique n’était pas excitant ou dangereux (dans la limite du raisonnable évidemment) ? À 80 km de Lyon, nous sommes donc à 29 km de notre 2e point de recharge de la journée, le GPS nous indique toujours une arrivée à Lyon avec 0% si nous ne rechargeons pas, l’idée de ne pas s’arrêter devient plus complexe…
Étant compétiteur, même quand compétition il n’y a pas, nous décidons de réduire la vitesse à 120 km/h encore une fois et de couper la climatisation (mise en route vers 13h et active depuis 30 minutes). Tant pis s’il fait chaud, dans tous les cas le trajet sera stressant et nous amènera des sueurs, pas si froides qu’espérées.
51 km du but. Nous faisons coucou à la borne Ionity sur l’aire de repos que nous n’empruntons pas. Impossible de faire marche arrière, maintenant ça passe ou ça casse. À 30 km de notre destination, nos efforts et nos choix ont payé, Google Map nous estime une arrivée à Lyon avec 2% de batterie !
En maintenant la vitesse à 120 km/h, nous perdons environ 5 minutes sur une distance de 100 km, comparé à un véhicule roulant à 130, ce qui reste plus que correct.
Il est 14h quand nous arrivons en plein cœur de Lyon, 14h23 à notre hôtel au sud de la ville. L’état de la batterie est de 3%, point où le voyant batterie se met à clignoter mais notre consommation sur l’ensemble du voyage n’a jamais dépassé les 20 kWh/100 km. Il fait 23°C à l’extérieur, ressenti 70 dans l’habitacle, mais nous sommes parvenus à réaliser ce trajet en 6h (départ 8h04 et arrivée dans Lyon à 14h02).
À cela il faut retirer 1h de pause déjeuner. Finalement, nous avons roulé 5h pour faire Paris-Lyon, alors qu’il nous en aurait fallu 4h24 en véhicule thermique. Ces 36 minutes perdues sont dues aux détours effectués pour accéder aux points de charge.
Conclusion
Pour conclure, si on ne peut pas dire que la Mégane E-Tech peut effectuer un trajet Paris-Lyon dans les mêmes temps qu’un véhicule électrique, elle s’en rapproche fortement et nous aura agréablement surpris.
Toutefois, il reste important de préciser que si nous n’avons pas perdu de temps sur la route, nous avons dû rester immobilisé plusieurs heures pour laisser le véhicule se recharger sur une borne publique dans la ville. Impossible d’aller faire ses courses ou se balader en voiture, il faudra utiliser ses jambes pour découvrir la Ville des Lumières. Une chance que ce dernier week-end de mars était ensoleillé.
Pour terminer en chiffre, planchez sur une autonomie de 280 km sur autoroute et une consommation exacte de 19,8 kWh/100 km à 130 km/h environ. Comptez un prix de 45 euros pour une recharge quasi complète sur une borne Ionity en utilisant le pass Chargemap. Enfin, notre version d’essai s’affiche à 44 700 € dans sa version Techno (35 200 € pour l'entrée de gamme avec moteur de 130 ch et batterie 40 kWh) avec son moteur de 220 ch, sa batterie de 60 kWh et son charge optimum 22 kW. A noter qu'une version avec le petit moteur et la grosse batterie devrait être prochainement proposée afin de disposer de la meilleure autonomie sans nécessairement devoir payer le prix fort.
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