Un problème de fiabilité avec le moteur hybride 1.6 E-TECH chez Renault

Les moteurs hybrides sont probablement actuellement les blocs les plus complexes du marché. Alliant un ou plusieurs moteurs électriques, un moteur thermique, une boite de vitesse automatique, une batterie Lithium et un calculateur pour gérer au mieux tout ce petit monde, l’ensemble est une vraie alchimie complexe à mettre en place. Pourtant, parfois, un simple petit grain de sable peut venir mettre à mal une technologie de haute volée. 

Chez Renault, depuis désormais près de 4 ans, le constructeur pousse, avec succès d’ailleurs, pour l’adoption de sa technologie full hybride E-TECH ou Plug-in E-TECH avec principalement le bloc 1.6 (désormais appelée Small Hybride), puis, depuis l’arrivée de l’Austral (qui sera restylé en 2025), pour la version 1.2 plus puissante (200 puis désormais 300 ch. avec transmission intégrale), que l’on retrouve également sous le capot de l’Espace et du Rafale.

La version Hybrid Small fait appel à un moteur 1.6 thermique atmosphérique puisé chez Nissan, à un moteur électrique de puissance, à un second petit moteur électrique qui va relancer le moteur thermique et recharger la batterie, ainsi qu’à une boite de vitesse à crabot, qui se passe d’embrayage, sans oublier la batterie de 1.2 kWh. Une solution technique originale, efficiente et plutôt performante même si la puissance totale affichée (145 ch. ou 160 en version plug-in) n'est disponible que lorsque la batterie est totalement chargée.

Le moteur 1.6 E-TECH

Depuis plus de 4 ans, aucune alerte n’avait eu lieu à son sujet. Certes, quelques reprogrammations avaient eu lieu pour corriger quelques bugs ou améliorer l’agrément de conduite, mais quoi de plus normal à l’heure de l’électronique pour une solution toute nouvelle.

Un simple joint défectueux

Pourtant, ces derniers temps, quelques lecteurs nous ont fait part de problèmes avec leur moteur 1.6 E-TECH, avec l’apparition d’un message alarmant ou l’impossibilité de démarrer. Nous nous sommes donc rapprochés de Renault afin d’obtenir des explications.

Ainsi, il existe actuellement une OTS (Opération Technique Spécialisée) depuis mai 2024 concernant une possible usure prématurée du joint assurant l’étanchéité de la boite de vitesse. La dégradation du joint entraine une fuite d’huile qui peut alors provoquer l’apparition d’un message au tableau de bord comme “Surchauffe moteur électrique” et même, dans certains cas, peut bloquer le véhicule qui refuse alors de démarrer.

À ce jour, ce sont très exactement 157 595 véhicules vendus en France qui sont touchés, que ce soit en version full hybrid (non rechargeable) ou hybrid Plug-In (rechargeable) produits entre le 26/08/2019 et le 02/02/2024, c'est-à-dire depuis le début de commercialisation de cette motorisation. Si vous disposez d’une Clio 5, d’un Captur 2, d’une Mégane 4 (berline ou break) ou d’un Arkana full hybrid ou hybrid Plug-In, il est donc très probable que vous soyez concerné. Chez Dacia, seul le Jogger est concerné puisque, hormis le nouveau Duster, aucun autre modèle n'est équipé de ce moteur.

Étant donné que la faiblesse situe au niveau d’un simple joint, l’opération consiste donc à le remplacer. Dans le pire des cas, en cas de dégât irréversibles, un changement de la boite de vitesse s’impose.

Une prise en charge totale

Si Renault n’a pas effectué de rappel, en revanche, il suffit de se rendre en atelier pour faire vérifier le véhicule, lors de la révision par exemple. Quels que soient l’âge de la voiture et le kilométrage, sous garantie ou non, l’intervention est prise en charge à 100% nous a-t-on assuré. On est donc très loin de l’affaire du motorgate avec le moteur 1.2 essence chez Renault ou du 1.2 PureTech chez Peugeot / Citroën.