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GSR2: La liste des nouveaux équipements obligatoires

Depuis le mois dernier, une nouvelle norme européenne nommée GSR2 impose de nouveaux équipements dédiés à la sécurité au sein des voitures nouvellement immatriculées. Quels sont ces équipements et à quoi servent-ils ?
GSR2: La liste des nouveaux équipements obligatoires
Par le 20/08/2024

Le 7 juillet 2024, la norme GSR2 est entrée en vigueur en Europe. Elle exige que les voitures doivent désormais intégrer en série de nouveaux équipements pour améliorer la sécurité, certains semblants être bien futiles, voire pénibles à l’usage.

Outre les équipements, la norme astreint également de nouvelles règles pour les crash-tests notamment frontaux, arrières et latéraux, mais aussi pour la protection de la tête de piétons et cyclistes.

Cette norme a aussi poussé à la retraite certains modèles qui ne pouvaient pas évoluer sans faire de gros frais. On pense particulièrement à la Zoé ou encore à la Twingo chez Renault. Même Alpine est touchée avec son A110. Car si la berlinette reste dans la gamme du constructeur au A fléché sans ces équipements, en revanche, Alpine a choisi de réduire la voilure afin de passer sous les 1 500 exemplaires annuels, lui permettant de ne pas être concernée par la norme.

Pour autant, bon nombre de ces équipements étaient déjà obligatoires sur les voitures homologuées depuis juillet 2022. Ainsi, si une bonne partie des modèles en étaient déjà équipés, seules les petites voitures les moins chères, comme les Dacia ou la Twingo chez Renault pouvaient encore s’en passer.

Pour les clients les moins fortunés ou à la recherche d’une voiture simple, cela implique un surcoût important, faisant ainsi une nouvelle fois grimper la facture et augmenter le prix des assurances. C'est aussi l'une des raisons de la montée en gamme de Dacia, comme en témoigne le nouveau Duster. Et en ajoutant ces équipements, le poids des véhicules continue également de grimper.

 

Équipements obligatoires depuis juillet 2024

Freinage actif d’urgence (AEBS ou AFU)

Ce dispositif permet à la voiture de freiner automatiquement lors de la détection d’une collision imminente, que ce soit avec un véhicule, un piéton ou un obstacle quelconque. Le dispositif fonctionne à très basse vitesse (inférieur à 10 km/h) mais aussi à haute vitesse, jusqu’à près de 150 km/h.

Allumage automatique des feux de détresse

En cas de freinage d’urgence ou violent, les feux de détresse se déclenchent automatiquement. Quasiment tous les véhicules étaient déjà équipés de cette fonctionnalité.

Détection d’obstacle en marche arrière

Ce dispositif implique que tous les véhicules soient désormais équipés d’un radar de recul qui soit capable de détecter la présence d’un obstacle. La plupart des voitures en étaient déjà équipées, sauf les modèles d’entrée de gamme.

Détection et avertisseur de somnolence du conducteur

Pour détecter la forme du conducteur, une caméra à infrarouge placée sur le pare-brise analyse en temps réel le visage du conducteur, et notamment le clignement des yeux ou les mouvements de la tête. Le véhicule affiche une alerte sur le tableau de bord et déclenche un (énième) bip sonore.

Aide au maintien dans la voie

Équipant généralement les voitures dotées de la conduite autonome de niveau 1 ou 2, l’aide au maintien dans la voie va venir agir sur le volant pour que le véhicule reste au centre du balisage de la route. Pour cela, la voiture est équipée de caméras spécifiques. Très pénible à l’usage, cette fonctionnalité peut fréquemment être totalement désactivée via une simple touche.

Régulateur intelligent de la vitesse et lecture des panneaux

Si quasiment toutes les voitures disposaient du régulateur de vitesse, en revanche, toutes n’avaient pas la fonction “intelligence” qui est capable de freiner la voiture ou d’accélérer. Dans les faits, si certains apprécient cette fonctionnalité, il s’avère malgré tout qu’elle peut être très pénible, car sur autoroute par exemple, la voiture se mettra à la vitesse de celle de devant, obligeant souvent à relancer la mécanique alors qu’un conducteur humain aurait simplement changé de voie tout en conservant sa vitesse.

Régulateur de vitesse adaptatif

Désormais, le système va également s’adapter aux panneaux. Le véhicule est ainsi équipé d’une énième caméra détectant les panneaux, et venant ainsi adapter la vitesse. Seulement, le système étant loin d’être fiable, le dispositif peut être désactivé. Mais comme la loi impose qu’il se réactive à chaque démarrage, la manipulation risque d’être très pénible. Certains conducteurs facilitent cependant la chose via une commande directe, tandis que d’autres exigent d’aller trifouiller dans l’écran tactile.

Enregistreur de données (EDR ou “boite noire”)

Poussée par des associations, la fameuse boite noire est dorénavant bien là. Pour le moment, ses fonctionnalités sont limitées. Elles n’enregistrent que les 30 secondes qui précédent une collision et les 10 secondes suivantes. Les données suivantes seront ainsi consignées : vitesse, activation de l’ABS, régime moteur, enfoncement de la pédale d’accélérateur, prise de roulis de la voiture, déclenchement des airbags, etc.

Officiellement, cet équipement a été conçu pour analyser l’efficacité des systèmes de sécurité et faire des statistiques. Pourtant, le système pourrait aussi permettre de définir les responsabilités en cas de sinistre pour les autorités et les assureurs.

Pour le moment, seuls des chercheurs et des professionnels du secteur pourront accéder à ces données. Mais bien sûr, il est probable que dans les années à venir, le système aille plus loin. Une fois la boite (noire) de Pandore ouverte, on peut tout imaginer.

C’est d’ailleurs ce qu’avance l’avocat Michel Benezra dans des propos relayés par l’UFC Que Choisir: « La collecte n’a qu’un objectif de statistiques, même si nous pensons qu’il s’agit en réalité d’une simple étape ».

Pré-installation de l’éthylomètre

Bataille idéologique de certaines associations, les constructeurs doivent désormais pré-équiper leurs voitures du dispositif d’éthylomètre. Là, encore, il s’agit probablement d’une première étape, avant l’instauration de l’obligation d’avoir le dispositif. Et comme il sera pré-installé de base, l’installation finale pourra même être imposée en seconde monte aux automobilistes.

Protection cyberattaques

S’il y a un point intéressant sur la GSR2, c’est bien le renforcement de la protection informatique des voitures. Car en devenant connectées, notamment avec le FOTA (mise à jour des véhicules à distance), les voitures vont également subir dans les années qui viennent les affres du piratage, également appelé hacking. Reste à savoir si cela sera suffisant… La réponse, vous la connaissez déjà.

Équipements obligatoires d’ici juillet 2026

Freinage d’urgence autonome avec détection de piétons et cyclistes

Toutes les nouvelles voitures homologuées après le 7 juillet 2024 doivent être équipées d’un freinage d’urgence capable de détecter les piétons et cyclistes. Cet équipement deviendra totalement obligatoire pour toute voiture neuve immatriculée après le 7 juillet 2026 quelle que soit la date de son homologation. 

Avertisseur de distraction du conducteur

Complémentaire à l’avertisseur de somnolence, l’avertisseur de distraction va alerter le conducteur s’il détecte que ce dernier ne regarde pas assez la route. Un système qui risque bien de se montrer plus que pénible à l’usage selon son calibrage.


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