La Carte Main Libre, une innovation Renault
20 ans plus tard, on peut dire que l'on avait bien raison.
L'accès à sa voiture est une vieille histoire chez Renault. Lors de la commercialisation de la R16, Renault avait déjà innové en créant la condamnation centralisée sur la version TX avant de proposer une télécommande avec transpondeur pour l'actionner à distance sur la Fuego. On était alors en 1982. Il aura fallu attendre un peu moins de 20 ans pour voir évoluer le système et devenir totalement mains-libres.
Chez Renault, c'est Bernard Dumondel, chef produit sur la Laguna II qui porte ce projet auprès de la direction qui valide ce choix et dépose les brevets, avant de confier le produit à l'équipementier Valeo. Il aura fallu attendre près de 20 ans pour que l'accès à sa voiture devienne totalement main libre.
Souvent aperçue sur certains concepts-cars dans les années 1990 mais jamais réellement proposée en série, la carte de démarrage débarque donc en 2001 chez Renault, sur la Laguna II. Jusqu'alors, seul Mercedes avait osé sauter le pas... sur le fleuron de sa gamme, la Classe S. Renault est ainsi le seul constructeur à réellement généraliser et démocratiser cet équipement "high tech". Mais, supprimer la clé pour supprimer la clé ne serait pas très intéressant. Le but est tout de même de faciliter la vie des automobilistes.
Le fonctionnement de la carte main libre: Renault réinvente la clé de démarrage
Grâce à une carte de la taille d'une carte de crédit (en un peu plus épaisse cependant) vous avez accès à votre véhicule en moins de 80 millisecondes. Vous effleurez la poignée de votre véhicule, et comme par magie, toutes les portes se déverrouillent (coffre, portes, trappe à essence), et ce sans même devoir sortir la carte. Certes, cela reste un équipement de confort qui n'est en rien vital. Pour autant, l'essayer, c'est clairement l'adopter tant on se fait vite au petit confort d'un gadget digne de James Bond dans les années 2000.
Son fonctionnement est relativement simple: dès que l'on s'approche assez du véhicule, la carte et la voiture dialoguent grâce à divers récepteurs - émetteurs placés en peu partout -sur et dans le véhicule- qui envoient une requête à votre badge sur la fréquence libre de 433 Mhz.
Deux types de cartes de démarrage Renault: la classique et la main-libre
Chez Renault, deux types de cartes sont proposées. La "classique" remplace ni plus moins la clé de démarrage et télécommande de verrouillage. Elle ne présente strictement aucun intérêt pour le client. Il est donc nécessaire de conserver sa carte dans la main pour ouvrir/fermer le véhicule, mais aussi l'insérer pour pouvoir démarrer.
A l'inverse, la carte dite main-libre permet réellement de la conserver seulement sur soi, afin de verrouiller / déverrouiller et démarrer le véhicule. Plus besoin de l'insérer, la voiture détecte la carte automatiquement. Mais les avantages de ce système ne sont pas seulement là. En effet, lorsque le possesseur du badge sort de son véhicule et referme la portière, le calculateur interroge à intervalles réguliers le badge afin de savoir s'il est toujours à proximité. Dès que le badge ne répond plus, cela implique que le possesseur de ce dernier est éloigné, et le calculateur ordonne la fermeture de toutes les portes.
Une mise au point plutôt laborieuse face au défi technologique
Si la carte dite mains libres ne pose désormais plus aucun problème et ce, depuis bien plus de 10 ans, cela n'a pas toujours été le cas. Renault n'hésite d'ailleurs pas à l'avouer. La première version souffrait en effet d'un signal trop sensible à son environnement, comme par exemple, les néons d'un parking sous terrain. Renault fait d'ailleurs amende honorable en avouant que malgré un cahier des charges déjà très costaud, le constructeur a manqué de temps pour tester tous les cas de figure. Un équipement qui allait alourdir l'addition de la fiabilité déjà très relative des premières Laguna II la faute à une électronique et un réseau multiplexé complexe.
Conscient des limites de la technologie, au cours des premiers mois et premières années de commercialisation, Renault a continué de travailler sur sa carte, pour notamment:
- améliorer l'étanchéité: avec son format carte de poche, beaucoup d'utilisateurs avaient tendance à l'oublier dans la poche. Un passage en machine à laver lui était fatale. Un test spécifique ainsi été conçu pour ce cas:
- améliorer la solidité: là aussi son format mini permettait de la placer dans les proches arrières d'un jeans. Mais la carte supportait mal le poids des clients qui l'oubliaient au moment de s’asseoir.
- ajouter une clé physique dans la carte: en cas de défaillance ou de pile HS, une petite clé de secours a été intégrée à la clé. Une idée qui aurait été bien accueillie par les premiers clients.
De nombreuses évolutions au fils des années: de la version de la Laguna à la carte de la Clio 5
En 20 ans, différentes versions ont vu le jour. La première version sur la Laguna II en 2001 nécessite encore une simple pression sur un bouton de la poignée ou de la carte pour se verrouiller ou se déverrouiller, et réclame à être introduite dans le lecteur de carte présent sur la console centrale pour démarrer. Dès le restylage de la Laguna en 2005, la fonction dite "mains libres" permet de conserver sa carte au fond du sac.
En 2007, sur la troisième génération de Laguna, il suffit désormais de prendre en main la poignée pour que la voiture reconnaisse la carte et se déverrouille. Ainsi, dès qu'une personne passe sa main sous la poignée, un capteur détecte sa présence et envoie un signal électrique au calculateur. Le badge, qui comprend aussi un émetteur-récepteur, renvoie sa réponse sous forme de code. Celui-ci est reçu par une antenne placée dans le lecteur de badge. Si les deux codes correspondent, le calculateur ordonne l'ouverture du véhicule. Et ce en seulement 80 millisecondes.
En 2019, la voiture ne se déverrouille plus en passant sa main sous la poignée, mais seulement en s'approchant du véhicule comme sur la Clio 5 ou la Zoé. Enfin, en 2022, sur le future Mégane 5, à l'approche, les poignées de porte affleurantes à la voiture sortent d'elles même tandis qu'une animation visuelle souhaite la bienvenue à son conducteur.
Jusqu'à 4 badges par voiture
Chaque véhicule équipé de ce système est capable de gérer jusqu'à 4 badges. Pour quoi faire ? Tout simplement, car la carte permet d'enregistrer un profil utilisateur, autrement dit, de sauvegarder certains paramètres comme l'autoradio, la position du siège, les réglages de la climatisation, etc.
Selon le badge qui s'approche du véhicule, tout se met en place, comme la dernière fois que vous l'avez quitté.
Quelle sécurité ou protection pour la carte main-libre ?
Chaque carte est unique et seulement liée au véhicule. Une même carte ne peut pas être reprogrammée pour pouvoir ouvrir un autre véhicule. La carte contient ainsi les informations liées au véhicule tels le numéro de série, l'immatriculation, les coordonnées du propriétaire, les équipements, ainsi que le kilométrage, niveau d'huile, pression des pneumatiques,...
Chaque échange effectué entre le véhicule et la carte est crypté via une clé numérique. Pour autant, certains dispositifs aux mains de voleurs permettent de bloquer la discussion entre la carte et la voiture, empêchant ainsi cette dernière de se verrouiller.
Pour ce qui est de la sécurité du véhicule lors de son démarrage, aucun modèle n'est inviolable, et le système de Renault n'échappe pas à la règle. Les voleurs disposent de systèmes permettant de se brancher sur la prise ODB et de lancer le moteur en programmant une nouvelle séquence. Carte ou pas carte, cela ne change donc rien de ce côté. Mais quand on entend que le système est inviolable, il est de notoriété publique qu'il s'agit d'un ineptie. Surtout, certaines compagnies d'assurance peu recommandables se réfugient derrière ce mensonge pour ne pas rembourser certains clients dont leur véhicule a été volé. Il est donc recommandé de protéger sa prise ODB.
Que se passe t-il si la pile de la carte est morte ?
En communiquant en temps réel avec la voiture, la pile (une classique pile bouton CR32) à la fâcheuse tendance à se montrer fatiguée assez rapidement. Une alerte au tableau de bord invite le conducteur à la remplacer.
Mais que se passe t-il si celle-ci est vide ? La carte cache en réalité un petite clé qui permet d'ouvrir les portières en faisant sauter un petit cache en plastique.
Et pour démarrer, la carte permet de lancer le véhicule, même sans pile, en l'insérant dans le lecteur. Pas de soucis à se faire donc.
Comment refaire carte Renault et à quel prix ?
Pour refaire une carte Renault, il est nécessaire de se rendre en concession avec la carte grise du véhicule et son véhicule. La carte est d'abord commandée (notamment car la clé incorporée est unique) et la carte programmée en concession puis testée. Le prix en 2021 est d'environ 300 €...